i love the way you lie # aaron&marleen

i love the way you lie

Elle a passé une journée de merde. Côté boulot c’est pas la joie. Elle est passionnée de photographie depuis qu’elle est môme mais pas de ce genre-là. Elle, ce qu’elle aime, c’est laisser libre cours à son côté artistique. Elle n’est pas fan des paysages, c’est qu’elle préfère, ce sont les portraits. Mais les portraits qui ont une histoire. Pas les portraits de ces personnes égocentriques qui veulent un poster de leur gueule dans leur salon. Et en ce moment c’est calme, trop calme. Alors, il faut bien vivre, payer ses factures et manger. C’est pour cette raison que Marleen avait accepté ce contrat. Un mariage. Franchement ça la faisait chier. Clairement. Elle déteste les mariages. Peut-être par jalousie, parce qu’elle sait que ça ne lui arrivera jamais à elle. Enfin, elle le sent pas comme ça elle. Elle sait juste que cette cérémonie c’est beaucoup de bruit pour pas grand chose. Donc ouais, la journée a été un calvaire. Entre les grosses qui chialent, les gens qui pleurent de joie -attendez le divorce vous aurez une bonne raison de pleurer- et tout ce flot de trop plein d’amour. Ça lui a filé la nausée. C’est pour ça que ce soir elle a besoin de se changer les idées. Elle a besoin d’un bon verre surtout. Ou plutôt de plusieurs verres.

Elle s’est rendue dans un bar proche de chez elle. Et elle s’installe au bar, d’une humeur massacrante. Elle n’a pas envie de discuter avec qui que ce soit. Elle veut juste boire tranquillement. Elle commande un Gin, puis un autre et encore un autre. Jusqu’à ce que sa tête lui tourne un peu. Beaucoup. Elle sort son portable de son sac. Bien sûr elle n’a aucun appel en absence. Fallait pas trop compter là-dessus. Il doit être avec une de ses poules. Et elle sent la colère monter en elle. Parce que merde, pourquoi elle continue de le voir alors que ça lui fait tant de mal ? Il en a rien a foutre de sa gueule. Pour lui, elle sert juste à écarter les cuisses. Mais quand même... Elle a besoin de cette relation, aussi malsaine soit-elle. Alors c’est sans réfléchir qu’elle commence à pianoter sur le clavier de son portable.

Si t’es pas trop occupé à baiser tous les poufs de Mount Juliet tu peux passer à la maison...

Elle ne prend pas la peine de signer. Ça ne sert à rien, il a son numéro d’enregistré dans son téléphone. Elle paye sa consommation et quitte le bar, perchée sur ses talons hauts. Elle réfléchie pendant le court trajet qui la ramène chez elle. Elle pourrait pourtant trouver un autre mec. Elle est jolie elle le sait, et puis elle est loin d’être conne. Mais cette idiote c’est lui qu’elle veut. Lui et personne d’autre. Conne qu’elle est ! Une fois arrivée chez elle, elle se laisse tomber sur le canapé. Elle regarde son portable. Pas de réponse. Connard. Il ne viendra pas. Elle se débarrasse de ses vêtements et file sous la douche. Au moins ça lui permettra de regagner ses esprits. Enfin peut-être.

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Possible que cette fois personne ne soit responsable de ma mauvaise humeur. Il paraîtrait même que je sois susceptible. Je les emmerde tous ces cons, ils se croient  sans doute plus malins que la moyenne, alors qu’ils sont justes des moutons coincés dans leurs vies misérables. Métro, boulot, dodo, très peu pour moi. « Mr Klopps, vous m’aviez dit que vous viendrez récupérer la voiture vendredi, nous sommes mercredi… elle n’est pas terminée. » dit ce pauvre garagiste de quartier, tout juste bon à changer une roue. « Et alors ? J’ai besoin de la bagnole demain, je paye pour, faites en sorte qu’elle soit prête demain matin. » Je tournais les talons, pas la peine de lui laisser le temps de répondre, ses excuses et pleurnicheries ne m’intéresseraient pas de toute façon. J’enfourchais ma moto, collant mon casque sur ma tête et démarrais en trombe, roulant à toute allure dans ces petites rues puant l’hypocrisie et le « laisser moi vivre en paix » de cette ville. J’arrivais au ranch, cela faisait des années que je n’habitais plus le ranch en lui-même, cette cohabitation mettait mes nerfs à rude épreuve, et depuis quelque temps on avait même recueillie une bouche de plus à nourrir. À croire que Jake se prenait pour mère Thérésa maintenant..

