love is dangerous sometimes (r/macy)

Il avait bu de trop. Il était mal au point et l'alcool l'avait aidé. Ou peut être pas. Au moins, il n'avait pas eu à se faire du mal, encore. L'alcool avait déjà agi à sa place. Un coup de trop dans le nez et le voilà qu'il avait confondu un mur de brique avec une porte. La douleur était horrible et il avait l'impression qu'on lui avait écrasé un marteau sur la tête. Il n'arrivait même plus à rester debout alors des passants avaient appelé les secours pour l'amener à l'hopîtal de la ville. Ce n'était pas un grand hôpital alors il était sûr qu'il allait revoir Macy. Allongé dans un brancard, il attendait aux urgences. Il n'était pas du genre à se plaindre, ou à jouer les imbéciles avec les autres. Mais il se bagarrait facilement. Mais il s'était pas bagarré ce soir, il en avait pas eu le temps. Il n'aimait pas les hôpitaux. Il avait l'impression de perdre son temps. Le travail au ranch n'allait pas se faire sans lui.

Pourtant, s'il bougeait de ce brancard, il avait l'impression que le monde allait s'écrouler autour de lui. Il s'était pris un sacré coup et ne pouvait s'en vouloir qu'à lui même. Et puis soudain, il vit des cheveux roux et un visage bien connu. Macy. Bien sûr qu'il allait la voir. Alors il l'appela:

"Macy... " commença-t-il. S'il disait plus de mots pour le moment, il allait sûrement vomir. Pourquoi il avait bu ce soir? Parce qu'elle s'éloignait de lui. C'était de sa faute à elle. La colère l'envahissait. Pourquoi voulait-elle l'abandonner? Il avait tout fait pour elle. Mais il ne voulait pas faire d'esclandre ici. Il voulait être seul avec elle et comprendre. Il avait besoin de comprendre. Et il lui dirait qu'il ne veut pas qu'elle s'éloigne. Il avait besoin d'elle, à tout jamais.

( Pando )

Elle travaillait à l'hôpital, malgré sa grossesse nouvelle dont personne n'était au courant, à l'exception des iris trop affutés, capables de réellement saisir la situation. Il n'était question que d'une aventure, de celle qu'elle aurait dû oublier, qu'elle aurait dû mettre derrière elle, et non pas se la jouer trop maternelle avec la famille Kydd sous prétexte qu'ils étaient les enfants du meilleur ami de son propre époux. Car la situation était plus compliquée, son cœur ne frissonnait qu'au contact de l'ainé, celui qui était le père de cet enfant qui grandissait au fond d'elle. Celui qui désirait qu'elle quitte enfin son mari pour qu'ils puissent être ensemble, réellement, comme un couple à proprement parler. Elle ne pouvait s'y résoudre, alors elle s'éloignait, mettait de la distance entre eux, sans parfaitement pouvoir se déculpabiliser de la chute de son amant. Elle l'avait déjà croisé à certaines de ses gardes. Entrevu de loin, sans jamais le prendre elle-même en charge, mais à lorgner sur son dossier, plus inquiète qu'elle ne voulait bien le reconnaître ou l'avouer. Elle avait mis de la distance, et c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, n'est-ce pas ?

Elle sortit de derrière un rideau, discutant avec un autre médecin, lorsqu'elle entendit son prénom, mais plus encore, qu'elle reconnut sa voix. Se tournant, elle déposa son regard sur lui, allongé sur ce brancard, et visiblement pas dans son meilleur état. Elle aurait voulu pouvoir se détourner, oublier l'avoir vu, mais son palpitant s'était agité sous l'inquiétude, et elle avait indiqué à son collègue qu'ils en parleraient plus tard, tout en se rapprochant de Jarvis. Sa main vint se déposer sur son front, caresse tendre, entre celle trop maternelle de ces dernières semaines, et celles plus tendancieuses qui rappelaient leurs instants. « Jarvis... qu'est-ce qui s'est passé ? Quelqu'un t'as déjà ausculté ? » demandait-elle à présent, tirant sur le rideau qui se trouvait autour du brancard, en cherchant à regarder dans ses yeux, à l'aide d'une petite lampe, ensuite, seulement, elle regarderait dans son dossier pour voir si quelqu'un d'autre était déjà passé par là. L'inquiétude lui serrait le cœur, et elle ne pouvait que détester l'idée, même idiote, qu'elle puisse en être la cause.

