it's a bad bad world (sophia)

Certains définissent l’alcoolisme comme l’état de quelqu’un buvant seul, tous les jours, d’autres diront que le fait d’avoir 3 grammes dès le matin défini quelqu’un ayant un problème avec l’alcool. Je dirais que c’est très aléatoire, prenez-moi par exemple, je préfère penser que j’ai une passion pour le bon scotch, mais je suppose que sortir d’un bar à 15h avec les yeux de travers donne une toute autre impression. Dans ces cas-là, je ne manque à personne, je ne suis pas du genre à me mettre dans des états pareils les jours où j’ai du boulot, bien que je ne fasse pas parti de ceux ayant un patron sur le dos. Aujourd’hui j’étais pourtant une véritable loque, je suppose que la douche de ce matin avait l’air de n’avoir jamais existé, le tabac froid mélangé à l’alcool étant ma nouvelle eau de Cologne. Je titubais vers ma bagnole, essayant à deux reprises de l’ouvrir avant d’y parvenir, je me laissais tomber sur le siège avant, tirant d’un coup sec sur la poignée pour rabattre complètement le siège, je me laissais aller à une petite sieste plus que nécessaire, même si l’endroit n’était pas forcément très bien choisi.

18 :57. Je sens quelque chose vibrer, pensant au début que c’est ma tête qui résonne avec les bruits de la rue, je me rends compte que c’est dans ma poche que ça se passe. 4 appels manqués, 1 sms… Jake, puis Marleen pour me traiter encore je suppose, je verrais ça plus tard, ou jamais. 1 sms, de Sophia. J’essaye de me souvenir, non je ne devais pas la voir cette semaine, ces rendez vous débiles avaient été plus qu’espaçait, je suppose qu’elle avait fini par comprendre que j’étais un cas désespéré. – Je suis en panne.. peux-tu venir me dépanner ? Et merde… reçu il y a quinze minutes. Je suppose que mon âme charitable ne rentrait pas en ligne de compte, elle n’existe pas. – Ok. Tout ce dont j’étais capable… Je tournais la clé dans le contact, passant mes mains sur mon visage pour me réveiller. Nouveau message avec l’indication nécessaire à ce que je la retrouve, un peu en dehors de Rutland, allez savoir ce qu’elle foutait dans ce coin-là. Je roulais trop vite comme d’habitude, l’avantage de l’alcool, j’en étais sans doute beaucoup trop inconscient. Je parvenais sur place en moins de dix minutes, autant dire beaucoup trop vite. Apercevant sa bagnole sur le bas-côté, elle était assise côté passager, la portière entre ouverte. – C’est pas une heure pour être toute seule dehors. L’alcoolique en moi se trouvait sans doute dans le vrai, on était loin du compte et surtout je n’avais certainement pas mon mot à dire vu mon état. – Qu’est ce qu’il a c’te tas de ferraille ? Amabilité 0.

En ce moment je courrais un peu partout, depuis quelques mois maintenant je vivais dans un appartement, mais je voulais déménager pour trouver une maison et donc je faisais plusieurs visites en même temps que mon travail. En ce moment j'avais deux hommes sous mon aile comme on peut dire, même si ce n'était pas facile. Aaron un homme que je suivais depuis maintenant quelques années, c'était une petite routine qui c'était installé et malheureusement il n'arrêtait pas ses conneries. Mais mon objectifs déjà c'était qu'il ne finisse pas à nouveau en prison, après le fait qu'il se calme niveau alcool et connerie, c'était loin d'être gagné, il n'avait pas l'air d'avoir envie de se calmer. Il n'était pas du tout comme les autres, lui c'était tout le contraire, il ne semblait pas vouloir faire d'effort et ça se voyait à chaque fois qu'on avait un rendez-vous ensemble. Au début c'était au moins 3 fois par semaine, il n'avait pas eu le choix de toute façon, mais maintenant je le voyais 1 fois tout en gardant un oeil sur lui. Et j'avais un autre homme à m'occuper, il était sortis de prison depuis 2 mois maintenant et donc comme pour Aaron, je le voyais plusieurs fois par semaine et ce n'étais vraiment pas simple avec lui, c'était surtout un jeu du chat et la souris, il faisait tout pour me fuir et ce n'était pas simple. Il ne voulait faire aucun effort et pourtant je lui disais qu'il n'avait pas le choix, s'il loupait trop se rendez-vous, il risquait de retourné en prison, surtout s'il faisait ce qui ne fallait pas faire. Enfin encore une fois aujourd'hui je ne l'avais pas trouvé ce qui m'agaçait un peu, les gens qui n'acceptent pas d'être aidé.

Je l'avais cherché même jusqu'à l'extérieur de la ville, mais au bout de plusieurs heures j'avais abandonné prête à rentrer à la maison. Je roulais tranquillement jusqu'à me retrouver au milieu de nul et ma voiture qui tombait en panne. Non mais c'était une vraie blague là, il y a des journées comme ça où on devrait rester couché. je soupirais en essayant de la démarrer à plusieurs reprises mais rien à faire, elle ne voulait rien entendre. Je prenais mon téléphone en me demandant qui pourrait m'aider, Alexandre mon ex-mari même pas en rêve car je sais que si je le voyais, ça risquait de dégénérer. Puis je tombais sur le prénom Aaron, non pourquoi est-ce qu'il viendrait m'aider, monsieur ronchon qu'il était. Mais je finissais par lui envoyer un message, pas de réponses. Je soupirais en venant me mettre côté passager en attendant alors que je surveillais tout ce qui se passait autour de moi, depuis mon agression je n'étais pas du tout confiante quand je me retrouvais seul dans ce genre d'endroit. Je n'avais pas de réponse et le stress montait en moi jusqu'à recevoir enfin une réponse de la part Aaron. Je lui donnais mon adresse, maintenant je savais qu'il allait mettre du temps avant de me rejoindre, mais aussi surprenant soit-il, il était là au bout de quelques minutes. Je sortais de la voiture en venant à sa rencontre et rien qu'en voyant son visage je comprenais dans quel état il était. " Et je crois qu'il est un peu trop tôt pour l'alcool non? " Je soupirais en le regardant, je ne savais pas comment l'aider pour l'adoucir. "Je n'ai pas cherché à tomber en panne. " Je venais ouvrir le capot de ma voiture, je n'y connaissais rien en mécanique. " Ce n'est pas un tas de ferraille, ma voiture est très bien. " Je sentais que les minutes à venir allaient être très mais très longue, surtout son amabilité qui battait tous les records.

