serais-tu le prochain ? (félix)

« Mme Peembrock, je crois que vous ne voulez pas comprendre… je n’ai pas été mandaté dans le but de récupérer quelques babioles. Mon client souhaite récupérer la bague de sa grand-mère. » Elle avait eu le plaisir de recevoir une visite qu’elle n’attendait pas. Un avocat bedonnant tout droit débarqué de la ville, mandaté comme il le disait par son ex fiancé. - Et je vous dis que si votre « client » veut cette bague, il n’a qu’à m’appeler et me la demander. Je n’aime pas du tout cette façon de faire. Elle était vexée, elle était toujours restée correcte avec lui, elle avait certes rompu leurs fiançailles mais pas sans essayer de le préserver au maximum. Elle soupira, de toute façon tout cela ne mène à rien. - Attendez-moi ici. Elle claqua la porte derrière elle, hors de question que celui la rentre chez elle. Elle revint quelques secondes plus tard, ouvrant la porte sur l’air dépité de l’homme toujours là. - Tenez, et dites-lui bien que la prochaine fois, il n’a qu’à appeler. Elle ne regrettait définitivement pas de ne pas avoir passé sa vie avec lui.  

Elle revint à l’arrière de la maison, elle avait été interrompue en plein travail. Elle avait décidé quelques temps plus tôt de monter une serre dans son jardin, elle avait réussi avec l’aide d’un jeune homme de la ville à édifier tout cela, et elle s’attelait à la peinture depuis quelques jours. Elle avait de la peinture dans les cheveux, les vêtements de rigueurs pour ce genre de tâche, mais elle s’en fichait, elle aimait le fait qu’ici elle pouvait être dans cet état sans provoquer le rire ou l’inquiétude. Elle continuait sa besogne, repensant à ce qu’il venait de se passer, se rendant compte que venir ici avait bien été la meilleure décision qu’elle ait pris depuis des années. Mais son esprit vagabondait alors qu'elle essayait de chasser ses idées noirs, et elle repensait à ce café... elle prit une petite carte dans la poche de son jeans, la regardant fixement elle la fit tourner plusieurs fois entre ses doigts. - T'as sans doute eu assez d'émotions pour aujourd'hui... Elle marmonnait pour elle-même, ranger cette petite carte dans sa poche, elle reprit son pinceau, faisant les quelques retouches nécessaires.

Cela ferait bientôt cinq jours qu'il avait partagé ce café avec la jeune étrangère. Cinq jours qu'elle l'avait laissé, sans numéro de téléphone, sans adresse, juste ce prénom Jude, Peembrock qu'il trouva un peu plus tard. Le travail l'avait fait tarder, ils avaient des retards et il fallait négocier des délais, bien que le vrai problème était qu'il manquait d'employés. Mais plus que tout, Felix manquait d'idées, ses pensées partagées entre son fils retrouvé et les suites que cela avait entrainé, et Jude, même si c'était difficile à concevoir pour lui, de penser plus que quelques minutes à une femme qu'il connaissait à peine pourtant. Il avait son adresse, c'était bien plus simple que d'obtenir son téléphone, puisque l'option internet ne lui serait pas venu en tête. Alors qu'il vient à se garer devant chez elle, il voit partir la voiture d'un homme visiblement en costard cravate. Il se passe bien cinq minutes avant qu'il se décide à sortir du pickup, l'oeil attaché à la porte d'entrée, appréhendant l'accueil, mais aussi ses propres réactions. C'était sans doute bête étant donné qu'il avait appris aussi qu'elle travaillait avec les fleurs, mais il avait acheté cette rose à la boutique près de la scierie, la vendeuse lui avait conseillé une rose rose, après avoir bataillé quelques bonnes minutes pour comprendre que la destinataire était une femme qu'il appréciait.
Il claque la porte sans la fermer, se dirige vers la porte, nerveux mais aussi impatient à l'idée de pouvoir reposer les yeux sur la belle rousse. Il lui avait presque promis qu'il ne disparaitrait pas. Le doigt près de la sonnette, il prend une profonde inspiration avant que son pouce n'actionne le bouton. « Fais pas l'con Felix, tu fais pas le con. » qu'il se répète à lui-même avant de voir la porte s'ouvrir sur la jeune femme coiffée de peinture et visiblement vêtue pour bricoler. Sans doute encore plus belle que les précédentes fois. « Jude ! Je me suis creusé les méninges. » qu'il fait dans un sourire fier. Il ne savait pas si c'était un défi qu'elle lui avait lancé, mais il s'y était tenu, espérant pourtant la croiser ou recevoir son appel, mais elle savait se faire désirer. « J'espère que ta proposition tient toujours. » fit-il en lui tendant la fleur dans ce geste dénué d'inventivité. Il voulait vraiment repartir du bon pied, encore une fois, et ne pas se casser lui-même juste derrière.