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( Pando )

Jarvis en avait assez, il voulait rentrer chez lui et s'assurer que Kasey allait bien. Il était un piètre grand frère et il ne voulait pas que Kasey suive son exemple. Macy s'était approché de lui et il avait l'impression d'avoir le mirage d'un ange. Macy, c'était un ange, son ange à lui mais elle ne voulait pas de lui. Ils n'étaient plus que tous les deux et Jarvis attrapa sa main. Il ne voulait qu'elle, de toute façon. L'alcool était encore dans ses veines, il n'aurait pas du boire ces bières, cette vodka et ce whisky, il était en train de devenir comme son père et ça lui faisait peur. Non, lui, il ne voulait que Macy et il était exaucé, vu qu'elle était à ses côtés.

"Je crois que j'ai un peu trop bu..." s'exclama Jarvis avec un petit sourire amusé. " Je pensais à toi et à la façon dont tu me jetais... Chaque pensée égal un verre... et j'ai bu... un peu trop.. " L'amusement laisse place à la colère et il s'écria:" Pourquoi? Pourquoi tu veux plus de moi? Je t'abandonnerais jamais moi... Je suis pas comme mon père!" Il mélangeait tout. Et pourtant malgré la colère, c'est les larmes qui menaçaient de couler. Il ferait mieux de rentrer. Il ne voulait plus rester ici. " Fais moi un mot et je me tire..." grommela-t-il, tout en grimaçant de douleurs. " De toute façon, je l'ai mérité de me prendre ce mur... " Il avait lâché ça comme ça, comme si pour lui, Macy était déjà partie, qu'elle l'avait abandonné. Mais il devait rester fort pour son petit frère, de toute façon, ses lames l'attendaient à la maison et personne ne pourrait le stopper. C'est comme ça que ça devait se passer. Il n'osait plus la regarder dans les yeux. La douleur était plus intense mais il se sentait bien. La douleur était la seule chose qui le rendait bien.

A elle aussi, il en cachait bien des choses. Mais elle allait découvrir un Jarvis qui sombrait dans l'alcool, un Jarvis qui faisait n'importe quoi et qui serait prêt à tout pour la récupérer. Il reprit alors: "Tu sais, si tu veux pas lui parler, j'irais le faire... j'irais lui dire qu'on s'aime et que tu es plus heureuse avec moi... je m'en fous, j'ai pas peur!"

( Pando )

Elle l'écoutait, l'auscultait, vérifiait qu'il allait bien, alors qu'il lui soufflait qu'il avait trop bu. Ca se sentait à son haleine. Ca se voyait dans ses réactions, dans cette main qui capturait la sienne, fort heureusement derrière le rideau. Après, cela pouvait s'expliquer autrement. Il riait, avant d'ajouter ce reproche, le fait qu'elle s'éloignait, le fait qu'il avait bu hanté par son absence. Elle ne pouvait que rester silencieuse face à ces mots, dans ce lieu où elle travaillait. Dans cet endroit où elle se rendait jour après jour, où les rumeurs grossiraient sans grande difficulté si elle les laissait apparaître. Peut-être était-ce la raison pour laquelle elle n'avait jamais été son médecin jusqu'ici. Alors que la colère venait gronder dans son timbre, lui reprocher le fait de ne plus vouloir de lui, hausser le ton, sans doute attirer l'attention sans même en avoir conscience. L'alcool comme plus parfait prétexte à ces instants volés, à ces accusations, à cette différence de ne pas être comme son paternel. « Ca n'a rien à voir, Jarvis. » souffla-t-elle dans un murmure, désireuse d'adoucir la situation, de le rassurer également, leurs doigts entrelacés qu'elle délia par réflexe, passant une main dans ses cheveux.

