- i'm restless, i'm craving your attention. (miles)

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miles x dani

Elle le cherche partout, se demandant où il a encore très bien pu aller se mettre. Mais plus elle cherche dans sa maison, plus elle s’inquiète. Car elle ne le trouve pas, son chien. — Vad ? Come on buddy .. — Elle pousse un long soupire avant de se laisse tomber sur le canapé, quand elle entend, presque timidement, un léger gémissement. Ses sens sont en alerte, elle se lève précipitamment, ne sachant pourtant d’où vient ce sont. Son coeur s’emballe, alors que ses yeux sont rivés sur son chiot, la patte coincée dans une planche ayant sans doute cédé sous son poids pourtant bien maigre. — Bon sang Vador, viens-là mon beau. — Délicatement, elle essaye de retirer sa patte et une fois le chiot dans ses bras, elle se presse de monter dans sa voiture pour se rendre à la clinique vétérinaire. Son chiot à ses côtés, elle le voit frémir, trembler et l’entend pleurer. Ça lui brise le coeur à Dani, alors elle roule encore un peu plus vite. Par chance elle trouve rapidement une place de parking en face de la clinique. Dani sort, prend Vador à nouveau dans ses bras et se rue à l’intérieur de la salle d’attente d’une façon digne d’un épisode de Grey’s Anatomy. Un médecin, vite, aurait-elle pu crier et pourtant, elle se dirige vers l’accueil, paniquée. — S’il vous plaît, il faut que je vois le vétérinaire d’urgence, mon chiot s’est coincé la patte et .. — Mais le secrétaire lève la main pour interrompre. — Mademoiselle calmez-vous. Attendez votre tour comme tout le monde. — Dani fronce les sourcils, n’ayant pas la patience d’attendre. — Non, mais vous ne comprenez pas je dois voir .. — A nouveau, elle est interrompue, non pas par cette secrétaire sans cervelle, mais par l’arrivée du vétérinaire. Et là, elle écarquille les yeux la Madsen. — Vous ? —

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miles x dani

Une journée comme les autres. Un chat, un chien, avec un peu de chance un oiseau. Les interventions s’enchainaient sans même qu’il ne porte attention au temps qui passe. Une poignée de main, des remerciements, un signe de tête assuré et c’est rangé. Il se laissait tomber dans son fauteuil pour attendre patiemment le prochain patient. Les pieds posés sur son bureau, il tentait de viser le panier de basket qu’il avait fait installer au mur, un peu plus loin. Un juron traversait ses lèvres alors qu’il manquait la cible et qu’un brouhaha attirait son attention à l’accueil. Lentement, il se levait et ouvrait la porte sur une jeune femme en train de négocier avec la secrétaire. Mademoiselle calmez-vous. Attendez votre tour comme tout le monde. Il posait alors son regard sur l’intrus et eut un mouvement de recul en la reconnaissant. Sa voisine se tenait devant lui, avec son chiot dans les bras. Celle qui lui adressait des regards noirs à chaque fin de week-end quand ses amis quittent la maison, celle qui, de toute évidence, le trouvait trop encombrant et trop bruyant. Il n’avait donc jamais osé lui adresser la parole de peur de se prendre un coup de pelle en pleine figure. « Docteur Barlow. » soufflait-il en tendant sa main vers la jeune femme avant de venir tapotement fièrement son nom brodé sur sa veste avec un sourire légèrement idiot. Il bondissait sur l’occasion, même si ce n’était pas très professionnel. Il attrapait une fiche de renseignement qu’elle aurait à remplir, la pliait et la fourrait dans sa poche. Un sourire étirait ses lèvres alors qu’il reposait son regard sur la brunette. Il toussotait avant de prendre le chiot dans ses bras. « Vous dites non à cette pauvre petite bête ? Sans cœur. » Répondait-il à la secrétaire qui levait les yeux au ciel, comme habituée. Il se tournait rapidement vers la salle d’attente avant d’ajouter que c’était une urgence et que le chiot était désormais prioritaire et que, pour ceux qui trouvaient l’attente trop longue, il avait mis des magazines, quelque part là-bas, dans le coin.