Six ans déjà, cela fait six ans que je suis sorti de prison, après une peine de trois ans, une connerie, un pauvre type qui n’a pas su se contenter de sa raclée, qui a été jusqu’à porter plainte. Lopette, même pas foutu de régler ses problèmes par lui-même. Sophia était chargée de me « réinsérer »… la bonne blague, je n’avais pas eu besoin de ça, j’avais ma vie, mes affaires, aucun besoin qu’on m’accompagne, j’avais pas l’intention d’aller bosser chez McDo pour un salaire de misère ou une connerie du genre… Mais Sophia avait été cool, espaçant nos rendez vous, sans doute par dépit, voyant bien que de toute façon j’étais un cas désespéré. Jamais je le reconnaîtrai, mais ces rendez-vous je les appréciais parfois, juste de parler avec elle, même si je n’étais pas très causant…

« Et je crois qu’il est un peu trop tôt pour l’alcool non ? » Je me mets à rire, elle a pas tort mais en même temps, il y a toujours une bonne raison de boire un coup. - On dit qu’il est toujours 19h quelque part ! Et je ris de plus bel. Je sais que j’la désespère, elle est loin de mon monde la petite fille bien sous tout rapport… « Je n’ai pas cherché à tomber en panne. » Je suppose que je suis un sale con, mais après tout elle devait avoir l’habitude. - Heureusement ! Pourquoi m’avoir appelé ? Il est pas là le chevalier servant ? Je parlais de sa lopette de mari bien entendu, quoi qu’ils doivent être séparés… je ne sais plus, c’est une conversation qui était assez flou dans mon esprit. Je la laissais ouvrir le capot, commençant à bidouiller quelques bouchons pour vérifier les niveaux. « Ce n’est pas un tas de féraille, ma voiture est très bien. » Peu importe. Je regardais encore une fois quelques trucs, les vérifications de routine avant de la déclarer bonne pour la dépanneuse. - Rien ne vaudra jamais une bécane… je grommelais dans ma barbe, je sentais l’alcool redescendre doucement cette sieste m’avait fait du bien. - J’vais te ramener et t’appelleras une dépanneuse, elle bougera pas ta caisse, le starter est mort. Dis-je en me redressant, fermant le capot de la voiture d’un geste un peu trop brusque.

Depuis que j'étais agent de probation je m'étais occupé de plusieurs personnes et à chaque fois j'avais réussi à les mettre dans le droit chemin. Mais là cela faisait quand même six ans, six longues années où j'essayais de comprendre Aaron, pourquoi il se renfermait autant sur lui-même, je ne connaissais pas grand-chose sur sa vie, enfin le pourquoi il était en prison oui, mais son passé ou encore ce qu'il aimait faire à par boire et fumer, je n'arrivais pas à le décrire. Mais s'il croyait que j'allais laisser tomber, il pouvait toujours rêver, j'étais quelqu'un de très gentille, à l'écoute mais surtout très têtu. Et donc pendant toutes ses années je continuais de venir le voir, juste pour parler un peu et chaque mot qu'il disait je les enregistrais. Oui parfois il m'épuisait vraiment, surtout quand il était d'une humeur ronchonne ou encore quand j'arrivais et qu'il avait trop bu. Enfin c'était Aaron il n'y avait plus grand-chose qui me choquait chez lui.

Je dois dire que même s'il avait trop bu, j'étais contente de le voir débarqué pour venir m'aider et heureusement car je ne savais pas du tout quoi faire. " Oui mais il n'est pas 19 heures ici en tout cas et vu ton regard et l'odeur, tu as bu depuis un petit moment. " J'étais son agent de probation mais je voulais surtout faire en sorte qu'il prenne les bonnes décisions, et l'alcool aussi tôt était loin d'être une bonne décision. Je continuais de le regarder, j'avais envie de le remercier, mais la phrase sur mon ex faisait monter la colère en moi et en même temps la tristesse, que je faisais tout pour cacher car oui je n'ai toujours pas réussi à me remettre de la perte de mon bébé. Les larmes aux yeux je lui envoyais un regard noir. "Je te rappelle qu'il n'y a plus de chevalier servant d'accord. " J'étais devenu un peu plus sec que d'habitude, je me reprenais assez vite en ouvrant le capot de la voiture. " Je ne suis jamais monté sur une moto et je pense que ça tombe en panne aussi. " J'avais vraiment hâte de rentrée en plus il commençait à faire de plus en plus froid, manquerait plus qu'il pleuve. Je soupirais alors qu'il me disait que ma voiture allait devoir rester au garage, j'avais vraiment besoin de ça en ce moment. " D'accord... Ramène-moi chez moi... Merci. " Cette journée était vraiment pourrie et la tension entre nous était toujours au plus haut point.

« Oui mais il n’est pas 19 heures ici en tout cas et vu ton regard et l’odeur , tu as bu depuis un petit moment. » J’avais sans doute une sale gueule et une odeur de vieux scotch mais ce n’était certainement pas une première. - J’ai pas de mère, ça va pas commencer aujourd’hui. Sale caractère oui, mais soyons réaliste niveau figure parental je n‘ai jamais eu personne à qui rendre des comptes et ce n’est certainement pas aujourd’hui que je laisserai qui que ce soit me dire ce que je dois faire ou non. J’en reviens pas les bonnes femmes sont pas croyables ! - Si ça t’emmerde à ce point fallait appeler quelqu’un d’autre ! Entre l’alcool et le reste, c’était certainement pas le moment de me gonfler. Ma colère se transforma instantanément en voyant ses yeux s’embuer alors que je parlais de son « mari ». « Je te rappelle qu’il n’y a plus de chevalier servant d’accord. » Merde. t’es qu’un  sale con Aaron… - Désolé… Celui-là m’arrachait la tronche et je le grognais sans la regarder en face.

« Je ne suis jamais montée sur une moto et je pense que ça tombe en panne aussi. »  Quelle mauvaise tête… ça  ne lui ressemblait pourtant pas.  - Ça va j’ai compris, je suis qu’un sale con, tu devrais le savoir d’puis le temps ! Ça c’est bien vrai, ce n’est un mystère pour personne, son seul problème est qu’elle croit que je peux faire mieux, que je peux être une autre personne. C’est plus que peine perdue. « D’accord, ramène-moi chez moi… Merci. » Je lui fais signe de monter dans ma voiture, je récupère les clés sur le contact et verrouille la voiture. Je chope mon téléphone dans ma poche et compose un numéro. - C’est Klopps, remorque la bagnole sur la route 14, et répare. Je passerais demain. Aboyer sur ce pauvre bougre, un de mes passe-temps. Mais il est grassement payé pour supporter ça, elle non .Je m’installe derrière le volant, conscient qu’elle ne va pas forcément être rassurée, je tâche de rouler le plus raisonnablement possible. - Je sais pas trop… enfin je suis un connard… pour ton pauv’ type là, j’aurais pas du. Les pires excuses de la terre, y a pas à dire je suis pas du tout capable de formuler une pauvre phrase quand ça implique que je dois être sympa. - J’crève la dalle, ça t’dit ?

J'avais pris pour habitude de faire des leçons de morale, je voulais juste qu'il puisse prendre conscience que ce qu'il était en train de faire n'était pas nécessaire, il pouvait avoir une vie normale s'il s'en donnait envie. Mais il avait raison, je n'étais pas sa mère et à l'heure actuelle c'était lui qui était venu m'aider, donc fallait mieux éviter qu'il m'abandonne au milieu de nulle part. " Oula je ne suis pas ta mère je te rassure... Tu fais ce que tu veux après c'est ta vie. " Je soupirais alors que je me retenais pour lui faire une nouvelle leçon de morale. "Aaron arrête de te vexer pour rien... Pardon. " Je n'avais pas de rendez-vous avec lui aujourd'hui, pour une fois c'était lui qui venait m'aider, donc autant essayer de le remercier. Enfin c'était ce que je voulais faire jusqu'à ce qu'il vienne de parler de mon ex-mari, non mais il venait nouveau être méchant avec moi, je ne comprenais pas pourquoi il cherchait à me faire mal. Ce sujet-là était encore sensible, il ne connaissait pas la raison de mon divorce et encore moins la perte de mon bébé. De toute façon pourquoi est-ce que ça l'intéresserait, je n'étais rien pour lui, juste son agent de probation qui l'ennuyait depuis bien des années. Et voilà que je l'entendais s'excuser. Je soupirais, je n'avais pas envie de revenir sur ce sujet, autant se concentrer sur ma voiture.