Je rejoignais donc ma caravane, un vieux modèle tout en métal bien défraîchie mais que j’avais réussi à remettre en état. Elle était parfaite, juste assez éloignée pour ne pas être entendu et juste assez prêt pour être là en quelques secondes en cas de problème. J’enlevais mes vêtements de la journée, j’avais besoin d’une douche, j’avais dû crapahuter aux quatre coins de la ville pour les affaires, et à moto c’est vraiment plus casse couilles. Ma douche prise, j’enfile des vêtements propres et file au ranch. Il est déjà tard, mais je préfère m’assurer que Jake n’a pas besoin de moi avant de me barrer. Chose faite, je récupère ma moto et part en direction du centre-ville. Je m’arrête au bar histoire de prendre un verre, qui se transforme vite en trois ou quatre. Je n’ai jamais pris la peine de compter. Mon téléphone sonne, 1 nouveau message, pas de nom, je n’enregistre jamais mes contacts, mais je connais les numéros de chacun par cœur.

Si t’es pas trop occupé à baiser toutes les poufs de Mount Juliet tu peux passer à la maison…

Je souris, ce genre de chose pourrait m’énerver, mais je sens l’emprise que je peux avoir sur elle pour la mettre dans cet état-là et ça doit sans doute gonfler mon égo. J’attrape mon portefeuille, balance un biffeton sur le comptoir et sors du bar. Je reprends la moto et file jusqu’à chez elle. Je ne devrais pas conduire diraient certains, je m’en tape. Je me gare à l’arrache sur le trottoir et laisse la moto là, sans même prendre de sécurité, l’idiot qui viendrait me voler y perdrait une main. Je monte jusqu’à l’appartement et clenche, la porte n’est pas fermée, à croire qu’elle veut se faire violer cette idiote. J’entends l’eau de la douche couler. Je referme derrière moi, retire ma veste et la jette sur le sofa. Je me dirige vers la cuisine, prends un verre et une bouteille sur le bar, et je m’affale dans le sofa. L’eau coule toujours. Je devrais sans doute me manifester, mais j’espère lui foutre une peur bleue.

i love the way you lie

Le meilleur moment de cette foutue journée sans aucun doute. Elle se détend enfin, elle soupire alors que l'eau brûlante ruisselle sur sa peau. Elle a tout de même un peu de mal à se détendre complètement parce qu'elle regrette à présent d'avoir envoyé ce foutu message. Des fois, elle se demande si elle a de l'amour propre. Parce qu'accepter de se faire traiter comme elle le fait, c'est quand même dingue. Mais à croire que pour elle Aaron est une drogue. Et franchement, ça la fait chier de l'admettre. Parce que malgré tout, elle a une certaine fierté la blondinette. Alors, elle est là comme une conne sous la douche, à se torture l'esprit pour un mec qui n'en vaut clairement pas la peine. Plutôt que de se détendre complètement. Elle finit par refermer le robinet, ça ne sert à rien de laisser couleur l'eau trois heures, elle n'arrivera pas à se calmer. Elle a envie d'un autre verre. En plus de la rendre cinglée, il va finir par la rendre alcoolique. Une fois l'eau éteinte, elle attrape sa serviette de bain qu'elle a préalablement posée sur le lavabo. Elle l'enroule autour de son corps et enjambe la baignoire.

Elle va passer sa soirée seule, encore, comme d'habitude. A se demander avec qui lui il est. Elle ne peut s'empêcher d'être jalouse, alors qu'elle sait très bien qu'ils ne sont même pas en couple. Elle le sait et elle l'accepte. Enfin, ça c'est ce qu'elle fait croire, parce qu'au fond, elle voudrait plus, beaucoup plus. Elle essore un peu ses cheveux et quitte la salle de bain toujours enroulée dans sa serviette. Quand elle rejoint le salon, elle allume la lumière et sursaute en poussant un cri en le voyant là, affalé sur le canapé. Elle devrait être contente de le voir, après tout, c'est elle qui lui a demandé de venir chez elle. Mais elle ne peut pas s'empêcher de ressentir de la colère pour lui. Encore plus maintenant qu'il lui a foutu la trouille. Putain ! Tu m'as foutu les jetons ! qu'elle grogne d'un air mal aimable. Elle sait très bien comment va se dérouler la soirée. Ils vont s'engueuler, ils vont baiser, ils vont s'engueuler à nouveau et ainsi de suite. Dans tous les cas, la soirée finira mal.