Alors qu'il lui demandait un mot pour quitter l'hôpital, sans même avoir fini d'être soigné, ausculté. Il ne semblait pas avoir quelque chose de grave, mais ses doigts s'attardaient sur son torse pour l'inciter à rester sur son brancard. Il déviait son regard, affirmant mériter son sort, et ça lui crevait le cœur de l'entendre parler ainsi. Peut-être désirait-il un autre médecin ? Peut-être que c'était plus compliqué de rester là, auprès de lui, de se conduire comme une mère et non pas comme son amante, alors qu'elle se souvenait de la chaleur de ses lèvres contre les siennes, du contact de ses doigts sur son corps. Qu'elle ne parvenait à oublier de qui était l'enfant qui grandissait au fond d'elle. « Je vais te prescrire un anti-douleur, et je voudrais quand même te faire passer un scanner. » expliquait-elle encore, rentrant dans ce rôle de médecin qui l'aidait à le recadrer, à le guider jusqu'à ce qui était nécessaire de en pas être abordé au sein de l'hôpital. Sauf que les nouvelles paroles qu'il laissa s'échapper firent s'accélérer les battements de son cœur, de crainte que tout vole en éclat, que les apparences s'étiolent, que son monde finisse par s'effondrer. « Tu peux pas aller lui dire ça. » Voix blanche, timbre égaré dans ces instants. « Non mais tu t'entends ? C'est n'importe quoi. Faut que tu te ressaisisses Jarvis. Faut que tu ailles mieux. » soufflait-elle encore, l'ombre de l'inquiétude venant flotter dans son regard.

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( Pando )

Il n'avait pas vraiment envie de rester là, même s'il y avait Macy. Il ne savait plus trop ce qu'il voulait, le cerveau trop embué par l'alcool. Il avait gardé sa main dans la sienne même s'il s'était énervé, parce qu'au final, c'était plus du désespoir que de la colère. Jarvis allait de plus en plus mal et il le cachait. Pour que personne ne s'inquiète. Pour qu'on lui fiche la paix. Il ne savait plus quoi en penser, entre le ranch, son frère et Macy. Il s'enfonçait un peu trop, comme le titanic avant le naufrage. Mais il ne montrait rien. Il ne voulait pas l'inquiéter. Pourtant en prenant sa main, ses manches remontèrent, laissant à la vue de Macy, ses nombreuses cicatrices, et ses marques de lames de rasoir.

Il le remarqua, mais trop tard. Mais il avait une bonne excuse, il allait dire que c'était des chatons sauvage qui l'avaient griffé. Ses excuses n'étaient plus plausibles mais il n'avait pas le choix. Elle lui parla de scanner et d'anti douleur. Elle voulait absolument le garder ici mais Jarvis ne le voulait pas. " Ca sert à rien... laisse moi rentrer! Je peux pas laisser Kasey tout seul et y a Posy aussi et le ranch... je ne peux pas..." Il ne pouvait plus rien faire s'il restait ici. Encore une fois, Macy le repoussa et refusa qu'il aille voir son mari. Jarvis sentait la douleur s'installer en lui, mais son visage resta impassible. A l'intérieur de lui, il était un garçon brisé, avec le coeur en mille morceaux. Elle ne l'aimait plus, c'était sûr.

Jarvis tenta de se redresser mais l'alcool et la douleur lui faisait avoir des vertiges. Il s'en fichait bien. Il regarda Macy et il dit froidement:" Tu m'aimes plus? Ton mari est peut être rentré alors tu me jettes? Tu t'es servi de moi? Laisse moi partir! Je veux juste rentrer chez moi " et peut être crever dans la nuit, mais ça, il se garda bien de lui dire.