Je l'entendais me parler de sa bécane et au lieu de me taire je venais lui répondre, cette journée était tellement pourrie que c'était bien la première fois que je m'emportais. Entendre ses paroles me ramenait sur terre, je devais arrêter de réagir de cette manière, mais je ne sais pas pourquoi, être avec lui me changeait totalement. " Tu n'es pas un sale con, tu as juste mauvais caractère Aaron. " Je commençais à bien connaitre Aaron, à chaque fois il se rabaissait en disant que de toute façon il ne pouvait pas être quelqu'un de bien. Il n'avait juste pas envie de faire d'effort. Je finissais par accepter qu'il me ramène chez moi, je ne demandais que ça, j'en avais marre de courir partout. Je venais monter dans sa voiture en soupirant, sans voiture ça allait être assez compliqué. Je restais silencieuse pendant le chemin de retour, j'étais beaucoup trop fatigué, mentalement et physiquement en ce moment. Je ne faisais pas attention à Aaron jusqu'à ce qu'il vienne me présenter à nouveau des excuses, enfin essayer surtout. " Tu peux enlever le mot pauvre car c'est loin d'être un pauvre type comme tu dis si bien. Et je dois dire que tu avais raison dans un sens, c'est un... Connard..." Je n'étais pas du genre à être vulgaire, mais mon ex était un vrai enfoiré et jamais je ne lui pardonnerais ce qu'il m'avait fait. Je ne voulais plus du tout penser à lui, j'avais tiré un trait sur cet homme. Je faisais un léger sourire quand il me demandait si je voulais bien manger avec lui. " Je veux bien et où est-ce que tu m'emmène manger? " Il faisait un effort et en plus il voulait bien rester en ma compagnie, j'étais bien surprise, donc autant en profiter.

Sophia est de ces personnes qui voient le bien en chacun, elle ne perd pas espoir et malgré le fait qu’elle fasse ce métier depuis très longtemps, elle semblait ne toujours pas avoir perdu foi en l’humanité. C’était tout à son honneur même si personnellement j’étais plutôt d’avis que le genre humain en général se barre en couilles. « Oula je ne suis pas ta mère je te rassure... Tu fais ce que tu veux après c'est ta vie. » dit-elle avec cet air blasé qu’elle avait très souvent lors de nos conversations surtout quand je me conduisais comme un véritable enfoiré. « Aaron arrête de te vexer pour rien... Pardon. » Elle n’avait vraiment pas à s’excuser, pour rien du tout, pour une fois qu’elle avait besoin de moi j’arrivais dans un état impossible et je me conduisais comme un abruti. Pour toutes les fois où elle était venue à mon secours, je n’étais pas capable de me conduire correctement. – On se refait pas… dis-je. Quoi dire de plus, la réalité est là. « Tu n'es pas un sale con, tu as juste mauvais caractère Aaron. » Je retenais un sourire, sachant que de toute façon elle avait raison, même si j’étais quand même assez con.

Je roulais sans vraiment réfléchir à l’endroit où je me rendais, je ne savais même pas où elle habitait et je me voyais mal la ramener dans ma caravane, bien que j’en étais assez fier. « Tu peux enlever le mot pauvre car c’est loin d’être un pauvre type comme tu dis si bien. Et je dois dire que tu avais raison dans un sens, c’est un… connard… » dit-elle et je dois avouer que cela m’étonne, l’entendre jurer n’était vraiment pas habituel. – Tu sais je peux toujours lui casser la gueule si tu veux ! Je plaisantais... ou pas, je ne savais pas exactement ce qui avait mené à la fin de son mariage, mais j’étais tout à fait prêt à lui refaire le portrait. Je lui faisais un petit sourire pour éviter qu’elle ne me prenne au sérieux et que l’on reparte de plus belle sur mes problèmes de violence, comme elle appelait ça. « Je veux bien, et où est ce que tu m’emmène manger ? » Oups… à vrai dire je pensais qu’elle dirait non… niveau gastronomie dans mon cas cela s’arrête au fast food… je suppose que pour une fois j’allais devoir faire un effort. – Ya une auberge en ville qui sert des repas le soir... on peut aller là. Et je repensais à ce qu’elle m’avait dit plus tôt « tu sens mauvais », ce n’était sans doute pas très agréable de manger dans ces conditions, pour elle, car moi cela ne me faisait rien… - Je devrais peut être prendre une douche avant… J’attendais sa réponse, nous n’étions qu’à quelques minutes de chez moi, cela ne demanderait pas un gros détour.

Je savais qu'il y avait du bien en Aaron, il fallait juste qu'une personne arrive à le lui faire ressortir et c'est ce que j'essayais de faire tant bien que mal, mais ce n'était vraiment pas simple, il ne semblait pas vouloir de mon aide. Mais ce n'est pas pour autant que j'allais baisser les bras, au contraire, cela me donnait envie de m'accrocher. Je voyais le bien en lui, mais il n'arrivait pas à faire ressortir ce côté-là de lui. Ce n'était vraiment pas facile, il pouvait se montrer tellement désagréable parfois. Comme maintenant quand il venait me dire qu'il pouvait repartir s'il dérangeait. Je soupirais, je ne savais jamais comment lui parler, à chaque fois je pouvais dire un mot de travers qu'il prenait mal. Mais pour une fois aujourd'hui c'était lui qui venait m'aider, donc autant ne pas être trop désagréable et essayer de le remercier. Je faisais un sourire alors qu'il me disait qu'il ne se refaisait pas. " Tu sais au bout d'un moment on s'y habitue. " Et je commençais à m'y habituer même si parfois c'était vraiment désagréable.

Maintenant j'étais dans sa voiture et je ne savais pas du tout quoi dire. Entre la fatigue, la colère et la tristesse, c'était beaucoup trop d'émotion pour moi. Tellement que je venais lancer des injures sur mon ex-fiancé. Normalement j'étais ce genre de femme qui allait à l'église, qui croyaient au grand amour, qu'il n'y avait qu'un mariage dans la vie. Mais au bout d'un moment je me rendais compte que la vie était loin d'être si simple que ça. La preuve j'étais divorcé, mon bébé était mort dans mon ventre et je me retrouvais toute seule. Donc oui de temps en temps j'en avais marre et je me laissais un peu trop aller. " Non tu n'as pas besoin de faire ça mais merci. " Je faisais un autre petit sourire en le regardant, j'étais surprise de le voir vouloir me venger. Cette journée me surprenait, je venais même accepter de manger avec lui. Est-ce que j'étais totalement folle, surement oui, mais je n'avais pas envie de réfléchir pour ce soir. "Allons là-bas alors. " Je faisais un sourire jusqu'à ce qu'il se rend compte qu'il devait prendre une douche, voilà une bonne idée. " D'accord une douche pour toi et allons manger avec plaisir. Pour une fois que tu me le propose, autant en profiter. " Je faisais un petit sourire alors qu'on arrivait jusque chez lui, c'était vraiment étrange d'être avec lui sans qu'on ait de rendez-vous. Je sortais de la voiture en croisant les bras alors qu'il commençait à faire froid.

