live like legends (jam)

Invité

jam & jake

i tried so hard and got so far. but in the end, it doesn't
even matter i had to fall and lose it all. but in
the end it doesn't even matter.
(@linkin park)

Les petits sachets blancs s'accumulent sur la table de la grange, comme de vulgaire feuilles de papier. Y a du stock. Peut être un peu trop même. Qu'importe. Ça part vite cette merde. Plus vite que la résine. Et ses poches dégoulinent d'un fric durement gagner. Les billets verts ont l'odeur du jeune fille chaste. Adorable. Il en boufferait tous les jours s'il le pouvait. Jam se trouve face à lui, les mains dans les poches et l'allure certaine. Y avait que lui pour gérer ce genre de business. Jake le sait. Il l'a toujours su. Posant sa main sur l'arrière de son jean, il vérifie si son flingue se trouve toujours là. Question de survie. Le silence s'était emparé du lieux. Ils ne se parlaient pas beaucoup Jam et Jake. Non. Ils préféraient agir. Et chaque fois qu'un mot sortait de la bouche de l'un, l'autre était obligé de le contre dire, juste parce que ça fonctionnait comme ça. Tapant du pied sur le sol poussiéreux, Jake relève la tête au son du moteur d'une voiture. Ou peut être une camionnette. Enfin. Ils sont là. Impatient. Il n'aime pas attendre et pourtant, ne se prive pas de faire attendre les autres. Ses pieds suivent la poussière, le menant, lui et Jam vers les truands du moment. Des russes. Ils en ont l'accent. Vous êtes en retard. Les politesses sont de trop et le brun déteste se surcharger de ce genre de convention. Il tic, farfouille dans la poche de son jean pour attraper son paquet de clope. Une cancéreuse entre les temps, il ne tarde pas à l'allumer tout en regardant les deux types face à lui. Si vous voulez qu'on fasse affaire, va falloir apprendre la ponctualité. Ses yeux se tournent vers Jam. Il crache sa fumée, faisant un signe de tête à son frangin pour qu'il rapporte un échantillon de la came du jour. T'sais à qui tu cause gamin ? Ses lippes s'étirent. Il n'est pas étonné de ce manque de tact. Ce sont les dures lois des affaires. Tout le monde les prend pour tes arrivistes de première. Le respect, il se gagne avec le temps. Et Jake le sait mieux que personne. La clope au bout des doigts, il tire dessus comme si c'était sa dernière bouteille d'oxygène, la jetant par la suite sur le sol. Mégot qu'il écrase du bout du pied. Ah un putain d'russe ouais. Le sourire effacé de son visage, il scrute le grand père face à lui. Il ne cligne pas des yeux non, oubliant les mains tendus de Jam qui lui apporte la came en petit sachet. Duel de fierté. Duel de couilles. A savoir qui aura la plus grosse. Et c'est le grand père qui baisse l'échine en premier. Le sang tape avec arrogance dans son crâne, serrant les poings. Jake, il lui en fallait peu pour s'énerver. Il lui en fallait peu pour donner des coups. Jam prend le relais, finalement, laissant son frangin bouillonnait de l'intérieur. Les russes contemplent la came. La goutte, en silence. Le temps se fait long. Trop long. Et Jake perd patience. Bon, vous la prenez ou pas ? Sa langue claque contre ses dents. L'atmosphère tendue. Il se fiche pas mal de leur blé à présent. Y a comme un truc louche derrière tout ça.

Jam, il observe le grand barbu qui se tient tout près de lui. Son fidèle frère. Tout leur business étalé devant eux, sans la crainte de se faire chopper. C’est ça l’adrénaline, c’est ça la motivation. Plus qu’à attendre les collaborateurs, même pas foutus d’arriver à l’heure. Pourtant Jam, il ne s’agace pas, ou pas autant que son frère. Puis un crissement de pneus les attire vers l’extérieur. Ils sont accueillis à leur façon, ces putains de Russes. A la façon des Wolf. Jam, détendu, qui pourtant observe la scène dans les moindres détails. Rien ne lui échappe, son flingue jamais très loin. Comme un pressentiment qu’aujourd’hui ne sera pas un jour de détente. Il a presque envie de râler rien qu’à l’idée de devoir gaspiller des balles. Pour eux, pour ces vermines. La poudre présentée, c’est un jeu de regards qui s’installe. Pourtant Jam, il n’en manque pas une miette et s’impatiente soudainement quand les deux pourris commencent à échanger en russe. Il lève les sourcils, le troisième Wolf, n’hésite pas à les stopper net. Si vous continuez, j’explose vos sales cervelles de Russes. Le regard insistant, Jam qui dépasse les invités d’une bonne tête. Il a ce sang-froid dans les yeux, il a cette assurance qui se lit sur le visage. Soit vous prenez et vous vous cassez, soit on trouve une alternative. A vous de voir. Le sourire en coin qui va bien, qui veut tout dire. Il aime mettre la pression, Jam. Balancer des menaces l’air de rien. Les Russes qui se regardent, communiquent d’une manière qui échappe à Jam. Ça, ça lui plait pas au Wolf. Il en saisit un par le cou, la peau du type qui blanchi sous la poigne. Jam, il a presque envie de rire en le voyant couiner comme un chiot. C’est pas compliqué, putain. Il les fait aller dans la grange, là où tout pourra se passer à l’abri des regards. Jake qui clôture le tout, les portes qui se ferment derrière les quatre hommes. Le reste de la production du moment mise en valeur, ce n’est tout de même pas ce qui semble convaincre les voyous. Jam, il se demande bien ce qu’ils veulent. Il s’impatiente le garçon, il tape du pied, et jette quelques regards à Jake. C’est de la merde votre came, ça vaut rien, que balance sans crainte l’un des gars. Jam penche la tête, affiche un sourire ironique. C’est peut-être là que tout va déraper. Et c’est sûrement là que les affaires vont se transformer en bain de sang.

» (Felix) live together, die alone
» live fast, die young (solstice)