Marleen remarque la bouteille et le verre qu'il tient dans sa main. Ah bah faut pas te gêner surtout ! Elle lui prend la bouteille des mains et bois une grande rasade au goulot. Elle a besoin de se donner un peu de courage pour ce qu'il va suivre. Elle regarde Aaron, sur le canapé, installé tranquillement. Elle ne peut pas s'empêcher d'être contente de le voir. Contente alors qu'il lui fait vivre un calvaire. Et ça, ça la fout en rogne. Elle reste debout, plantée là devant lui. Et elle ne peut pas s'empêcher de lui lancer une remarque. A croire qu'elle cherche la merde. Ah t'avais personne à baiser ce soir ? Toujours cette jalousie maladive qui la ronge.

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Putain elle devrait prendre encore plus son temps. C’est plus une douche là elle est en train de vider la réserve d’eau d’la ville… La patience ne fait pas parti de mes attributions, ou de mes qualités au choix. Faut dire que côté qualités on repassera. J’attends là comme un con, encore heureux qu’il y a du whisky, même s’il est franchement mauvais. Je devrais sans doute ramener quelques bouteilles et les planquer par-ci par-là, mais elle risquerait de croire que je m’installe. Je reprends un verre et je sens que je glisse dangereusement dans l’alcool mauvais, l’alcool tordu, celui qui me fait toujours faire pas mal de connerie. Si bien que je ne la vois même pas arriver, c’est en entendu son cri que je la remarque avec sa serviette autour du corps, elle m’agace autant que j’ai envie de lui arracher sa putain de serviette. Putain ! Tu m’as foutu les jetons ! Merci pour l’explication… c’est vrai que crier comme une dinde qu’on égorge c’est pas assez explicite. Les femmes parlent trop ! « Ferme là ! T’as qu’à pas laisser ta porte ouverte ! A moins que t’attendais un de tes pouilleux de photographe à deux francs... » je me mets à rire, un vrai connard oui et alors ?! Dans mon cas ce n’est pas de la jalousie, c’est de la méchanceté, et l’alcool n’aide pas de ce côté-là.

Ah bah faut pas te gêner surtout ! Elle m’arrache la bouteille des mains et je me retiens de gueuler, ça sert à rien de toute façon on aura bien assez de raisons de se prendre le crane encore ce soir. Cette relation c’est de la merde. J’aime la sauter et parfois même la regarder, mais elle me tape sur les nerfs, elle est agaçante, elle peut me faire péter un plomb en quelques secondes, juste par une réaction ou une remarque qui me déplaît et ça, ça craint. « Fais pas ta sale gamine, tu tiens pas l’alcool de toute façon… je te rends service ! » j’aurais bien tenté de lui reprendre mais je sens que je suis chancelant, et elle est un peu trop loin. Je me redresse légèrement sur son sofa merdique qui me tue le dos, et pose mon verre sur la table à côté. Je sais que si j’étais pas le sale con que je suis je la laisserai faire sa vie dans le fond, c’est pas une mauvaise fille la Marleen elle a juste des goûts de chiotte.

Ah t’avais personne à baiser ce soir ? Dit-elle avec cet air que je déteste. Qu’est-ce que ça peut bien lui foutre ? Elle fait ce qu’elle veut de son cul alors qu’elle en demande pas plus. « Pourquoi t’as envie d’un plan à trois ? » lui dis-je avoir un air lubrique, je me fous de sa gueule, si y a bien un truc que je ne ferais pas c’est ça, déjà une bonne femme c’est des emmerdes alors deux… « J’aurais pu baiser une des poufs du bar comme tu dis, mais il me semble que c’est TOI qui m’a demandé de venir... » Je ris à nouveau, je me sens en position de force et j’adore ça. « Sers-moi un verre au lieu de me faire chier, sinon je me barre comme ça t’aurais une bonne raison de gueuler ! » Je sentais la tension monter, j’avais chaud et mes mains commençaient déjà à trembler légèrement, un état dans lequel elle ne devait pas me mettre, et elle le savait très bien. N’aurait-elle pas pu juste fermer sa gueule et me laisser la sauter ? J’aurais pu rentrer pieuter comme ça.