Acharnée. Voilà qui pouvait décrire à la perfection l'état d'esprit dans lequel elle était cet après midi. Elle n'avait pas forcément passe une bonne journée et elle avait parfois des doutes sur le fait quelle ai bien fait d'acheter une maison demandant autant de travail... enfin elle s'était créé du travail supplémentaire avec cet idée de serre... elle aurait pu se contenter de quelques pots de fleurs... mais non. Elle avait toujours eu des idées folles et à vrai dire elle n'avait encore jamais dû abandonner l'une d'elle. Concentrer sur son travail du jour elle entendit la sonnette retentir dans la maison... elle se surprit à prier pour cet affreux avocat ne soit pas de retour, elle risquait de ne vraiment pas bien l'accueillir. Elle laisse son pinceau de côté et traverse la maison, ouvrant la porte elle est déjà prête à aboyer sur celui qu'elle croit être de retour mais elle se stoppe net. Félix... Félix devant sa porte. Elle aurait pu se pincer pour se convaincre qu'elle était belle et bien réveillée. Il lui fit remarque qu'il s'était creusé les méninges.

La oui ! Elle lui fit son plus beau sourire et se rappela dans quel état elle devait être... merde. - Tu t'es surpassé... dit-elle alors qu'il lui tendait une fleur... une fleur ?! Elle la prit un peu amusée. - Merci... Je ne m'y attendais pas du tout... Elle fit une pause et se poussa légèrement pour le laisser entrer. Refermant derrière lui, elle lui intima de la suivre dans le salon. - Je suis vraiment heureuse de te voir même si je suis pas super présentable pour le coup... dit elle en riant légèrement bien qu'elle s'en sentait gênée. - Et je te félicite ! Tu m'as surprise de bien des manières ! Elle ne se serait certainement pas attendu à ça. - Tu es venu juste pour voir ton bois... ou je peux t'offrir quelque chose à boire ? Dit elle dans un sourire, elle sentait son estomac totalement noué. Le voir ici, chez elle, elle savait qu'elle devait déjà avoir viré au rouge tomate... mais une chose était sûre, elle ne s'était pas senti aussi bien depuis des jours.

