Comme chaque samedi matin, tu empreintes le même chemin. Comme chaque samedi matin tu te rends au moss’ flower shop que tu fréquentes depuis des années maintenant. Tu n’aurais d’ailleurs jamais imaginé encore y mettre les pieds huit années après. Tu te souviens encore le jour où tu as posé les pieds dans cet endroit, tu te souviens l’avoir détesté d’ailleurs au démarrage, avant de trouver ici un petit coin de tranquillité où tu te sentais bien. Ici, il n’y avait pas de prise de tête, pas d’embrouille. C’était parfois calme, parfois pleins de monde, ça dépend des périodes et des horaires. Quoi qu’il en soit tu t’y plais et les habitués ont l’habitude de voir ta petit tête dans le coin. Tu sais bien qu’un jour tu arrêteras de travailler ici, quand tu auras ton diplôme en poche, ça te manqueras c’est certain, mais tu auras fait ton temps. En attendant tu profites simplement de ce que ça t’apporte. De la tranquillité, du bon temps et des économies.
Alors comme chaque samedi matin, tu salues la patronne, celle qui a préféré te donner une petite chance au lieu d’appeler la police et tu files à tes occupations. Tu vas trier, ranger, conseiller. T’as appris à connaitre les fleurs, leurs odeurs, les significations qu’on peut leur donner et tout autre élément utile. « Bonjour je peux vous aider ? » demande faites à un client que tu n’avais encore jamais vu. Peut-être est-il déjà venu un jour où tu n'étais pas là? Tu ne sais pas s’il a besoin de ton aide, s’il recherche quelque chose en particulier ou pas, mais depuis que t’es là, on t’a appris à aller vers le client en premier. Surtout quand il s’agit de nouveaux visages. Les clients étaient souvent les mêmes, parfois de nouvelles têtes, mais ce n’est pas tous les jours, aussi tu aimes apercevoir de nouvelles personnes. « Je ne crois pas vous avoir déjà vu ici, j’me trompe ? » rajoutes-tu presque aussitôt. De nature sociable, tu apprécies le fait de faire de nouvelles connaissances, ainsi ce métier te donne l’occasion de s’en faire. Du moins pour toi, toi qui aime parler, toi qui aime découvrir. D’ailleurs ta patronne t’as souvent dit que tu parlais trop et que t’étais un peu trop curieux. Et même si elle te fait la réflexion à chaque fois que tu restes des plombs à discuter avec un client, tu recommences toujours, parce qu’au fond, tant que tu ne les fais pas fuir, tu ne fais rien de mal non ?
Re: tell me who you are (remus) | Mar 16 Oct - 11:23
Remus avait besoin de fleurs, pour son travail. Et ça lui faisait une sortie. Il avait toujours l'impression que les sorties, c'était interdit, qu'il devait juste aller récupérer son fils à l'école et rentrer. Il avait encore peur de la cave si jamais il était en retard. Et il avait encore plus peur des voitures de police. Remus ne vivait plus. Même s'il était libre, il ne l'était pas vraiment. Il regardait les fleurs sans choisir. Il ne savait pas faire un choix. D'habitude, on choisissait pour lui. Et soudain, il entendit une voix. Les mots utilisés lui faisaient peur. C'était stupide. Remus le reconnaissait mais de toute façon, il était stupide. Il n'avait pas le droit de se trouver ici. La panique le gagnait mais il tentait de rester normal. On allait parler sur lui, sinon.
Remus leva son regard sur la personne qui lui parla. Il lui posait encore des questions et Remus fronça les sourcils. Il détestait ça. Il avait toujours peur qu'on lui enlève son fils avec ces questions. Il continua de le fixer silencieusement avant de regarder d'autres fleurs. Il ne voulait pas lui parler. Par peur de dire des choses dont il pourrait se servir contre lui. C'était ça le but des gens dehors, lui faire du mal. C'était son père qui lui avait dit. Tout le monde lui voulait du mal. Il dit alors, en montrant des pensées:
"Vous en avez en plusieurs couleurs?"
Esquiver les questions, il en était devenu le champion. Le monde extérieur lui voulait du mal et il était bien trop fragile pour se défendre. Il venait à se dire que son père avait raison de l'enfermer dans le grenier.
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Re: tell me who you are (remus) | Mar 16 Oct - 12:20
Si toi tu es bavard, le jeune homme qui se trouve en face de toi ne l’est pas. Pas de bonjour, un regard accompagné d’un sourcil qui se lève. Ok. Ce n’est pas grave. Il t’en faut plus pour te décourager et en plus de cela, il faut toujours garder le sourire face aux clients, même lorsque tu n’as qu’une envie c’est de les insulter. Là ce n’est pas le cas. Là, tu n’as qu’une envie c’est d’en savoir plus sur ce jeune homme, qui selon ton impression il doit avoir ton âge, du moins à peu près. Est-ce que tu es intrigué ? Certainement, après tout, les personnes qui ne répondent pas aux questions ou restent évasives ont quelque chose à cacher ? Est-ce ton côté étudiant en journalisme qui ressort, ou ? Quoi qu’il en soit, le client ne répond pas à la seconde question. « Oui, alors nous avons en plus de celle-ci des jaunes et des mauves beaucoup plus pâle », tu commences par lui dire en montrant le fond du magasin, « vous cherchez une couleur en particulier ? » Tu l’entraine machinalement vers les autres variétés des pensées. « Nous devrions en recevoir de nouvelles en début de semaine prochaine. » C’est ce que tu avais lu ce matin sur le cahier de suivi que ta chef met à disposition des salariés. « Vous savez, je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise, mais c’est que ça fait un moment que je travaille là et je ne vous avez jamais vu alors c’est pour que j’ai posé la question ». Forceur ? Peut-être un peu. Ce n’est pas comme si le monsieur semblait mal à l’aise. Tu ne sais pas trop ce que c’est, mais tu sens qu’il y a quelque chose.