« Tu sais au bout d’un moment on s’y habitue ». S’habituer à moi, ce serait une grande première, les gens ont plutôt tendance à me fuir. Enfin à part les Wolf mais eux c’est différent, ils sont ma famille et en quelque sort je l’ai choisie cette famille-là, contrairement à la vraie. Loin d’être nostalgique pour deux ronds, je me fous de cet ivrogne et de sa femme qui m’ont mis au monde, grosse erreur de parcours, ils n’ont jamais cherché à me revoir, de ce que jen sais ils ont même quitté la ville après cet incident il y a vingt ans maintenant… Peu importe. J’avais décidé que ma vie serait différente, même si loin d’être parfaite. « Non tu n’as pas besoin de faire ça mais merci. » Un sourire, j’avais réussi à faire passer ma mauvaise humeur et elle semblait ne pas trop m’en vouloir, c’était déjà ça de gagner. « Allons là-bas alors. » Très bien, je n’avais jamais mangé là-bas que picoler, mais je suppose que s’ils ont du monde ça ne doit pas être mauvais. « D’accord, une douche pour toi et allons manger avec plaisir. Pour une fois que tu me le propose, autant en profiter. » Je ne savais pas trop comment interpréter ça, je n’étais certes pas du genre à la côtoyer en dehors de nos rendez vous et des fois où elle était venu m’aider… je n’étais pas très reconnaissant en y repensant.

Je sortais de la voiture, retirant ma veste je la posais sur ses épaules, lui faisant signe de la tête de me suivre jusqu’à la caravane. La grande maison des Wolf sur la gauche avait dû lui laisser penser que j’habitais là, je suppose qu’elle serait déçue par mon chez moi. Je rentrais dans le mobil’home, la laissant me suivre avant de refermer. – Désolé ce n’est pas… si tu préfère attendre dans la maison, tu peux. Je haussais les épaules, repérant quelques trucs qui trainaient, tant pis. – Je n’en ai pas pour longtemps. Attrapant quelques fringues propres au passage je filais prendre une douche, le plus rapidement possible pour ne pas l’obliger à attendre trop longtemps. Je ressortais, pour la trouver assise là où elle avait pu trouver de la place. Les cheveux encore imbibés d’eau, je n’avais pas plus fier allure qu’avant mais au moins j’étais propre et je sentais meilleur. – C’est marrant… je n’aurais jamais pensé te voir ici… les femmes qui viennent là… Je m’arrêtais, ne voulant pas dire de connerie. – Enfin… je ne t’imagine pas dans ce décor. Même si à vrai dire je ne sais pas où tu vis…

Quand je m'occupais d'une personne c'était au maximum pendant une année voir deux, mais rarement plus car la personne soit elle reprenait le cours de sa vie ou sinon elle finissait par avoir de nouveau ennui et donc finir en prison. Et pourtant parfois je faisais tout pour les aider mais on ne pouvait pas sauver tout le monde. Avec Aaron c'était la première fois que ça dure aussi longtemps. Mais avec lui c'était différent, je ne perdais pas espoir, au contraire j'avais envie de l'aider le plus possible même avec son mauvais caractère. Et vu le nombre de fois où je l'avais aidé, je me rendais compte petit à petit qu'il était quelqu'un d'intéressant, que j'avais envie de protéger , d'aider et de connaitre surtout. Mais je ne voulais pas me l'avouer, surtout au début quand j'étais marié. Mais maintenant que j'étais divorcé ce n'était plus du tout pareil, Aaron n'était pas comme les autres hommes avec qui je travaillais. En tout cas pour le moment je n'avais pas envie de réfléchir, je voulais me détendre et c'est pour cette raison que je finissais par accepter d'aller manger avec lui, c'était surement une manière pour lui de me remercier pour le nombre de fois où je l'avais aidé.

Une fois chez lui je me retrouvais devant une grande maison et un mobil 'home, je n'étais jamais venu ici. J'étais encore plus surprise quand je le sentais déposer une veste sur mes épaules. " Merci. " J'étais vraiment surprise de son geste mais très touché aussi. Je le suivais et on rentrait dans le mobil 'home, donc c'était là qu'il vivait. " Ce n'est pas quoi? C'est très bien ici et je ne vois pas pourquoi j'irais attendre dans la maison. " Je lui faisais un sourire alors que je regardais autour de moi, c'était vraiment un endroit d'homme mais au moins il était bien ici et surtout j'étais rassuré de savoir qu'il vivait dans un lieu qui était bien quand même. Je le regardais partir alors que je gardais sa veste sur moi, j'avais un peu moins froid déjà alors que je venais m'asseoir dans un coin en attendant qu'il prenne sa douche. J'étais un peu mal à l'aise, je dois bien l'avouer. Je relevais le visage alors qu'il sortait de la douche les cheveux encore mouillé et pour la première fois je le trouvais sexy comme ça. Mais tout de suite je me mettais des claques intérieurement, qu'est-ce qui me prenait de penser ça. " je ne préfère même pas savoir ce que tu fais avec les femmes qui viennent ici. " Je levais les yeux au ciel alors que je faisais un sourire. " Et dans quel genre de décor tu m'imagines? " C'est vrai que d'habitude on se voyait dans mon bureau mais il ne connaissait rien sur moi.

« Ce n’est pas quoi ? C’est très bien ici et je ne vois pas pourquoi j’irais attendre dans la maison. » Par confort ? C’est malgré tout plus agréable que mon petit mobilhome même si je préférais vivre ici dans le calme malgré tout, j’avais l’impression d’avoir mon indépendance sans malgré tout être trop loin en cas de besoin et pour gérer les affaires qui m’étaient confiées. Mais ce dernier point n’avait pas à être évoqué, même si Sophia devait bien se douter qu’après six ans et n’ayant jamais déclaré faire le moindre travaille « honnete » je devais bien vivre de quelque chose… Bizarrement elle ne m’avait jamais posé de questions à ce sujet, et c’était sans doute mieux. Toutes les fois où elle avait du venir m’aider, elle devait se douter que je trempais dans des trucs pas clairs malgré tout.

Ma douche prise je me sentais déjà mieux, je n’avais plus les effets indésirables de l’alcool et pour le coup j’avais vraiment faim. « Je ne préfère pas savoir ce que tu fais avec les femmes qui viennent ici. » dit-elle en levant les yeux au ciel, oui ça je me doute bien, c’est de toute façon le genre de sujet dont j’évite de parler, sans doute parce qu’il est sans intérêt. « Et dans quel genre de décor tu m’imagine ? » Sa question m’arracha un sourire, très loin de ce mobilhome en tout cas. - Une petite maison, un truc cosy, bien tenu, ça t’correspond plus qu’un mobilhome sur un terrain qui n’est même pas à toi.  dis-je, haussant les épaules. Je lui laissais ma veste, en attrapant une autre sur une chaise. - Je peux te proposer une bière… ou de l’eau, sinon on part directement manger, qu’est ce que tu préfères ?  Cela me mettait un peu mal à l’aise de la voir ici, parce que mine de rien elle était le genre de femme que j’aurais volontiers mis dans mon lit, même si elle était de loin beaucoup trop bien pour un gars comme moi.