( Pando )

Le cœur qui manqua un battement à la vision des blessures qui maculaient ses avant-bras. Ces cicatrices qui ne dataient pas d'aujourd'hui, mais qui n'étaient pas si anciennes. Les sentiments qui n'auraient jamais dû s'en mêler, qui simplifieraient tout s'ils n'existaient pas. S'il n'y avait pas ce qu'elle avait appris, ce petit être qui grandissait au fond d'elle, et qui ne pouvait être que de celui qui semblait en si piteux état à cet instant. Mais avant de parler du reste, restait le plus important, cette douleur et cet hypothétique choc à la tête qui pouvait être plus grave, même si en apparence tout semblait aller plutôt bien. Il prétexta qu'il n'avait pas le temps, que cela ne servait à rien, que... et puis il s'emporta, parlant de son mari, qu'il allait aller le trouver, lui dire ce qu'ils vivaient, lui expliquer... lui forcer la main pour qu'elle le quitte, sans doute. Ou qu'il la quitte. Ses doigts toujours sur son torse tentant de le retenir alors qu'il se redressait, tentait de l'affronter froidement. Accusations idiotes qui n'avaient rien à voir avec la réalité, qui ne correspondaient en rien avec ce qu'elle avait voulu. Elle ne désirait pas le blesser, et ça la détruisait également de le voir ainsi, de sentir derrière cette froideur cette colère qui devait pulser dans ses veines.

N'importe qui aurait pu l'entendre. N'importe qui aurait pu comprendre ce dont il était question. Il ne fallait pas être une lumière pour saisir qu'ils avaient eu une aventure, pour que l'on comprenne qu'elle... était plus âgée, qu'elle avait profité de lui ? Mais ce n'était pas le cas. C'était lui qui était venu à elle. Lui qui l'avait faite à nouveau se sentir femme. Lui pour qui son cœur s'était mis à battre de façon plus désordonnée. « Arrête ! Ca suffit ! T'es complètement saoul ! » haussa-t-elle le ton, provoquant la venue d'une infirmière qui tira le rideau, observant la scène, passant du médecin au patient. Tout va bien, docteur ? « Oui, oui, tout va bien. » répondit-elle avec assurance, sa main toujours sur son torse pour qu'il reste là. « Je n'ai jamais dit que je ne t'aimais plus... » murmura-t-elle à son oreille, n'ayant que lui pour auditeur, peut-être pour le tranquilliser, laisser l'infirmière se satisfaire de l'instant, alors que l'œillade appuyée qu'elle leur lançait avant de refermer le rideau ne faisait que précéder son Appelez si besoin. Un vague hochement de tête pour toute réponse, son regard se concentrait sur celui qui menaçait d'aller voir son mari, celui qui risquait de tout balancer, même en croyant qu'elle ne l'aimait plus, alors que ce n'était pas le cas. « Donne-moi une heure pour prendre soin de toi... une heure, s'il te plaît, Jarvis. »

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( Pando )

Jarvis ne savait plus vraiment ce qu'il faisait. L'alcool ne l'aidait pas vraiment. Et parce qu'il avait encore des vertiges, il s'allongea de nouveau. La main rassurante de Macy était sur lui et il tentait de rester fort. Il ne voulait pas craquer devant elle, ne pas l'inquiéter. Ne pas passer pour un enfant en crise. Ils avaient dix ans d'écart et parfois Jarvis aurait envie de retourner à l'âge de Kasey, juste pour ne plus avoir tous ses soucis en tête. Et il avait encore envie de boire, envie de faire comme son père et fuir. Il avait envie de trop de choses à la fois. Il avait surtout cette douleur qui devenait de plus en plus forte à l'intérieur de lui et il avait envie de pleurer. Verser ces larmes qu'il s'interdisait de verser pour ne pas que les autres s'inquiètent. Mais pour Macy, il resta digne et fort. Il s'enfonça les ongles dans la paume de sa main libre pour se faire du mal et retenir les larmes. Il était au fond du gouffre.