Il fermait la porte du bout du pied derrière celle qu’il surnomme presque affectueusement la voisine. Délicatement, il posait le chiot sur la table et tirait un tabouret un peu plus loin pour l’examen. Il sortait la feuille de sa poche et la tendait à la jeune femme. « Il faudrait que vous remplissiez ça. C’est les informations habituelles, la routine… » Sans attendre, il sortait un stylo de sa poche de veste et le lui tendait. Puis il l’observait, sans rien dire, en silence avant de réaliser que son regard était peut-être un peu trop insistant alors son attention déviait sur le chiot. Du coin de l’œil, il la voyait remplir la feuille et par curiosité, il se penchait légèrement pour apercevoir ne serait-ce qu’un prénom, manquant de peu de tomber du tabouret. « Dani, c’est un joli prénom. » Dani, joli regard, pas de bague à son annulaire, mais un jeune homme qui vient lui rendre visite régulièrement et dont elle a l’air assez proche. Il sait des choses, Miles, du moins il pense en savoir. A défaut de lui parler, il l’a observée. Avec Asher, ils avaient passé des soirées à lui imaginer une vie. Il ne saurait vraiment savoir pourquoi, elle l’intriguait. Le tableau devenait moins flou, le visage avait un nom à présent. La patte du chiot dans sa main, il décrochait son regard du sien, pour l’examiner de plus près.

Elle n’en revient pas vraiment Dani, de se retrouver face à lui. Ce voisin. Celui qu’elle ne supporte pas, celui qui l’empêche de dormir, celui qui insupporte par son manque de respect depuis qu’elle est arrivée à Mount Juliet. Pourtant elle ne compte pas partir de là Dani, bien décidée à rester. Dani fronce à nouveau les sourcils, car elle n’en revient pas. Il lui tend sa main afin de la saluer, mais Dani, trop occupée à tenir son chien, ne fait rien. — Bonjour. — Elle est froide, sa réponse est sèche. Elle le laisse pourtant se charger de Vador, ne sachant pas trop à quoi s’attendre. Dani souhaite sourire quand il lui dit que les autres patients attendront, que sa priorité n’est autre que son chien. Mais elle se retient, ne voulant lui montrer aucun signe de gratitude. Ainsi, elle entre dans son bureau, le laissant fermer la porte derrière eux. Et elle ne se sent pas à l’aise Dani. Elle ne dit rien, se contentant de le regarder, de regarder Vad. D’une main incertaine, elle attrape la feuille qu’il lui tend ainsi que le stylo. Mais elle ne le remercie pas Dani. Elle se contente de déplier la feuille et de commencer à remplir les quelques champs de sa plus belle écriture. Elle pensait qu’il était en tain de s’occuper de son chien, mais elle sentit sa présence un peu trop proche d’elle, un peu trop curieusement. Sur le vif, elle redresse sa tête. — C’est Danielle. — Et non Dani. Ou du moins, pas pour des hommes comme lui. Elle se concentre à nouveau sur ce qu’elle doit remplir et une fois la fiche faite et terminée, elle dépose le tout sur une table qu’elle trouve disponible. — Voilà vos informations. — Elle se lève ensuite pour rassurer Vador qui commence à s’impatienter et à se demander ce qu’il fait ici. — Alors, est-ce qu’il s’est cassé la patte ou quelque chose comme ça ? — Elle ne lève pas les yeux sur lui, ne préférant pas le regarder. Car elle le regarde bien trop souvent Dani, quand il a le dos tourné et qu’elle se demande ce qu’il peut bien faire. Car cet homme, ce voisin mesquin, il l’intrigue et se demande qui il peut bien être vraiment. Cependant, elle ne pensait jamais aller lui adresser la parole, se disant que tous ses défauts, tout ce qu’elle voyait, finiraient par la faire fuir. Mais elle n’avait pas le choix pourtant. Car il était le vétérinaire, le seul de la ville.