En découvrant où il vivait cela ne me surprenait pas du tout, bien au contraire, et au moins je savais où il vivait maintenant. Puis il était à l'aise au moins dans ce mobil 'hom, personne pour venir l'embêter, c'était son chez lui. En tout cas ça ne me dérangeait pas du tout de l'attendre ici, au contraire j'observais ce qu'il y avait autour de moi pour essayer de comprendre un peu plus Aaron. Beaucoup de questions me venaient en tête mais ce soir je n'étais pas là pour un rendez-vous, non il était venu m'aider donc hors de question que je vienne lui en poser de trop. Même si je me demandais comment il avait fait pour se le payer vu que je ne savais toujours pas ce qu'il faisait comme travail et ça ne me rassurait pas du tout. Enfin je ne suis pas totalement idiote, je sais très bien qu'il faisait de l'illégalité vu le nombre de fois où j'étais venu l'aider et le soigner surtout à plusieurs reprise même. Enfin ce soir je ne demanderais rien, je ne faisais qu'observer et déjà il vivait quelque part c'était déjà pas mal.

J'attendais donc qu'il ait fini de prendre sa douche et une fois qu'il revenait j'avoue que mon cerveau commençait un peu à divaguer, mais il était séduisant comme ça les cheveux mouillés je ne pouvais pas dire le contraire. Enfin je revenais assez vite sur terre alors que j'apprenais que plus d'une femme devait venir ici. Je levais les yeux au ciel sans trop réagir, je ne préférais pas plus en savoir en fait. En tout cas cela faisait du bien de le voir sourire, comme quoi il ne pouvait pas être que ronchon. " Tu n'as pas tort j'aime bien être dans un endroit cosy, mais tu as un avantage à être ici, tu es au calme au moins. Tu sais un peu de rangement et ça peut devenir un endroit cosy. " Je faisais un petit sourire en coin. " Je vais encore te surprendre mais je veux bien une bière s'il te plaît. " Je savais que j'allais le surprendre, il me voyait vraiment comme quelqu'un de sage et oui au fond de moi je l'étais enfin j'avais créer cette carapace pour qu'on ne découvre pas le passé que j'avais eu. " Et par curiosité, à qui appartient ce terrain. Rassure-moi s'il te plaît, tu ne risques rien en longeant ici? "

" Tu n'as pas tort j'aime bien être dans un endroit cosy, mais tu as un avantage à être ici, tu es au calme au moins. Tu sais un peu de rangement et ça peut devenir un endroit cosy." et elle sourit, avant d'ajouter "je vais encore te surprendre mais je veux bien une bière s'il te plait." Je riais légèrement allant jusqu'au freezeur, je sortais deux bières, des décapsulais sur le coin du bar et je lui en donnais une. - Je ne peux pas vivre dans un endroit cosy, ça ne me ressemblerait pas.. et puis autant dire que ça ne le resterait pas longtemps. J'avais une gorgée de ma bière, et venait poser une chaise devant elle, m'asseyant nonchalamment. - Donc Mme l'agent de probation boit une bière avec un ancien taulard... vos fréquentations ne sont pas les meilleures mademoiselle. dis-je en riant de nouveau, avalant une nouvelle gorgée de ma bière. Je la faisais tourner entre mes doigts, conscient que la situation était quelque peu... bizarre, inhabituelle... elle était belle, je le pensais, je l'avais toujours pensé, mariée ou pas, j'aurais pu être un vrai connard et tenter quelque chose mais elle avait besoin de tout sauf d'un déchet dans mon genre. Je me renfrognais légèrement à cette idée. Elle me sortit de mes pensées.

" Et par curiosité, à qui appartient ce terrain. Rassure moi s'il t plait, tu ne risques rien en logeant ici ?" Je ne pus m'empêcher de rire à nouveau. - Je ne suis pas un vagabon... je loge ici parce que c'est ici que je suis chez moi, les Wolf sont ma famille, ils m'ont accueilli quand... Je fis une pause, faisant une grimace. - C'est pas une histoire intéressante, mais oui rassure toi je suis ici chez moi, et je bosse ici, donc no stress. Je reprenais une gorgée de ma bière, la posant sur ma cuisse. - A moi, explique moi ce que tu fais là ? dis-je avec un petit sourire satisfait. - Avouons le... je ne suis pas le type avec qui tu devrais passer la soirée... J'étais convaincu qu'elle pouvait trouver tout un tas de gens bien sous tout rapport avec qui passer son temps, sans le passer avec un vieux con alcoolique comme moi.

Je savais que l'image que je renvoyais n'était malheureusement pas la vraie, mais c'était une carapace. Je ne voulais pas qu'on vienne me juger, surtout que maintenant j'étais agent de probation donc je ne pouvais pas donner des raisons aux personnes avec qui je travaillais à avoir bien trop d'informations pour me manipuler. Donc autant tout garder pour moi, me faire passer pour une femme stricte, catholique et surtout sage. Alors qu'au fond de temps en temps cela faisait du bien de lâcher la bride un peu et j'avais décidé que c'était ce que j'allais faire ce soir, entre les injures et maintenant la bière. "J'avoue si c'était trop propre et cosy ça ne serait pas toi. Après je suis sûr qu'on peut s'y habituer. " Je faisais un petit sourire en coin alors que je prenais sa bière en venant boire une gorgée, et oui la petite sainte n'était pas si sainte que ça en fin de compte. Je me mettais à rire après sa remarque sur mes mauvaises fréquentations. " Je pense que cela est de ta faute pour la mauvaise fréquentation. Mais tu sais j'ai une vie aussi, je suis un agent de probation serte mais pourquoi suivre toujours le bon chemin? " Je faisais un autre sourire alors que je continuais de le regarder en buvant ma bière. Et dire que ça faisait des années qu'on se connaissait mais à chaque fois c'était à travers mes rendez-vous, jamais on ne c'était retrouver en tête à tête comme ça. Je ne savais pas pourquoi mais je me sentais à l'aise, enfin c'était étrange, à la fois stressant car je n'étais pas habitué à ce genre de situation et en même temps à l'aise, car pour une fois j'allais découvrir qui il était vraiment, autrement que dans mon bureau.

Je m'étais dit de ne pas poser de questions sur lui directement, comme mon moi en mode travail le ferait, mais j'avais besoin d'être rassuré et je faisais un soupire de soulagement quand il m'assurait que la famille à qui appartenait ce terrain l'acceptait. Mais étrangement il se stoppait dans sa phrase. " Parfois notre vraie famille n'est pas forcément celle que l'on croit. Mais le plus important c'est que tu ait quelqu'un sur qui compter. " Je continuais de boire ma bière, c'est vrai que tout le monde pensait que mes parents adoptifs était mes vrais parents et malheureusement non. Mais c'était un secret pour moi, je ne voulais pas en parler. Et voilà qu'il se mettait à me poser des questions lui aussi. "Ce que je fais là? Et bien peut-être que j'ai besoin de me changer les idées, en fait je ne sais pas. Et pourquoi est-ce que je ne devrais pas passer une soirée avec un type comme toi? " Je faisais un petit sourire en continuant de boire ma bière. C'était vrai qu'on était totalement opposé et pourtant j'avais cette envie de le connaitre, pourquoi est-ce que lui aussi avait cette carapace autour de lui. Je me rendais compte que souvent les opposés s'attiraient, mais là je n'avais pas envie de m'avancer, je travaillais avec lui et jamais il ne s'intéresserait par une fille comme moi, trop sage.