Il continua de regarder Macy dans les yeux, adouci par ses paroles. Elle l'aimait encore. Mais l'aimerait-elle encore quand elle saurait pour lui et ses habitudes? Est-ce qu'elle le verrait encore comme un homme ou juste un enfant qui ne voulait plus grandir? Il avait peur de la perdre, peur de perdre l'un de ses seuls repères qui lui permettait de rester encore parmi les gens lucides. Il avait l'impression de perdre pied, qu'il allait devenir fou. Avec l'alcool qui accentuait les effets, il comprenait le départ de son père. Il vit l'infirmière arriver à cause de ses cris, voir Macy le défendre alors qu'elle aurait pu le laisser là après sa scène. Sa nervosité ne restait qu'à cause de la douleur, de la peur aussi que Macy comprenne qu'il allait mal. A cause de sa stupidité. Alors il s'était tu, il n'avait rien dit. Et lorsqu'elle lui demanda simplement de s'occuper de lui pendant une heure, Jarvis trembla légèrement. Oui, il le voulait. Il voulait rester avec elle pour toujours.

"D'accord..."

Les larmes menacèrent encore de couler alors il tentait de se faire du mal avec ses ongles pour empêcher ce torrent de se déverser. Il la regarda et il reprit:

"Mais toi promets moi qu'on se voit encore un soir ou un matin... me laisse pas tomber..."

( Pando )

Elle le sentait, perdu, sans doute à cause de l'alcool. Peut-être qu'elle parvenait à déceler ce qu'il ressentait avec tant d'intensité sans même parfaitement saisir à quel point il allait mal, justement parce que la liqueur ingurgitée laissait transparaître des failles, la douleur qu'il ressentait, comme un coup au cœur face au secret qui était le sien. Cette grossesse non avouée qu'elle songeait à faire passer pour celui qui aurait dû en être le légitime responsable, quand elle savait qu'il ne l'avait pas touchée quand il aurait fallu pour qu'elle soit sienne. Mais il ne fit aucune scène durant la présence de l'infirmière, assagit sans aucun doute par l'aveu sincère qui s'était échappé de ses lèvres. Elle l'aimait... et même si elle voulait mettre le grand canyon entre eux, ces sentiments compliquaient tout, faisaient qu'elle était incapable de le laisser dans cet état, incapable également de le laisser clamer ce qu'il se passait. Puis il y eut cette demande, celle de pouvoir prendre soin de lui, celle à laquelle elle sentit le soulagement de l'entendre accepter, et non pas insister pour quitter cet endroit.

Les yeux dans les siens, elle percevait ces larmes contenues, ces incertaines qu'il semblait étouffer fièrement sous une contenance, avant qu'il n'insiste en lui demandant une promesse en retour. Il resterait... si elle lui accordait encore un autre temps, rien qu'à eux. Pour parler. Pour... tout et rien. Elle savait être faible à sa proximité, dans une intimité, affamée de ces instants qui n'appartenaient qu'à eux. Elle aimait rire en sa présence, sourire, partager des moments tout aussi différents que semblables. Elle ne voudrait pas réellement l'avouer, mais elle était heureuse avec lui, mille fois plus que dans ce mariage qui ne lui apportait rien. Alors pourquoi s'y enchaîner ? pourquoi ne pas tout briser ? Parce que les gens parleraient. Parce que les Wheeler la jugeraient. Parce qu'elle blesserait son mari. Parce que... elle pourrait trouver des milliers des raisons. Elle serra ses doigts plus fort, avant de lui souffler ces autres mots : « D'accord... après ma garde si tu veux. Ou un autre jour. Comme tu préfères. » Puis elle releva la main qui s'appliquait sur son torse pour venir observer son front, chercher des plaies, ou toute autre marque de sa mésaventure avec un mur. « Faut que tu fasses plus attention... les cicatrices sur ton bras, ça vient d'où ? » souffla-t-elle ensuite, glissant cette remarque sur ce qu'elle avait aperçu.