Il ne s’attendait pas vraiment à croiser ce visage au refuge. Elle avait emménagé il y a quelques mois seulement, ils n’avaient fait que se croiser quand l’un et l’autre sortait de chez lui pour récupérer le courrier ou quand Miles raccompagnait Asher à sa voiture. Des regards seulement. Miles aurait volontiers tapé à sa porte, mais elle n’avait d’ores et déjà pas l’air de l’apprécier. Un mélange de curiosité et d’inquiétude l’envahissait quand il croisait la jeune femme. Les femmes ne le déstabilisaient pas d’habitude, mais ne parvenant pas à discerner ce qui se cachait derrière ses yeux bruns. Mais Miles le voyait plus comme un défi que comme un obstacle. Et le défi s’avérait être de taille. Trop occupée à tenir son chiot –c’est ce qu’il dira pour préserver son égo-, elle ne serrait pas la main qu’il lui tendait. Pour ne pas rester trop longtemps sur cet échec, il s’emparait d’un formulaire et l’accompagnait jusqu’à la salle prévue pour l’examen des animaux. Une fois la porte refermée derrière elle, il s’installait lentement et rapprochait le chiot de lui. L’air en était presque étouffant dans la salle, alors qu’elle commençait à remplir ses informations personnelles. Maladroitement, il parvenait à lire le début de son prénom, mais encore une fois, il se retrouvait confronter à un mur. Il souriait doucement, amusé par la réaction de la jeune femme. « Danielle, ça me va aussi. » Rien ne servait de jouer un rôle, elle semblait l’avoir démasqué depuis un moment. Souvent les femmes le détestaient après l’avoir connu, Danielle elle semblait avoir sauté cette étape. Il savait que son comportement en tant que voisin était loin d’être parfait, mais il ne changerait pas ses habitudes pour une fille fraîchement arrivée en ville. Même si elle s’avérait être séduisante. Son regard était posé sur la nuque de Danielle, concentrée sur la feuille, avant que le chiot ne le sorte de ses pensées. Se focalisant sur l’animal, il examinait rapidement sa patte avant de caresser doucement la tête du chiot en attendant que sa maîtresse ait fini. Il relevait les yeux vers elle lorsqu’elle lui tendait la feuille, qu’il posait un peu plus loin. Les sourcils haussés et un léger sourire en coin, il s’attendait à cette question. Puis un air sérieux reprenait place sur son visage. Rapprochant doucement le chiot contre lui, il toussotait avant de répondre. « J’ai bien peur que la patte soit cassé, en effet. A cet âge là, ils sont fragiles. Mais rien qu’on ne puisse pas soigner. Hm, par contre, j’ai déjà des interventions planifiées, mais… » Rester sérieux devenait difficile, alors il enchainait en plantant son regard dans le sien. Qui ne tente rien n’a rien. « Si vous acceptez de boire un verre avec moi ce soir, on peut peut-être s’arranger. » L’audace. Il aurait pu rajouter un clin d’œil à la fin de sa phrase, mais finalement il se dit que ça serait trop. Le chiot bien calé dans ses bras, il ne lâchait pas le regard de Dani. Ses yeux bleus étaient à la recherche d’une quelconque réaction, d’un signe qui lui permettrait d’anticiper une gifle ou un oui.

