journey to the past (jam)

Invité

Trainant des pieds jusqu’à la salle de bain, oscillant entre soupirs et étirement, je sens que là, j’ai vraiment la tête dans le coltard. Je sais pas quelle heure il est, ni quel jour on est, si même quelle année ou bien sur quelle planète on est tellement que j’suis mentalement pas là, j’vous jure. J’aimerais tellement pouvoir me recoucher. Seulement, j’me connais. Tête dans le tululu ou non, une fois que je suis réveillée, je ne me rendors plus. C’est sur, mais c’est comme ça. Du coup, j’espère qu’en me noyant à moitié dans le lavabo ça va un peu plus me remettre les idée en place. Une fois arrivée à la salle de bain, la lumière du jour me pête les rétines et, tout en devenant aveugle, j’en conclu qu’il doit être quand même relativement tard dans le matin parce que sinon j’aurais pas autant des envies de meurtres contre le soleil. Machinalement, une fois mes yeux accoutumés à la lumière, je regarde par la fenêtre, et là, PAF. D’un seul coup, j’me réveille à fond. « haaaaaan » Et pour cause : UN GRAND CIEL BLEU ! Sans aucun nuage ! Sans aucune pluie ! Mon dieu ! J'y crois pas… Moi qui avait l'impression que ce temps de chiottes qu'on se payait depuis depuis une semaine avait définitivement posé ses valises sur Mount Juliet ! J'suis trop contente ! En plus, on est dimanche, ce qui veut dire boutique fermée… En gros, j'ai toute la journée pour moi, et le soleil pour fêter ça ! Du coup, ni une ni deux je prends une douche, je fais ma toilette, et je fonce dans ma chambre en courant - manquant au passage de me casser la tronche en glissant sur le parquet - prête a m’apprêter… Quand on toque a la porte. Oh-ho. Comme si de ne plus bouger allait changer quelque chose, j'me fige un instant, sans trop savoir quoi faire. C'est que je suis un peu en sous-vêtements, la. Ça toque de nouveau. « ouiiii, baaah, minute, minute… » je souffle, agacée. C'est quoi cet impatient, là ? Bon. Un peu dans la panique de faire vite, j'attrape le premier truc que j'ai sous la main. Un t-shirt XXXXL qui me sert parfois de robe-pyjama tellement que j'suis p'tite. Allez, va, ça fera l'affaire, de toute façon j'vois pas qui ça peut être, alors c'est surement un voisin pour du sel, du poivre, ou une connerie du genre. Les coups continuent tellement de résonner dans l'appartement que ça en a même réveillé Mr Pickles qui semble bien pressé que j'ouvre la porte, comme s'il se réjouissait deja de qui était de l'autre côté de la porte et ça me fait arquer un sourcil. Mais j'ai pas le temps de m'interroger plus parce que décidément, ça toque encore. Quoi, j'suis si lente que ça ? « c'est booon, j'arrive, j'arrive ! » et effectivement, deux seconde plus tard, me voilà qui m'échoue sur mon cadran de porte, pour ouvrir celle-ci a la volée dans un essouflement. Et la, mon coeur marque un raté. Parce que je tombe nez a nez… Sur Jam. Jam ? Je fronce les sourcils dans une petite moue. OK. Bug spatial interstellaire dans ma tête. Trop de trucs à gérer d'un seul coup, mon cerveau était pas prêt... Ok. Ne pas rougir. Ne pas faire les gros yeux. Fait genre tu t'en fous, Gil, fait genre tu t'en fous. Mais il veut quoi ? Pouruoi il est là ? J'en sais rien. Tout comme je sais pas trop comment réagir, là, en fait. « … Oui ? » je réussi finalement à prononcer d'une p'tite voix. D'ailleurs, je pense qu'en un seul petit mot, j'ai dû magnifiquement montrer a quel point je suis déconcertée, presque interdite face a la surprise, tellement que mon “oui” signifiait a lui tout-seul “qu'est ce que tu fous la”. « Je comprends mieux pourquoi il fait si beau dehors… J'ai remonté le temps, cette nuit, c'est ça ? On est revenu 7 mois en arrière ? » je lâche, yeux plissés et sourire mutin. Ah, les p'tites piques du genre, je ne m'en laisserait jamais, je pense. Et puis, d'un coup, je me rappelle ma tenue. Merde. J'essaie d'me cacher un peu l'air de rien, en me donnant un air de femme sassy et tout, j'espère que ça marche. parce que bon. Okay, a la soirée de l'autre jour la, j'ai effectivement peut être un peu arrêté ma bouderie. Mais c'est pas une raison pour qu'il me retrouve de nouveau à oilpé devant lui sans raison aucune, quand même. Oh. Puis, c'était pas ma faute, la baisse de garde, hein. C'est lui, aussi, la, avec ses yeux, avec son sourire, ses cheveux, sa mâchoire, sa carrure, sa voix, ses gestes… Ahem. Je m'égare. Et faudrait pas que je m'égare trop, parce que visiblement, ses yeux, son sourire, ses cheveux, sa mâchoire, sa carrure, sa voix ses gestes, bah, il les a pas oublié chez lui ce matin. Allez, un peu de courage, ma p'tite. On va éviter de fondre encore plus maintenant, il en profiterait. Deja qu'il semble profiter de ma baisse de garde de l'autre soirée des talents truc-chouette…