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( Pando )

Peut être qu'il devait lever le pied sur l'alcool, sur tout le travail aussi qu'il accomplissait mais il n'y arrivait pas et même l'alcool ne l'aidait pas. Il avait l'impression d'être tout petit face aux problèmes qui s'accumulaient et qui le bouffaient petit à petit. Il n'avait pas assez de recul pour pouvoir mettre son angoisse de côté face aux factures qui s'accumulaient, et il avait l'impression qu'il chutait violemment dans un trou sans fond. Rien ne pourrait plus le remonter. En plus de ça, il s'inquiétait énormément pour son petit frère et il avait l'impression que Macy s'éloignait même si elle lui disait le contraire. Il n'avait plus rien pour s'agripper et remonter la pente, à part peut être ses lames qui laissait des traces sur sa peau mais qui soulageait ses peines les plus grandes. Et c'était encore plus dangereux que l'alcool ou les factures. Le sang pouvait couler jusqu'à ce que ça ne s'arrête plus parce que sa coupure aura été profonde.

Mais il revint à la réalité et il semblait de plus en plus perdue. Macy lui promettait de passer un moment avec lui, soit ce soir, soit un autre jour, elle s'occupait de lui comme si de rien n'était. Jarvis était inquiet, apeuré qu'elle ne découvre la vérité sur lui, comme s'il n'était qu'une éponge qui recevait tout et ne rejetait rien. Il était fatigué et le coup qu'il avait pris sur la tête n'arrangeait en rien son sentiment de perdition. Et pourtant elle lui posa des questions sur ses cicatrices. Et que devait-il faire? Lui mentir ou lui dire la vérité? Non, il n'oserait jamais lui dire la vérité. Il préféra le mensonge, pour l'épargner. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il était un enfant geignard. Il dit alors: " Des chatons sauvages dans la grange... ils m'ont griffé..." C'était faux. Mais tant pis, au moins, elle ne s’inquiéterait pas.Les larmes finirent par couler le long de ses joues. Il n'arrivait plus à faire semblant. Mais il resta silencieux, il préféra ne rien dire pour ne pas se plaindre. Les larmes parlaient pour lui. "Je t'aime Macy...." murmura-t-il, le visage baigné de larmes silencieuses. "Ne l'oublie jamais..."

( Pando )

Elle était là, malgré son éloignement de ces derniers temps, incapable de lui tourner le dos, de le laisser, de le laisser à l'un de ses confrères comme il aurait mieux valu agir, continuer à mettre de la distance entre eux. Mais elle s'en révélait incapable. Peut-être sous la crainte qu'il parle, parce qu'il l'avait réclamée dès qu'il l'avait vue. Peut-être parce qu'elle avait cette boule au ventre, ce désir de vérifier qu'il allait bien. Peut-être qu'elle ne pouvait que rester parce qu'elle sentait qu'il en avait besoin à cet instant, et qu'elle ne parviendrait à se le pardonner si elle venait à le perdre d'une manière si stupide. C'était pourtant ce vers quoi toute cette histoire se dirigeait, rien d'aussi radical pourtant que le fait qu'il aurait pu se produire quelque chose de plus grave, s'il avait repris le volant, par exemple. Aussi le soignait-elle, agissant sur les blessures apparentes, tout en le questionnant sur un autre point qu'elle avait vu, ces lacérations sur son bras... Et sa réponse, lui fit simplement pincer les lèvres sans rien dire de plus, parce qu'il n'était pas en état, parce qu'elle avait du mal à y croire, qu'il faudrait qu'elle y jette un autre œil pour confirmer qu'il lui mentait. Plus tard, elle craignait qu'il se braque, qu'il s'énerve, qu'il veuille à nouveau partir... à vrai dire, elle ne le connaissait pas ainsi, et préférait l'apaiser plutôt que de le pousser dans ses retranchements.