"J'avoue si c'était trop propre et cosy ça ne serait pas toi. Après je suis sûr qu'on peut s'y habituer. " dit-elle, peu importe, je ne comptais pas changer mon intérieur, j’aimais vivre comme bon me semble, c’est bien pour ça que je vivais dans ce mobil home loin de la demeure bruyante un peu plus haut sur le terrain, beaucoup de gens qui se croisent, des conversations toute la journée, trop peu pour moi. " Je pense que cela est de ta faute pour la mauvaise fréquentation. Mais tu sais j'ai une vie aussi, je suis un agent de probation serte mais pourquoi suivre toujours le bon chemin ? " ajouta-t-elle et cela me fit rire. – Alors c’est tout ce que je suis pour toi ? Une mauvaise fréquentation ? Tu me brise le cœur. J’avalais une nouvelle gorgée de ma bière, gardant un petit sourire satisfait sur le visage. – Mais tu as raison, on s’ennuierait drôlement si on était bien sous tous rapports... un peu de folie, ça met du piment ! J’avalais de nouveau une gorgée de ma bière, la posant sur le comptoir à côté de moi.

" Parfois notre vraie famille n'est pas forcément celle que l'on croit. Mais le plus important c'est que tu aies quelqu'un sur qui compter. " dit-elle, et je me rendis compte qu’elle s’inquiétait pour moi. – Jake est comme mon frère, et je mourrais pour lui, comme pour chacun d’entre eux. Je ne serais sans doute plus là sans eux. C’était la stricte vérité, sans eux je serais au mieux dans un caniveau au pire dans la tombe depuis des années. "Ce que je fais là ? Et bien peut-être que j'ai besoin de me changer les idées, en fait je ne sais pas. Et pourquoi est-ce que je ne devrais pas passer une soirée avec un type comme toi ? " Je ne pouvais m’empêcher de penser que pour son propre bien elle aurait du ne pas être là, et si j’avais été un plus plus intelligent je ne l’aurais pas embarquée dans mes histoires depuis tout ce temps. – Je pense que je ne suis pas bon pour toi, je t’entraine dans mes galères… et je ne suis pas vraiment de très bonne compagnie la plupart du temps. Je m’interrompis, reprenant ma bière, je la finissais d’un trait. – Mais je crois que je n’ai pas envie de te laisser tranquille, sinon je ne serais pas revenu les premières fois… tous ces rendez-vous, et le reste. Dis-je finalement, c’était la réalité, j’avais besoin d’elle, même si je ne le reconnaîtrais jamais directement, par fierté, et par connerie.

Il pouvait vivre dans ce qu'il voulait, tout ce que je voulais c'était qu'il ait un toit au-dessus de son toit et même si ce n'était pas si cosy, c'était son chez lui et c'était dans un endroit calme, pas au milieu d'un endroit dangereux, donc oui dans ce sens-là j'étais assez rassuré. Mais je dois bien avouer que me retrouver chez lui comme ça était des plus étranges, je ne savais pas si c'était une bonne idée, mais dans un sens cela me permettait d'en savoir plus sur lui. Il semblait lui aussi tout aussi surpris de me voir et la conversation s'ouvrait un peu, il venait même me dire que c'était une mauvaise fréquentation pour moi, enfin je venais de le confirmer aussi. Et il en profitait pour faire son petit malheureux, comme si qu'il était triste de mes paroles et ça me faisait rire. Cela me surprenait d'agir ainsi, normalement entre nous c'était toujours un peu tendu, strict, sérieux et rarement on ne souriait ou comme maintenant riait et ça faisait du bien. "Mais non tu n'es pas qu'une mauvaise fréquentation rohhh... Durant toutes ses années je ne retiens pas que ça de toi. " Je faisais un sourire en continuant de boire ma bière. Mais c'est vrai que de temps en temps j'avais envie d'un peu de folie, avec ma famille adoptive ce n'était pas simple, ils étaient beaucoup trop stricte, sage alors que moi je voulais m'amuser. " Oui faut savoir pouvoir mettre un peu de piment dans notre vie, même si ce n'est pas simple quand on t'a élevé dans le droit chemin. " Et vu que ma famille m'avait recueilli étant jeune, j'avais peur qu'ils soient déçu de moi. Ce n'était pas simple de trouver un juste milieu.

En tout cas encore une fois j'étais rassuré, je voyais qu'il avait du monde autour de lui. Je sais bien qu'il ne viendrait jamais se confier à moi, non j'étais juste là pour lui venir en aide et plusieurs fois faire l'impasse sur ce qui lui était arrivé, mais jamais me dire ce qu'il avait vraiment sur coeur, donc s'il pouvait avoir une famille sur laquelle se confier c'était bien. " Il va falloir que j'aille les remerciers alors, on peut trouver de l'aide un peu partout c'est ça qui est bien. " Je ne m'étais même pas rendu compte que je venais de finir ma bière alors qu'on était en pleine discussion sur ma présence ici. Moi-même je ne comprenais pas pourquoi j'étais là même si au fond je m'y sentais bien. Je l'écoutais attentivement alors qu'il me confirmait qu'il n'était pas d'une bonne compagnie et qu'il m'emmenait dans ses galères. Et j'avoue que ça me rappelait mon agression après un de nos rendez-vous, mais il y en avait partout dans cette ville et vu le nombre de clients, ce n'était pas forcément de sa faute. " C'est sûr que tu m'en as fait voir des vertes et des pas mûrs. Mais on ne vit pas dans un monde de bisounours tu sais. Et je trouve ça normal que je sois là pour t'aider quand tu en as besoin. " Je dois bien avouer qu'il n'y avait qu'avec lui que j'étais comme ça, je voulais l'aider un maximum, pourquoi? Moi-même je ne sais pas pourquoi, peut-être parce qu'il se dénigrait trop. Puis il venait se confier comme quoi il ne voulait pas me laisser et ses paroles me touchaient en fait car cela montrait qu'il tenait à moi quand même. " Et moi non plus je n'ai pas envie de te laisser tranquille, tu celui avec qui j'ai le plus travailler. Et pourtant j'ai cette impression de ne pas encore te connaitre, tu te crois comme quelqu'un de mauvais et ça me donne encore plus envie de t'aider. Regarde ce soir tu es venue m'aider et en plus tu proposes de manger avec moi, un vrai prince charmant. Je vais finir par faire quelque chose de toi en fait. " Je faisais un petit sourire en continuant de le regarder. Pour la première fois je le regardais autrement, pas comme quelqu'un avec qui on avait un lien professionnellement. Rien que je pensais à ça, cela me faisait un peu rougir alors que je continuais de l'observer. Et je me rendais compte que moi aussi j'avais besoin de lui, depuis la perte de mon bébé, le divorce, il n'y avait qu'avec lui que j'arrivais à me changer les idées. " Et dire qu'au début tu ne voulais pas me voir, regarde maintenant tu t'es mis à l'aise. " Je me levais pour venir poser la bouteille de bière dans sa petite cuisine en me retournant pour le regarder plus tendrement en fait, ça me surprenait d'être comme ça avec lui. " Alors tu m'emmène manger ou tu es un bon cuisinier? "

"Mais non tu n'es pas qu'une mauvaise fréquentation rohhh... Durand toutes ces années je ne retiens pas que ça de toi." Dit-elle et je me rendais compte qu'elle avait une opinion de moi très différente de celle que j'imaginais. Elle m'avait toujours vu sous mon plus mauvais jour alors je pensais très honnêtement qu'elle devait me voir comme un type à problème qui ne fait rien de bien. - Je pensais autrement. Je suis ravi que tu m'apprécie autant ! Un sourire satisfait planqué sur le visage. "Oui faut savoir mettre un peu de piment de notre vie, même si ce n'est pas simple quand on t'a élevé dans le droit chemin." Je me redressais légèrement, profitant de la confidence. - Vraiment ? Tu as eu une éducation stricte ? J'étais curieux. Cela expliquerait certaines choses... même si cela apportait aussi du contraste à certains événements passés que nous avions en commun.