Ce ciel bleu, peut-être qu’il a donné des idées à Jam. Le type, qui s’est levé du bon pied ce matin, étrangement d’ailleurs. Ça ne lui ressemble pas trop, faut l’avouer. Il règne un calme étrange au ranch, ça en donnerait presque la trouille au Wolf. Pas de cris qui parviennent jusqu’à ses oreilles, pas d’agréables odeurs provenant d’un petit-déjeuner en préparation. Il en est presque déçu Jam. C’est en voyant l’heure qu’il comprend un peu mieux. Il est tôt pour tout ce beau monde, et apparemment un peu trop aussi pour sa mère. Le voilà levé, alors inutile de penser à se recoucher. C’est déjà bien qu’il ait réussi à dormir quelques heures, lui qui a tendance à difficilement trouver le sommeil. La douche le tire un peu plus de sa nuit, il finit par arrêter de bailler. Tenue basique enfilée, il termine par ses bottes. Il a envie de ça aujourd’hui : une balade à cheval. Sans trop savoir pourquoi, Jam a pensé à Gigi, sa petite Gillian, et a fini par atterrir devant sa porte. Drôle d’idée qu’il a eue là, mais maintenant, il ne peut plus faire demi-tour. Elle est devant lui, la demoiselle, uniquement vêtue d’un tee-shirt trop grand. On aurait pu croire qu’elle a passé la nuit avec un quelconque homme, parce que clairement, la taille du vêtement met la puce à l’oreille. Sauf que Jam il s’en fout, décidé à ce qu’elle se joigne à lui pour la balade. Malgré un pic justement lancé, ça fait sourire le garçon. Gigi, elle cherche juste à retrouver consistance face au Wolf, prise au dépourvue par sa visite surprise. Je n’ai pas encore ce pouvoir, qu’il lui dit dans le plus grand des naturels, aucunement bousculé par cette référence au « bon temps ». Je venais juste te proposer une balade à cheval. Ça fait un petit moment qu’on en a pas fait et autant profiter du beau temps, non ? Inutile de trouver un tas d’arguments. Il suffit de se pencher et d’apercevoir les deux chevaux qui s’impatientent.Et peut-être le regard charmeur de Jam.

C’est ainsi qu’ils se sont retrouvés dans les bois. Pour seule compagnie l’un et l’autre, les chevaux et puis la nature. Jam qui jette quelques regards très peu discrets vers Gigi, comme pour s’assurer qu’elle s’adapte à sa monture. Jam, lui, il a son éternel compagnon. Son bel étalon noir, celui avec lequel il travaille depuis des années. Une belle bête, grande et imposante, et aussi caractérielle que son propriétaire. Tu penses finir entière jusqu’à la fin de la balade ? C’est dans tes cordes ? Il n’est pas bien bavard Jam, et c’est presque une réelle épreuve que de trouver quoi dire. Et ne pas laisser Gigi faire la conversation seule, grande bavarde qu’elle est. Il fait des efforts, pour une fois, et la demoiselle ne peut qu’apprécier. C’est aussi un moyen pour lui d’éviter les questions qui l’agacent, et dont Gigi raffole. Plus il peut fuir, mieux c’est.

» ghost of the past. (aiden)