Au fond, même si elle l'avait voulu, elle en aurait été incapable, les larmes ruisselant sur les joues de Jarvis brisant quelque chose en elle, la poussant à s'assoir sur le brancard, lâchant ses instruments, alors qu'il lui demandait de ne jamais oublier qu'il l'aimait. Sentant ses yeux la piquer, ce qu'elle attribua sans une hésitation aux hormones qui devaient la travailler, elle inspira une gorgée d'air, puis vint encadrer ses traits de ses mains. « Je le sais... arrête de pleurer... » murmura-t-elle en venant ébaucher ses lèvres des siennes, comme si ça pouvait tout réparer, quelques secondes arrachées au temps qui s'écoulait. Venant chasser l'eau de ses joues de ses pouces, elle se redressa légèrement. « Je vais voir pour finir plus tôt, d'accord ? On fait ce scanner, je vérifie que tu vas bien, et je rentre avec toi. » Pour qu'il arrive en un seul morceau. Pour qu'il ne lui arrive rien sur la route. Parce qu'elle ne se voyait pas le laisser repartir dans cet état sans être là pour lui. Elle sentait son cœur prêt à éclater dans sa poitrine, comme s'il avait oublié de reprendre son souffle lui aussi.

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( Pando )

Elle devait vraiment l'aimer pour rester à côté de la loque qu'il était. Il n'avait probablement rien physiquement mais cet incident lui rappelait à quel point, il était fragile et au bord du gouffre. Il avait vu Macy, elle l'avait rassuré sur ses sentiments mais Jarvis avait l'impression d'être vide. Comme s'il ne voulait plus rien ressentir. Et c'était le cas, il ne voulait plus rien ressentir. Elle avait posé des questions sur ses cicatrices, il avait menti. Et elle allait perdre confiance en lui. Jarvis allait tout perdre avec ses mensonges.

Jarvis resta allongé, sentant le contact de ses lèvres sur les siennes. Il voulait l'embrasser mais pas lui créer d'ennuis alors il se contenta de ce contact. Elle lui parlait et ça commençait à être lointain. Il répondit alors: "Je suis fatigué Macy mais j'ai pas le droit d'abandonner..." Il garda sa main dans la sienne et il accepta sa proposition. Il resta calme, et il lui murmura: "Macy....je... Je veux qu'on vive ensemble... avec Kasey et Posy... j'ai besoin de toi à mes côtés... avant qu'il soit trop tard" Trop tard de quoi? Jarvis le savait, mais Macy et il ne voulait pas lui dire. Il ne voulait pas lui dire que tout allait mal. Qu'il faisait n'importe quoi avec des lames de rasoir. Qu'il n'était pas assez fort pour tenir. Qu'il s'épuisait à tout faire.

Non il voulait rester fier. Il ne voulait pas se plaindre parce qu'il n'avait pas à le faire. Pas devant elle. Il pouvait se plaindre à une bouteille d'alcool, puis la boire. Et il s'était pris le mur. Il aurait pu se faire encore plus mal, tout oublier mais il avait tellement bu qu'il ne se souvenait plus s'il s'était cogné très fort ou pas. Il ne se souvenait plus de grand chose. Il eut mal à la tête soudainement. Peut être l'alcool. Peut être le coup ou les deux. "Macy...." gémit le jeune Kydd. " il faut qu'on parle..."

( Pando )

Il le souffla, qu'il était fatigué, mais il en avait l'air également, comme essoufflé par ces dernières semaines. Elle l'écoutait simplement comme elle aimait l'entendre jouer de la musique. Elle avait toujours voulu qu'il croit en ses rêves, qu'il les réalise, mais il gardait sa main dans la sienne, acceptant ce qu'elle venait de lui dire : scanner et puis le ramener. Mais il reprit, tenant toujours sa main dans la sienne, répétant son désir de vivre avec elle, la laissant retenir son souffle, ayant l'habitude redoutable de repousser cette proposition. Pourtant, à cet instant, ce n'était pas une excellente idée, aussi le mieux était de ne pas répondre directement, pourtant, la fin de sa phrase fit manquer un battement à son myocarde. « Trop tard ? » s'enquit-elle en plissant les yeux, le regardant attentivement. Il y avait comme ce pressentiment qu'elle avait raison de s'inquiéter, et peut-être même plus qu'elle ne l'avait imaginé jusqu'ici. « Trop tard pour quoi ? De quoi tu parles, Jarvis ? » Elle insistait pour savoir, qu'est-ce qu'elle aurait pu faire d'autre au fond. Il n'avait pas le droit de dire ce genre de mots sans s'expliquer. Et si elle avait bien appris une chose depuis qu'elle était gamine, c'était qu'elle était assez déterminée pour obtenir des réponses, même si ça signifiait passer par une engueulade. Pas à cette seconde cependant, ce n'était ni le lieu, ni le moment vu l'état de son amant, mais elle voudrait en savoir plus s'il ne lui répondait pas.