Elle semblait être surprise de tomber sur lui. Forcément, il n'avait pas eu de quoi la prévenir, et sans doute qu'avec son comportement de la dernière fois, elle ne s'était pas attendu qu'il ne disparaisse pas malgré ce qu'il avait dit. Il haussa les sourcils lorsqu'elle remarqua d'elle-même qu'il s'était "surpassé". Peut-être pas tant, il avait passé moins de temps qu'il ne l'avait imaginé à la chercher. Les rousses prénommées Jude, ici depuis peu, ça ne courrait pas les rues et elle semblait avoir marqué quelques personnes pour qu'il arrive jusqu'à elle. Il ne la quitte pas des yeux lorsqu'il passe près d'elle en entrant. Il ne savait pas si c'était les taches de peinture ou sa tenue qui la rendait si belle, mais elle semblait s'être magnifiée depuis leur dernière rencontre inattendue. Son regard parcoure la pièce de long en large. Il se met à repenser à la personne qu'il a vu disparaitre dans sa bagnole hors de prix. Il n'a pas vu son visage, seulement sa cravate serrée autour d'un cou dont la tête était cachée par l'éclat de lumière sur le pare-brise. Une personne de son passé sans doute ? La curiosité, la crainte qu'elle ne doive repartir le prennent au ventre jusqu'à ce qu'elle ne parle à nouveau.
Elle s'estime peu présentable. Il fait un mouvement de tête sur le côté pour ne pas lui faire le compliment qu'il garde pour lui, par habitude sans doute. « Je te trouve très bien comme tu es. » Il vient s'appuyer à un fauteuil, ôtant sa veste qu'il pose sur le dossier, sans poser de question sur où la mettre. Il fait mine de réfléchir, sachant très bien que s'il dit oui, il pourra la voir plus longtemps sans prétexte. « Le bois peut bien attendre un peu ! Tu travailles sur quelque chose ? » qu'il demande en faisant signe vers sa tenue, repensant encore, visiblement préoccupé, à la voiture qu'il a croisée.

Jude se rendit compte que cette journée n'était finalement pas perdue... si elle avait tenté autant qu'elle le pouvait de ne pas trop penser à lui depuis leur rencontre cinq jours plus tôt... elle devait bien avouer qu'elle avait lamentablement échoué. Elle toit comme son esprit d'incorrigible romantique s'étaient laissé aller plus d'une fois à penser à lui. Alors l'avoir ici au milieu de son salon... cela la rendait nerveuse. Tout à coup elle se rendit compte que de l'avoir en quelque sorte défié de venir ici aurait pu grandement porter à confusion sur ses intentions mais finalement sa tenue était sans suffisamment tue l'amour. Finalement il fut assez poli pour lui dire qu'elle était très bien comme ça et elle lui fit un sourire timide. Elle se dirigea vers le frigo et en sorti deux limonades. - Désolé je n'ai que ça... ou du café si tu veux. C'était une belle journée et Jude détestait la bière contrairement à 80% des gens... - J'installe une serre... j'ai eu un coup de main d'un gamin du coin pour le gros oeuvre et maintenant je m'occupe des finitions. Répondit elle avec un grand sourire. Elle se rapprocha de lui, lui faisant signe de s'assoir. Elle fit de même.

Jude avait compris lors de leur dernière entrevue qu'elle devait éviter de s'immiscer dans sa tête mais il semblait un peu ailleurs... - Tu sais... Je suis curieuse, comment m'as tu trouvée ? Elle n'avait en fait même pas pensé qu'il la chercherait...

« Ca ira, ça fait longtemps que j'en ai pas bu... » Il n'allait pas non plus l'embêter à lui demander de lui faire du café alors qu'il n'était pas même prévu qu'il la visite aujourd'hui, ou même un autre jour. Il s'assoit en même temps qu'elle, regardant comme une mauvaise habitude, s'il n'allait pas s'asseoir sur quelque chose. Le problème même des personnes qui sont désordonnées et qui ont refilé leurs gênes à leurs enfants. Un pc, une cannette, etc, etc... mais elle savait bien mieux que lui prendre soin de son logis. « Un gamin ? Pourquoi tu ne m'as pas appelé ? J'aurais pu t'aider... » Et pourquoi elle l'aurait appelé aussi... Il était étonné, mais peut-être qu'elle n'avait pas envie d'avoir pour seul interlocuteur, un divorcé bougon avec trois enfants.

