-did you miss me?

elle peut pas avoir de gosses demi. non pas qu'elle en voulait, ça crie et ça pue mais c'est l'absence de possibilités. avant, elle en voulait pas. maintenant, elle peut pas. c'est ce putain de verbe, cette finalité. et ces mots qu'on jette, tu pourras toujours adopter. ça sert à rien. c'est comme dire à un aveugle qu'on peut tout lui décrire. c'est la seule cicatrice qu'elle garde de cet accident de voiture. la perte de cette possibilité. (-) c'est ce qu'il lui a jeté au visage la dernière fois, juste avant le deuxième divorce. que d'toute façon ça servait à rien d'être mariée avec elle parce qu'elle pouvait pas lui donner de famille. pas plus tard que le lendemain il se faisait remettre les papiers du divorce. c'est pas comme si c'était une surprise vraiment, demi et neal ça avait déjà pas marché la première fois, ni la deuxième, ni les dizaines de fois qu'ils ont remis le couvert après ça. ils sont plus heureux quand ils sont séparés mais finissent toujours par se remettre ensemble. ils peuvent pas se voir avec quelqu'un d'autre, se détruisent à coup de truelles et d'opinelles mais veulent pas se lâcher. (-) on dit toujours qu'on est la somme de ses parents, et c'pas vraiment étonnant que demi elle finisse dans le négatif. ils ont pas vraiment eut d'autorité parentale, d'autorité tout court. la loi c'est eux et elle peine à se souvenir d'un moment de calme sous leurs toits. incapables de vivre ensemble en harmonie, il y avait toujours des cris, des portes qui claquent, des filles qui s'unissent contre les mecs. c'était le chaos et quelque part, ça l'a toujours suivit à demi quand on regarde sa vie. son chaos à peine organisé. mais sa famille, c'est l'essentiel, c'est son tout. c'est eux contre le reste du monde, surtout dans leur petit coin de monde. et elle se complait dans cette différence qu'ils apportent, dans ces activités qu'ils développent, dans cette supériorité qui à défaut de l'afficher, ils vivent régulièrement. (-) c'est peut-être grandir avec des frères, ou peut-être juste un moyen de sortir la rage qui bouillonne toujours à l'intérieur mais c'était pas rare de la voir sortir les poings à demi. dans sa jeunesse, c'était un vrai p'tit mec, pantalon tâchés et les mains éraflées. il était pas rare de la voir passer une nuit au commissariat dans son adolescence au grand désarroi des flics du coin. en grandissant, c'est surement la boxe qui l'a sauvé. elle hésite toujours pas à utiliser ses poings en cas de besoin mais reste plus mesurée. elle dépense le surplus d'énergie à la boxe, sur un ring.

demi a sa propre conception du mariage. loin de vouloir signifier vivre ensemble jusqu'à la fin de leur jours, loin des contes de fées que l'on rabâche aux enfants. pour la brune, le mariage c'est un engagement, une promesse. c'est dire je serais là, je suis qu'à toi, j'irais pas voir ailleurs. c'est sa preuve de bonne volonté, c'est sa ceinture de chasteté. demi elle s'est jamais rien refusé. si elle voit quelqu'un et qu'elle le veut, elle laisse pas l'état de sa vie ou les personnes qui gracent son lit l’arrêter. les amants elle les enchaine, les cumule, les fait parfois entrer en collision. elle a toujours eut cette étiquette de fille facile pour quelque chose qui lui vaudrait des sifflets d'appréciation si son sexe pendait. et la mariage c'est arrêter tout ça. arrêter les draps inconnus qu'on foule, les numéros habituels qu'on appelle, les vieilles relations qu'on rallume. c'est pour ça qu'elle s'est mariée quatre fois demi, parce que pour elle le divorce c'est qu'un gros fuck you. juste la fin d'une promesse et l'absence de sensation d'échec. (-) demi elle est franche, trop franche. il manque ce filtre entre son cerveau et ses lèvres qui gracie la plupart des êtres humains et elle a cette tendance à ne rien retenir. c'est surement le contrecoup du nombre de mensonges qu'elle débite par jour. le boulot c'est le boulot, c'est un mélange de jeu d'acteur et de connaissances wikipedia. son université c'est les forums d'ésotérique, son idole sa sœur et ses prédictions parfois dignes d'oscars. elle ment comme elle respire demi lorsqu'elle sort le sourire de la professionnelle. mais en privé, envolée le sourire rassurant et les mots doux, non, demi elle dit la vérité comme elle la voit, sans s’embarrasser de pincettes. ce qui conduit irrémédiablement à plus de disputes qu'elle n'en compte. mais sa manière de communiquer à demi, les engueulades, sa manière de montrer qu'elle en a quelque chose à foutre. (-) c'est par hasard qu'elle a commencé à lacer de la drogue à ses potions. elle a fait tomber sa beuh au mélange d'herbes médicinales (les plantes trouvées au supermarché du coin ce jour là) qu'elle préparait et ils sont tous revenus lui en acheter d'autres. c'est de là qu'elle a commencé à y réfléchir sérieusement, à tester plusieurs recettes, différents opiacés. si ses beaux-frères n'étaient pas dans le business, ça ne vaudrait peut-être pas le coup mais là, c'est parfait. sa clientèle est des plus fidèles et toujours a vanter les bienfaits de ses concoctions. (-) elle arrête de fumer tous les six mois à peu près, et recommence avant de tuer quelqu'un - elle adore conduire et ne supporte pas d'être coincée sur le siège passager - elle est si habituée à dormir avec quelqu'un dans son lit qu'elle a du mal à s'endormir seule. elle n'hésite pas à aller envahir le lit d'un ami en cas de besoin - elle a peu d'habitudes très féminines. elle déteste le shopping, ne supporte pas de dépenser de l'argent pour qu'on lui fasse les ongles et entendre les femmes parler de leurs relations a tendance a mal finir. elle fait ses achats en ligne, possède moins d'une dizaine de paire de chaussures et ne possède pas de sèche cheveux.
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