Il reprit, déclara qu'il fallait qu'ils parlent. Peut-être pour lui dire ce qui n'allait pas. Peut-être pour lui demander à nouveau de quitter son mari pour lui. Peut-être pour tenter de comprendre ce qu'il se passait... et lui avouer sa grossesse. Il y avait trop de variables en réponse à cette simple affirmation. Mais avant tout, il fallait s'assurer qu'il allait bien, et sa conscience de médecin lui interdisait de passer outre le scan. « On va parler. Je rentre avec toi, je te ramène. Mais avant, je veux que tu passes ce scan, juste pour être sûre. Je reviens. » Elle se redressa réellement, retirant sa main de la sienne pour aller solliciter l'aide d'une infirmière et demander un scan. Ca ne se bousculait pas à cette heure, et puis, on était à Mount Juliet, pas dans une grande ville, cela devrait donc aller assez vite. Elle préféra laisser l'infirmière partir avec le brancard au scan, plutôt que de risquer un nouveau faux-pas devant ses collègues, attendant simplement les résultats des scans avant de revenir vers lui. On l'installerait dans une vraie pièce à son retour, et elle pourrait tout simplement l'y rejoindre.

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( Pando )

Jarvis en avait gros sur le coeur. C'était trop pour lui, et ce coup l'avait rapproché de Macy. Mais à quel point? A quel point Jarvis pourrait lui dire qu'il l'aimait. Mais il était encore sous l'alcool. Il avait encore trop bu et il ressemblait trop à son père. Il ne se le pardonnerait jamais. Il était un peu groggy. Un peu fatigué. Il avait tellement de choses à dire à Macy. Il ne voulait pas lui répondre, il ne voulait pas l'inquiéter sur ses intentions. C'était trop compliqué pour lui. Pourquoi lui dire qu'il pensait à se foutre en l'air, parce qu'elle ne voulait pas de lui et parce qu'il n'y arrivait plus. Kasey grandissait et Jarvis était dépassé. Mais avant qu'il put ouvrir la bouche, on l'emmenait passer l'examen demandé par Macy.

Pendant qu'il se retrouvait seul, il se mit à réfléchir. Pourquoi il faisait tout ça? Pour attirer l'attention de Macy? Pour dire aux autres qu'il ne pouvait plus gérer. Même pas son petit frère. Et ses bras recouverts de cicatrices. Un jour, il pourrait aller plus loin sans qu'il s'en rendre compte. Il pourrait tout abandonner égoïstement. Le temps paraissait long sans Macy. Il avait l'impression que cet examen ne prendrait jamais fin. Et pourtant, il était là, de retour dans une pièce. Il en avait assez de tout ça, il voulait rentrer. Il avait déjà un peu plus cuvé, l'alcool lui montait moins à la tête. Il était pathétique et se demandait comment Macy allait encore accepter de le revoir. Il soupira et commença à s'asseoir sur le lit. Il voulait partir. Il savait qu'elle lui avait dit qu'ils rentraient ensemble mais le voulait-elle vraiment? Il ne supportait plus l'hôpital et son petit frère devait l'attendre. Kasey qui le détestait. Il n'avait rien fait pourtant.

Il regarda la porte avec espoir. Il voulait la voir s'ouvrir pour voir Macy apparaître. Il espérait qu'elle voulait bien encore de lui, après tout ça.

( Pando )