"Il va falloir que j'aille les remecier alors, on peut trouver de l'aide un peu partout c'est ça qui est bien." Je riais. J'étais sûr que voir un agent de probation se balader sur la propriété ne serait pas très bien vu. - Je pense que ce n'est pas nécessaire ! Ils ont appris avec le temps qu'il ne faut pas s'attendre à beaucoup de ma part et ils ne seront pas déçus! Elle semblait songeuse à présent, alors que j'évoquais le fait quelle s'était retrouvé dans des situations compliqués à cause de moi. " c'est sur que tu m'en as fait voir des vertes et des pas mûres. Mais on ne vit pas dans un monde de bisounours tu sais. Et je trouve ça normal que je sois là pour t'aider quand tu en as besoin." Je haussais les épaules, la regardant très sérieusement. - Je pense que ce n'est pas du tout ton rôle. Tu as dépassé tes propres limites avec moi... mais j'ai beau être... dur je suis reconnaissant. C'était vrai même si il était difficile pour moi de l'avouer. Je l'écoutais me dire que je n'étais pas une cause perdue... - Je pense que tu risque d'être déçue... tu me connais très bien au contraire. Tu pense sans doute qu'il y a autre chose derrière tout ça mais non, je suis tel que tu me vois. Je n'avais pas envie de m'etaler mais je voulais qu'elle comprenne qu'il n'y aurait pas de bonne surprise de ce côté là... - c'est vrai je ne le voulais pas... tout le monde peut être surpris. Je la regardais se lever, déposer sa bière vide dans la cuisine. Elle allait bien dans le décor malgré tout...

Elle semblait impatiente de manger et je me rendais compte que j'avais faim aussi. - si tu ne veux pas finir a l'hosto pour une intoxication alimentaire mieux vaut aller au restau! Et puis c'est pas comme ça que font les gens normaux ? Emmener les femmes au restaurant ? Dis-je avec un sourire. Une chose que je n'avais jamais faite et ça c'était un fait avéré. Je me levais, prenant une veste cochée derrière la porte pour l'enfiler. Je posais ma main dans son dos pour lui faire signe de passer devant. - Après vous.

Ce petit moment avec Aaron me permettait de me rendre compte qu'il se faisait une opinion sur moi totalement différente et heureusement que j'étais là pour m'en apercevoir . J'allais faire en sorte de lui faire comprendre que je ne le voyais pas comme une personne qui s'attirait des ennuis. C'est vrai que pendant toutes ses années il n'y avait eu que des soucis autour de lui, mais au moins il ne faisait pas en sorte de retourner en prison. Et je me rendais compte qu'au fond de lui c'était une personne qui méritait d'être connu et surtout apprécié comme il était. " Si je ne t'appréciais pas je n'aurais pas fait tout ça tu sais. " Je lui faisais un léger sourire et je voyais qu'il faisait de même, ça faisait du bien de voir qu'il pouvait sourire de temps en temps. Et je me rendais compte que j'en avais un peu trop dit. "Mes parents... Adoptifs m'a donné une éducation stricte. L'église tous les dimanches, ensuite repas en famille, faire des études, faire attention à ce qu'on dit, ce qu'on fait. Parfois je me dis qu'un peu de folie ça manque. " Je n'aimais pas parler de moi ou encore de mon passé, cela me rappelait tellement de mauvais souvenir. En fait avec mes parents biologiques il n'y avait pas autant de règles, cela avait changé après mon adoption et je ne pouvais pas leur en vouloir.

En tout cas il avait un toit sous sa tête et en plus des amis qu'il considérait comme sa famille et ça faisait beaucoup de bien de le savoir, un soulagement même. Mais encore une fois il se dénigrait. Je ne m'attenais pas à ce que cette discussion prenne un tel tourment, c'est vrai que j'avais été agressé alors que je venais de l'aider et jamais je ne lui en avait parlé de peur qu'il se sent coupable. J'étais surprise de sa réponse et touché surtout, le savoir reconnaissant je trouvais ça bien. " J'avoue il n'y a qu'avec toi que j'ai agi de cette manière... Mais dans un sens je préfère faire ça plutôt qu'il t'arrive quelque chose. " Je n'osais pas trop le regarder, un peu timide par les propos qu'on avait. Car au fond je me rendais que si je disais cela c'est parce que je tenais à lui. " Et bien même si c'est bien toi qui serais comme ça, j'aime bien ce petit côté. Car regarde au fond tu as beau être comme tu es, tu es venue m'aider, tu n'étais jamais en retard lors des rendez-vous." Alors que j'avais déjà eu d'autres personnes qui loupaient les rendez-vous, me manquait de respect, faisait tout pour que je craque. Alors que lui non, c'était le contraire, c'était à moi qu'il avait fait appel lorsque je l'avais retrouvé blessé. Je finissais par me lever en le regardant, en fait je me sentais à l'aise.

Mais bon, même si j'aimais bien son petit chez lui, je commençais à avoir faim. Je me mettais à rire en entendant sa réponse, rire, c'était si rare que je le fasse depuis que j'avais perdu mon enfant. " Oui je crois que les hommes galants emmènent les femmes au restaurant, surtout que je tiens à ne pas finir à l'hôpital. " Je faisais un petit rire alors que je me rapprochais de lui et un frisson parcourut mon corps quand je sentais sa main dans mon dos pour que je passe devant lui. Je faisais un sourire en coin alors que je sortais et maintenant il pleuvait, je refermais la veste d'Aaron contre moi. " Il fait un tel temps, j'espère qu'il fera plus chaud dans ce restaurant. " Je me dirigeais jusqu'à sa voiture, j'étais un peu nerveuse, c'était le premier homme avec qui je sortais depuis mon divorce. " Tu connais bien ce petit restaurant?"

« Si je ne t'appréciais pas je n'aurais pas fait tout ça tu sais. » Entendre cela ne faisait que gonfler mon égo… à vrai dire je m’étais toujours demandé pourquoi elle avait tant fait avec les années. Les débuts de nos échanges étaient… cordiales, bien que j’avais plus d’une fois dépassé les limites. Je n’avais pourtant jamais réussi à lui manquer de respect comme je savais si bien le faire. Je me rendais compte malgré tout que je ne la connaissais pas, je ne connaissais pas son histoire. « Mes parents... Adoptifs m'a donné une éducation stricte. L'église tous les dimanches, ensuite repas en famille, faire des études, faire attention à ce qu'on dit, ce qu'on fait. Parfois je me dis qu'un peu de folie ça manque. » dit-elle et cela me fit me rendre compte que personne n’a un passé parfait. Le fait qu’elle ai s’adapter à une famille qui n’était pas la sienne me fit penser à ma propre histoire, même si je ne savais pas ce qui avait pu arriver à ses parents pour qu’elle se retrouve dans cette situation. – C’est sans doute mieux que de se retrouver livré à soi-même. Je le pensais, je l’avais vécu, même si les Wolf m’avaient évité le pire, je n’étais pas certain que j’aurais pu tourner autrement avec une famille « normale ».