Habituellement, elle n’est pas comme ça Dani. Dani, c’est le rayon de soleil, c’est le sourire constamment dessiné sur son visage, c’est cette bonne humeur à n’importe quel moment de la journée. Mais en sa compagnie, elle est différente. Bien trop différente. Car elle ne peut le supporter, car elle donnerait tout pour le changer. Lui. Ce voisin. Ce n’est pas une difficile pourtant Dani, elle n’a jamais eu de problème avec son entourage. Mais avec lui, c’est différent. Il a ce côté exaspérant qui pourtant l’attire étrangement, ce sarcasme qu’elle aimerait apprécier en lui adressant un regard des plus malicieux. Histoire de jouer un peu. Mais non, elle n’y arrive pas. Alors elle est étonnée de le voir ici, de voir qu’il est le propriétaire de ce refuge et cabinet vétérinaire. Pourquoi, ce n’est pas lui qui l’a accueillie quand elle est venue chercher Vad, ce n’est pas lui qui lui a fait ses premiers vaccins. A croire que le destin apprécie les mettre dans les pattes l’un de l’autre. Cependant, ça ne lui plaît pas à Dani. Alors c’est avec non-chaland qu’elle lui rend la feuille complétée et elle pense qu’il en sait déjà top sur elle. Son prénom, son nom, son numéro de téléphone et son statut civil. Mais sur ce dernier point, il se trompe. Car même si elle met célibataire, Dani ne l’est pas. Peut-être un peu malgré elle en réalité. Dani s’est levée, se rapprochant de son chien. Comme si elle en a besoin, car elle sent la pièce se refermer sur elle, elle sent cette atmosphère bien trop pesante. Elle a besoin de se dégourdir les jambes. Il l’a met mal à l’aise, mais elle ne veut pas qu’il s’en rende compte, ne voulant pas lui montrer ses faiblesses. Alors elle se raccroche à Vador, faisant la moue lors de son verdict. Elle était prête à lui répondre, à le supplier de le prendre en charge rapidement, mais il n’a pas terminé sa phrase et surprise par se proposition si soudaine, elle recule son visage, hausse les sourcils. — Vous avez dû en boire des verres si vous sortez ça à toutes vos patientes un peu trop naïves. Mais merci, non merci. Arrangez-vous pour faire ça au plus vide, c’est tout. — Et elle ose enfin le regarder, elle ose plonger son regard brun dans celui du vétérinaire. C’est là que Dani s’y perd, pendant quelques secondes. Les gémissements du chien la font sortir de ses pensées. Elle a de la peine pour lui et elle ne veut pas le voir souffrir plus longtemps. — Un plâtre ne lui conviendrait pas ? Après tout, il n’a pas besoin non plus d’une opération. — Elle se bouge, elle marche dans le cabinet, croisant les bras sur sa poitrine. — N’essayez pas d’utiliser mon chien pour avoir ce que vous désirez, docteur Barlow. Vous êtes pathétique. —

Elle l'attirait, il ne pouvait mentir. Asher l'avait bien remarqué et s'amusait à glisser quelques réflexions de temps en temps, pour en savoir plus. Rien ne s'était jamais passé entre eux, à part quelques regards échangés. Un physique avantageux et un besoin constant de le remettre à sa place qui ne la rendait que plus attirante aux yeux de Miles. Ses charmes n'opéraient pas, elle ne l'appréciait pas, et le défi n'en était que plus excitant. Plus elle le repousserait, plus il insisterait. Il avait menti, le chiot n'avait pas la patte cassée, mais si c'était pour lui une chance de l'inviter à sortir, il avait voulu la saisir. Sans surprise, elle répondait par la négative et exigeait qu'il prenne soin de son chiot au plus vite. Elle se trompait, habituellement il ne faisait pas d'avance au boulot. Elle était différente, puisqu'elle vivait à coté de chez lui, qu'ils ne s'étaient jamais adressé la parole avant aujourd'hui. Pour une fois, le contexte était différent, il n'était pas en train de faire la fête chez lui, de l'empêcher de dormir. La situation était même en sa faveur cette fois puisqu'il était le seul à pouvoir prodiguer des soins à son chien. L'avantage était précieux, hors de question de ne pas l'utiliser. Il haussait les épaules et s'emparait du planning des opérations de l'après-midi. Une moue prenait place sur son visage alors qu'il reprenait la parole. “J'ai bien peur qu'il n'y ait plus de place pour cet après-midi. Nous allons donc garder le chiot en observation cette nuit et je vais lui réserver un créneau pour demain matin, à la première heure.” Il tentait de jongler avec les informations espérant qu'elle change d'avis. Il levait les yeux vers elle alors qu'elle le regardait déjà. Le temps de quelques secondes, leurs regards s'accrochaient. Un léger sourire étirait les lèvres de Miles. Elle changerait d'avis. “Un plâtre ne suffira pas, Madame... Madsen.” ajoutait-il après avoir vérifié sur la feuille d'informations. “Je connais mon métier tout de même.” Et il tapotait à nouveau sur son étiquette accrochée à sa veste blanche. Un plâtre suffirait amplement accompagné de soins pendant quelques jours et une surveillance du chiot. Ce cinéma était ridicule, l'envie de rire était présente, mais s'il voulait décrocher ce rendez-vous, il se devait de rester sérieux. Mais lorsque le mot pathétique traversait les lèvres de la jeune, il ne pouvait s'empêcher de rire doucement. “Un verre chez vous alors? En terrain connu. Une heure seulement. C'est un marché honnête après tout, nous sommes tous les deux gagnants. Et entre voisins, on se doit bien de faire connaissance, non?” Elle était l'une des rares du quartier qu'il ne connaissait pas réellement. L'excuse était valable après tout. Depuis trois mois qu'elle habitait à côté de chez lui, ils n'avaient rien tenté pour apaiser les tensions. Ce verre pourrait être l'occasion de faire connaissance, de repartir sur de bonnes bases. Il la suivait du regard en train de faire les cents pas dans la pièce. “Et continuez de m'appeler Docteur Barlow surtout, j'aime beaucoup.” La tête penchée sur le côté, il attendait impatiemment qu'elle donne sa réponse.