Re: tell me who you are (remus) | Mer 17 Oct - 16:14
Il ne savait plus quoi faire, perdu dans ses pensées les plus sombres. Il était perdu, entre l'enfant apeuré et l'adulte qui devait gagner de l'argent pour son fils. Il y avait trop de choses qui n'allaient pas. Trop de choses qu'il ne comprenait pas. Mais encore une fois, il ne montra rien. Il devait rester fort pour son fils. Il devait rester fort pour prouver à tout le monde qu'il s'en sortirait. 4 ans qu'il avait fui, quatre ans qu'il était le prisonnier d'un homme qui ne devait plus se soucier de lui. Remus sortit de ses pensées et il regarda le garçon, qui devait avoir son âge. Remus avait envie de pleurer, il ne serait jamais comme lui. Sa voix le trahit légèrement lorsqu'il répondit: " Vous pourriez me mettre 6 de chaque couleur?Merci..."
"Je ne peux pas parler de moi..." lança Remus d'un ton absent. " Y a rien à savoir... juste que je viens de créer une entreprise et que je suis paysagiste... si jamais quelqu'un a besoin de faire faire son jardin..."
C'était tout ce qu'il avait besoin de savoir. Il ne donnerait pas son nom, comme s'il allait deviner qu'il était. Il n'aimait pas parler de lui à des étrangers. Parce qu'ils pouvaient lui enlever son fils, à chaque parole qu'il pourrait prononcer. Il était même imprudent de venir jusque là. Tout le monde lui voulait du mal. Il regarda les autres fleurs mais il avait du mal à imaginer le jardin qu'il voulait créer. "Vous avez des arbres aussi?" reprit Remus, voulant changer de sujet de conversation.
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Re: tell me who you are (remus) | Jeu 18 Oct - 9:32
Tu ne comprends pas, tu ne sais pas ce qu'il y a, mais ce qui est sûr c'est que ce mec est bizarre. Que cela soit dans son attitude comme dans sa voix. Tu ne sais pas si c'est toi le problème, si tu as dit ou fait quelque chose de mal. Tu ne comprends pas et s'il y a une chose que tu ne supportes pas c'est être dans l'ignorance. Il te demande de lui en mettre six de chaque couleur. Avec une voix étrange, presque tremblante. Tu t'exécutes tout de même. Après tout tu es là pour travailler.
Je ne peux pas vous parler. Oulala bonhomme c'était clairement ce qui ne fallait pas te dire Jem. Il n'a pas utilisé le verbe vouloir, mais pouvoir. C'est typique de quelqu'un qui veut cacher quelque chose. Comme s'il était contraint ou quelque chose comme ça ? Il rajoute ensuite qu'il est juste un paysagiste. Un nouveau. « Comment ça vous ne pouvez pas? C'est bon je suis pas un méchant ni rien » que tu dis en rigolant légèrement, préférant utiliser l'humour. Peut-être que ça le détendra... Ou pas. Puis tu repenses à sa phrase, son métier et d'un coup ça fait tilt dans ta tête. « Attendez-vous avez dit paysagiste? Ce n'est pas vous qui travaillé chez les Atkins? » Tu te souviens que ton amie t'en as parlé, de ce nouveau gars qui travaille chez eux en paysagiste, elle a aussi évoqué ses doutes le concernant et tout ce qui tourne autour. Aussi tout d'un coup et encore plus que précédemment le type semble encore plus intriguant. Et Jem curieux comme tu n'es pas du genre à te la fermer. Même si la personne en face semble bien décidé à ne rien dire du tout.
Re: tell me who you are (remus) | Lun 22 Oct - 11:40
Remus était coincé. Il ne pouvait pas parler comme les autres garçons de son âge. Ca serait mettre le garçon en danger ou tout simplement pousser à faire éclater sa famille déjà fragile. Il voulait juste récupérer ses fleurs et partir. Cette ville semblait lui en vouloir, elle ne voulait pas de lui et elle le poussait à partir, voilà ce que Remus croyait. De plus, il s'inquiétait pour Willy, de savoir comment ça se passait à l'école. Il avait peur pour lui. Clairement, Remus était en début de crise de panique.
"Fichez moi la paix!" s'énerva alors Remus qui sentait la crise venir. Oui, ça allait mal finir. Encore une fois son père avait raison, le monde extérieur lui voulait du mal. Pourquoi il était parti? Parce qu'il voulait sauver son fils. Mais il se mettait en danger, lui. Il ne savait plus quoi faire, ayant l'impression d'étouffer. Le vendeur continuait, il l'interrogeait comme un flic. Et Remus avait peur qu'il le fasse séparer de Willy. Il ne le supporterait pas. Il avait peur d'être seul. Peur de tout perdre et peur que ça se finisse mal. Mais de toute façon, il savait que ça allait mal finir.
"Si vous savez déjà pourquoi vous posez la question?" continua Remus qui semblait avoir de plus en plus du mal à respirer. Il allait tout planter là et partir. Il commença même à faire demi tour mais il avait l'impression qu'il allait tomber, que le sol allait s'ouvrir et l'emmener loin.
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