« J'avoue il n'y a qu'avec toi que j'ai agi de cette manière... Mais dans un sens je préfère faire ça plutôt qu'il t'arrive quelque chose » Je me sentais rassuré par Sophia, elle avait ce côté apaisant que je ne connaissais pas dans la vie de tous les jours, je n’avais pas eu la chance d’avoir une mère, une génitrice oui mais ça c’était arrêté là, et les femmes qui se sont succédés dans ma vie n’avait eu qu’une simple utilité. « Et bien même si c'est bien toi qui serais comme ça, j'aime bien ce petit côté. Car regarde au fond tu as beau être comme tu es, tu es venue m'aider, tu n'étais jamais en retard lors des rendez-vous. » [/color]Je ne pus m’empêcher de sourire à cela. – C’est à cause de toi ça ! Je n’ai jamais fait attention à ce que qui que ce soit pouvait penser de moi… avant toi. Je le savais, c’était la pure vérité et j’aurais aimé que cela soit suffisant, mais ça ne le serait sans doute jamais.

[i]« Oui je crois que les hommes galants emmènent les femmes au restaurant, surtout que je tiens à ne pas finir à l'hôpital. » Nous sortions alors de la caravane, et je pouvais voir que le temps était devenu très sombre, la pluie tombait. Je réajustais ma veste sur mes épaules. – Les hommes font ça pour un rencard… dis-je avec un petit sourire, ce n’en était pas un, elle ne pouvait avoir un rencard avec moi, il lui fallait un type bien, du genre son ex mari. « Il fait un tel temps, j'espère qu'il fera plus chaud dans ce restaurant. » Nous montions dans la voiture, et j’espérais surtout ne pas faire d’impair d’ici là. «  Tu connais bien ce petit restaurant ? » Je réfléchissais brièvement alors que je démarrais, faisant demi tour pour quitter la propriété. – A vrai dire… c’est plus une brasserie, j’y suis déjà aller mais pas pour manger… dis-je avant de m’interrompre. – J’y ai vu pas mal de couples manger avec les années, alors je suppose que ça vaut n’importe quel autre endroit. J’étais satisfait de passer du temps avec elle, en dehors de nos séances obligatoires. Je la regardais du coin de l’œil alors que l’on se rapprochait de la ville. – Je voudrais te demander quelque chose… et je ne suis pas sur d’être capable d’y mettre les formes. Je sortais une cigarette et je l’allumais, entrouvrant ma fenêtre. – Pourquoi l’as-tu fait ? M’aider toutes ces années ? Soyons clair... j'ai besoin de toi c'est indéniable. Mais toi tu n'as pas besoin de moi. Je ne t'apporte rien. J'étais curieux, réellement, j'espérais peut être plus que l'idée qu'elle ne l'avait fait que par bonté d'âme.

J'avais l'habitude que les personnes avec qui je devais travailler pouvaient s'emporter plus d'une fois et heureusement que je ne prenais pas tout pour moi, j'arrivais à faire la part des choses même si parfois ce n'était pas facile, mais heureusement qu'ils arrivaient à être respectueux. Et Aaron avait toujours été respectueux même si plusieurs fois il avait su me montrer quand je dérangeais. En tout cas à chaque fois je parlais de lui, de son insertion sans jamais trop m'impliquer, enfin avec Aaron j'avais un peu trop dépassé mes droits, mais jamais je ne parlais de moi. Et là c'était la première fois que je parlais de mon passé et cela faisait remonter beaucoup de souvenirs et parfois pas que des bons. C'est vrai que j'étais peut-être tombé dans une famille un peu trop catholique, mais moins ils avaient prit soin de moi alors qu'au début je n'avais pas été facile à vivre.– C’est sans doute mieux que de se retrouver livré à soi-même. Il n'avait pas tort car si j'avais été toute seule à cette époque, vu la tristesse et la colère en moi, j'aurais pu mal finir. " Tu as raison, parfois on pense qu'on n'a pas besoin d'aide et pourtant c'est ce genre de personne qui arrive à nous rendre une vie meilleure. " Même si je sais très bien que l'absence de mon frère me manquera toujours.

En tout cas j'étais rassuré de l'avoir appelé car maintenant je savais qu'il avait un toit sous la tête et surtout on faisait un peu plus connaissance, je voulais lui montrer qu'il n'était pas un fardeau pour moi, au contraire j'aimais l'aider. Même si quand j'y pense, il ne devait pas avoir l'habitude d'être avec le genre de femme comme moi, douce et sans prise de tête. En tout cas j'avais envie de lui montrer que je le remerciais d'être venue m'aider. – C’est à cause de toi ça ! Je n’ai jamais fait attention à ce que qui que ce soit pouvait penser de moi… avant toi. Cette conversation était comme une confession car je pensais qu'il se forçait à venir me voir, mais en fait il n'avait pas envie que je vienne le juger. " Et pourquoi avec moi c'est différent? " Je faisais un petit sourire tout en étant touché par ses paroles quand même.

Après avoir visité son chez lui, on allait pouvoir allé manger encore une fois tous les deux une situation plus que surprenante. On sortait de la caravane et il pleuvait, je grimaçais . – Les hommes font ça pour un rencard… Je faisais un sourire en coin. " Et tu as l'habitude d'avoir des rencards? " J'étais un peu curieuse, c'est sûr que ce soir ce n'était pas un rencard, lui il n'avait pas besoin d'une femme trop sage dans sa vie, il s'en nuirait à force. Une fois dans la voiture je me recoiffais alors que mes cheveux étaient un peu mouillés. – A vrai dire… c’est plus une brasserie, j’y suis déjà allé mais pas pour manger… Je comprenais qu'il y allait surement pour boire. – J’y ai vu pas mal de couples manger avec les années, alors je suppose que ça vaut n’importe quel autre endroit. Je tournais le visage vers lui en faisant un léger sourire. " Je suis sûr que se sera très bien. " J'étais un peu mal à l'aise, j'allais dîner avec lui, ce n'était pas un rendez-vous par rapport à mon travail et encore moins un rencard et pourtant j'étais contente d'être là. – Je voudrais te demander quelque chose… et je ne suis pas sur d’être capable d’y mettre les formes. Pourquoi l’as-tu fait ? M’aider toutes ces années . Soyons clair... j'ai besoin de toi c'est indéniable. Mais toi tu n'as pas besoin de moi. Je ne t'apporte rien. Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il me demande ça et d'un coup je ne savais pas du tout quoi répondre, j'étais un peu gêné d'un coup. "Oui toi tu as besoin de moi surtout pour te soigner... Ensuite je ne sais pas... Peut-être parce que j'aime bien te savoir en sécurité et que j'ai envie de t'aider... Je... Peut-être que tu m'apportes la folie dont j'ai besoin dans ma vie. "Je regardais devant moi encore plus mal à l'aise, maintenant que je le disais à haute voix je réalisais que c'était la vérité, j'avais besoin de lui pour m'apporter ce qui me manquait, un peu de danger dans ma vie et surtout il faut se l'avouer, il était attirant et donc ne me laissait pas indifférente.