C’est officiel, elle le déteste. Dani n’est en sa compagnie que depuis quelques minutes sûrement, mais elle ne peut le supporter plus longtemps. Si elle n’écoutait que sa tête, elle aurait déjà pris Vad dans ses bras et serait partie loin de cet endroit. Mais elle veut que son chien aille mieux Dani, et donc elle mord sur sa chique, bouillonnant à l’intérieur de son corps. Il la prend pour une idiote et elle n’aime pas ça. Elle sait qu’il n’a pas besoin d’une opération qu’un simple plâtre suffirait amplement. Mais il insiste. Elle lève les yeux au ciel Dani, exaspérée. — Vous avez jusqu’à demain, sans quoi je reviens le chercher et j’irai trouver un vétérinaire plus compétant que vous à Nashville. — Elle est agressive, furax et elle n’a pas peur de le lui montrer. Mais ça l’amuse de ce qu’elle peut voir, ce qui l’énerve encore plus. Elle n’aime pas qu’on se moque d’elle Dani. Pourtant, d’un autre côté, elle est rentrée dans son jeu et ne souhaite pas vraiment en sortir, voulant voir jusqu’où il est prêt à aller. Elle doit contenir sa colère cependant. Dani lève les yeux au ciel lorsqu’il tapote sur l’étiquette accrochée à sa blouse blanche. — Un simple nom et titre sur votre blouse ne fait pas spécialement de vous un bon vétérinaire, Docteur Barlow. — Un léger sourire amusé et narquois se dessine sur son visage, alors que son regard ne peut quitter celui de son voisin. Elle aurait aimé ne pas s’y perdre, mais il était trop tard pour ça. Un blanc s’installa pendant l’espace de quelques secondes entre eux, les laissant prendre le temps de se regarder dans le blanc des yeux. Dani fini par tourner la tête, mal à l’aise de cet instant presque un peu trop intime avec cet homme. Il prend à nouveau la parole. Elle soupire. Dani ose faire quelques pas en sa direction. Le corps droit, la tête légèrement penchée en arrière pour lui montrer qu’il ne l’intimide pas. Elle s’arrête à seulement quelques centimètres de lui, joueuse. — Ecoutez, peut-être que vos avances marchent avec vos autres patients, — doucement, elle s’approche de son cou, venant murmurer ses dernières paroles à son oreille. — Mais ça ne marche pas avec moi. Docteur Barlow. — Elle susurre presque son nom avant de se retirer. Cette proximité lui donne des frissons, mais ça ne l’a pas dérangée. Dani se recule, croise ses bras sur sa poitrine et s’approche de Vador. — Si votre diagnostic est terminé, alors je n’ai plus rien à faire ici je pense. Je vous le laisse en observation jusqu’à demain. —

