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| philosophie nocturne (w/macy) | Ven 12 Oct - 11:19 | | | philosophie nocturne.(w/macy) la gueule des mauvais soirs émoustillée par les effluves alcoolisées d'une beuverie pathétique. doux poème récité en alexandrin. c'est faux. tu fais peine à voir. la démarche titubante, tu t'extraies du vieux pick-up hérité du paternel et t'engages dans l'allée de la cousine. au loin, le cloché de la ville sonne les trois coups du petit matin tandis que ton poing ricoche inlassablement sur la surface de la porte d'entrée. dans le quartier apaisé par la nuit, la maison prend soudainement vie. la porte s'ouvre. démaquillée et décoiffée, la cousine te fait face. à travers ses dents serrées et son regard de braise, tu lis cette pointe d'agacement que tu lui inspires la plupart du temps. rapidement remplacée par un sentiment de furie pure. tu discernes toutefois le moment où ses yeux endormis s'approprient ton visage. l'oeil au beur noir qui s'y forme et le sang coagulé d'une blessure à la joue et au front l'adoucissent. dans un mouvement rendu compliqué par ton état avancé, t'évites ses mains inquisitrices de professionnelle de la santé et t'engouffres chez elle. la pensée de déranger t'effleures à peine l'esprit quand tu laisses ton corps s'affaler sur le canapé. entre tes bras, tu fais prisonnier un cousin virginalement bien retapé, peu soucieux du sang et des odeurs que tu pourrais y laisser. j'suis mort. que tu lances à qui veut bien l'entendre. t'as entendu la porte se refermer derrière toi mais tes yeux clos t'empêchent de constater si ta cousine a suivi tes pas. pas besoin d'être sobre pour imaginer l'état piteux dans lequel tu te trouves. ce n'est pourtant pas ton habitude d'écumer les bars à la première contrariété de la vie. mais ce soir t'es tombé dans la marre. et tu t'y es laissé couler. l'elixir de l'oubli tu as trouvé. dégusté. mal digéré. au point d'entrainer ce pour quoi t'es doué. prétexte de la bagarre déjà oublié, il ne te reste plus que les conséquences physiques du combat et une gueule de bois qui, tu le sais, s'annonce salée. la tête enfouie dans le coussin, ton esprit vagabonde sur cette pensée hantée. sur ce souvenir laissé au passé. sur ce beau visage si souvent adoré. et voilà que tu te retrouves à être sentimental. c'est bien ta veine.
- Spoiler:
@macy wheeler désolée, ça a mis un peu plus de temps que prévu
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