Assis de biais, coudes sur les cuisses, il cesse de mater sa limonade pour reporter son attention sur Jude. « J'ai eu la chance de connaître le copain d'un collègue du fils de ta charmante voisine. Une belle femme aux cheveux flamboyants qui est arrivé depuis à peu près quatre ou cinq mois plus ou moins... et du coup, j'ai appris quelques petites choses sur toi » il la regarda quelque peu amusé, il n'en avait pas appris tant que ça en réalité, juste ce que des voisins peuvent observer en passant. « J'ai eu de la chance parce que c'était bien toi. » rit-il en se disant qu'il était vrai qu'il n'avait pas pensé à vérifier avant de venir aujourd'hui. Il revint à penser une n-ième fois à la voiture. « Je suis curieux aussi... » Il regarde en direction de la fenêtre le temps de rassembler ses pensées fortement perturbées par la présence de la jeune femme. « J'ai croisé un ami à toi en arrivant, un gars avec une magnifique voiture. Tu manques aux citadins ? » Il ne pouvait pas demander de manière cash qui il était, ce serait bien trop malpoli, et il n'avait pas envie d'encore écourter leur... ce n'était pas un rendez-vous, leur discussion. En plus d'être con, il ne pouvait pas non plus être jaloux...

« Ca ira, ça fait longtemps que j'en ai pas bu... » elle s'en doutait bien ! Ce sont généralement les enfants qui boivent de la limonade, les adultes préfèrent le café, la bière ou des choses plus fortes... mais niveau alcool à part une jolie collection de bons vins qui se trouvaient à la cave, elle n'en avait pas. « Un gamin ? Pourquoi tu ne m'as pas appelé ? J'aurais pu t'aider... » elle fut étonnée par sa question. Après tout elle n'avait pas pensé que leur seule et unique entrevue autour d'un café lui donnait le droit de l'appeler des qu'elle avait besoin de quelque chose... - Et bien je ne savais pas que je le pouvais... tu es bien occupé je ne voudrais pas te déranger. Elle savait surtout que derrière ses airs bien bourru il se débrouillerai pour venir l'aider même si cela devait engendrer des problèmes supplémentaires. - Ce petit jeune a été parfait et ça lui fera de l'argent pour emmener sa copine boire un café. Elle eut un sourire malicieux avant de prendre une gorgée de sa limonade.

Il lui fit part de sa technique pour la retrouver et surtout qu'il avait appris quelques petites choses sur elle. Il avait réussi à piquer sa curiosité. Il en vint à conclure qu'il avait de la chance que ce soit bien elle. Elle rit légèrement, bien décidé de le taquiner comme il le faisait avec elle. - Parce que tu as rencontré beaucoup de "belle jeune femme" dernièrement ? Elle était satisfaite d'elle même, pourtant cela ne dura pas vraiment. Il lui fit comprendre qu'il se demandait qui était l'homme qu'il avait pu partir juste avant de venir sonner à sa porte. - C'est un avocat... il est venu récupérer quelque chose. Dit-elle effrayee à l'idée de lui dire la vérité sur cet objet qu'il était venu récupérer. Elle était convaincu qu'elle le ferait fuir et surtout qu'il la verrait comme quelqu'un de mauvais s'il savait. - Mais c'est réglé il ne reviendra pas... et je n'ai pas l'intention de partir. Elle lui adressa un sourire timide. - Est ce juste de la curiosité ou... Elle s'interrompit, secouant la tête pour chasser ses idées. - La peur des étrangers... acheva t-elle, il ne voulait pas voir débarquer tout un tas de gens de la ville, tout simplement.