Il n’avait pas imaginé, une seule seconde, que cette approche aboutirait à quoi que ce soit. Mais il ne pouvait s’empêcher de sourire en la voyant lever les yeux au ciel. Il avait essayé, et maintenant elle lui laissait jusqu’à demain matin pour prendre soin de chien sinon elle l’emmènerait ailleurs. Sa tête se penchait sur le côté et un air offusqué prenait place sur son visage lorsqu’elle le menaçait de trouver quelqu’un de plus compétence. Elle avait frappé là où ça faisait mal, une larme avait presque roulé sur sa joue. Son égo est fragile à Miles. L’agacement qu’elle ressentait commençait à prendre toute la place dans la pièce, alors il tapait dans ses mains avant de prendre le chiot dans ses bras et de se lever. « Bon et bien vous rentrez chez vous sans votre chiot alors, et le pauvre petit va passer la nuit seul alors que tout aurait pu être réglé en cinq minutes. Votre faute. » Lui soufflait-il d’un air enfantin, en détournant le regard. Les mots qui avaient traversés ses lèvres sonnaient faux, mais tant qu’elle était dans la même pièce que lui, sans objet contendant dans les mains, ça fallait la peine d’essayer. « Non, vous avez raison. Je ne suis pas un bon vétérinaire, je suis le meilleur en ville, vous en déplaise. » Leurs regards se croisaient et il ne serait certainement pas le premier à baisser les yeux. Il attendait quelque chose, un mot, une réaction, mais rien ne se passait, et elle détournait le regard. Ses mots l’agaçaient et c’était comme s’il savait, bien à l’avance, quoi dire pour la pousser dans ses retranchements. Mais d’un pas décidé elle se dirigeait vers lui et il avait eu un mouvement de recul. Il ne s’y attendait pas. L’air tendu, un sourcil plein de questionnement levé, il la regardait se pencher vers lui pour lui dire que ce qu’il pouvait faire avec d’autres patientes ne marchait pas avec elle. Il ouvrait la bouche pour répondre, la réponse déjà toute prête dans son esprit, mais elle s’était rapprochée de son oreille pour terminer sa phrase et elle l’avait pris de court. Un frisson parcourait son échine alors qu’il regrettait amèrement de ne pas l’emmener boire un verre dans la soirée. Il ne répondait pas tout de suite, observant la jeune femme, mi-intrigué mi-séduit. Du coin de l’œil, il la voyait se rapprocher de son chiot. Peut-être devrait-il lui mettre ce satané plâtre et le laisser repartir avec sa maitresse. Son regard bleu oscillait entre Dani et le chiot avant qu’il ne s’extirpe de ses pensées et reprenne la parole, comme si de rien n’était. « Je ne fais jamais d’avances à mes patientes. » Sous-entendu, il n’en avait fait qu’à elle et il s’était dit qu’elle pouvait se sentir flattée. Cause perdue pour cause perdue. Le chiot calé entre son torse et son bras, il ouvrait la porte et appelait une infirmière pour qu’elle vienne récupérer la bestiole et l’installe ailleurs. D’un mouvement théâtral, il lui indiquait la sortie avant de lui tenir la porte. « A demain, alors. Ou peut-être à ce soir qui sait, après tout nous sommes voisins. » Il haussait les épaules s’imaginant en train de guetter l’arrivée de la jeune femme, posté à sa fenêtre. Mais il ne le ferait pas. Elle n’en serait que trop satisfaite et il ne voulait pas lui faire ce cadeau. Elle finirait par s’habituer à sa présence, elle finirait par l’apprécier, il en faisait sa mission première.