La situation aurait du lui paraitre étrange. Se retrouver chez une femme qu'il ne connaissait pas tant, une limonade dans les mains, ce n'était pas dans ses habitudes. Lui, il avait besoin de connaitre les gens avant de s'inviter de lui-même. Pourtant, malgré sa nervosité, ça lui semblait presque naturel d'être là, après le défi qu'elle lui avait lancé. C'était sans doute le froid qu'il avait lancé la dernière fois qui avait fait qu'elle ne l'avait pas appelé, ou elle voulait vraiment le voir la chercher dans toute la ville.  « Oh, alors si c'est pour l'aider à inviter sa copine, ça change tout ! » Aurait-elle une âme de cupidon qui sommeille en elle ? Elle avait peut-être le bon état d'esprit pour vivre à Mount Juliet, en fait, il n'en doutait plus. Il sourit aussi avant d'ajouter.  « Mais ça n'me dérangerait pas que tu m'appelles. » fit-il en imaginant la piéger comme il avait si bien su le faire autour de ce café en ville, se piégeant lui-même alors qu'il pensa à la tournure de sa phrase. « Je te demande pas non plus de le faire, juste si tu veux. » c'était bien plus drôle de l'entendre se dépatouiller que de devoir le faire lui-même.
Il se décida à gouter à cette boisson qu'il n'avait point l'habitude de boire et se dit qu'il devrait s'y mettre un peu plus souvent au lieu de passer son temps à ingurgiter des bières. Felix fit de nouveau mine de réfléchir, se frottant la joue lorsqu'elle lui demande s'il a rencontré beaucoup de 'belles jeunes femmes'. Prenant son inspiration. « A vrai dire, il y en a quelques unes. » qu'il fait sur le même ton taquin. Il se met à rire d'un air léger. Elle l'avait bien eu. « Mais pas assez jolies pour que je ne me doute pas qu'il s'agissait bien de toi. » compliment détourné, comme il savait si bien le faire. C'est le genre de compliment qu'il peut faire en la regardant droit dans les yeux sans se montrer complètement gêné.

Un avocat. Il se redressa. Est-ce qu'elle avait des problèmes pour qu'on vienne l'embêter jusqu'ici ? Il n'avait pas à se mêler de ses affaires, de toute manière, il ne pourrait rien faire contre un avocat si ce n'était le faire partir en l'intimidant, mais puisque c'était réglé, tout était pour le mieux. Elle lui rappela qu'elle n'avait pas l'intention de partir, ce qui était clairement une bonne chose à entendre. « Un peu des deux. » C'était bien drôle à dire, mais moins encore que la jalousie mal placée et inattendue qui l'avait poussé à la curiosité. « J'ai cru que ça pourrait être, un ami. » Sa main vint se placer à l'arrière de sa tête. Il se sentait quelque peu idiot d'avoir pensé que ça pouvait être même plus qu'un ami qui revenait chercher la perle rare disparue.

Bien loin de se soucier de ce que les gens pourraient bien penser, elle n'avait pas hésité une seconde à lui proposer de se rendre chez elle. Elle espérait qu'il viendrait, elle n'avait pas de mauvaises intentions pour autant. Elle espérait en apprendre un peu plus, à l'abris du regard d'autrui, dans un lieu calme, qui serait peut être moins propice aux changements d'humeurs de son interlocuteur. Il lui fit part du fait que cela ne le dérangerait pas qu'elle l'appelle. Elle se sentit reconnaissance, même si elle mourrait surement d'envie de l'appeler plus d'une fois, elle ne le ferait sans doute pas pour autant… ses sentiments envers Félix compliquaient pas mal de choses, elle avait décidé de repartir à zéro et avant tout de penser à elle, mais aujourd'hui elle ressentait le besoin d'être… enfin, de ne plus être seule. Il ajoutait alors qu'elle était libre de le faire, ou non. - J'espère en avoir l'occasion au contraire... je te l'ai déjà dit, j'aime ta compagnie et même si cela peut paraitre fou... j'ai confiance en toi. Elle savait que cela était la pure vérité, elle était capable de donner sa confiance, elle n'était pas méfiante de nature mais jamais entièrement. Alors qu'avec lui, elle ne se poserait même pas la question, elle lui ferait confiance, aveuglément. Elle se rendit compte qu'elle se mettrait peut être en danger en lui disant cela.

Elle fut très surprise néanmoins de sa réponse lorsqu'elle mentionna d'autres femmes... il ne démentit pas, elle s'attendait à tout sauf à ça et elle ressentit une jalousie s'insinuer au creux de son estomac. Elle en était donc arrivée là ? « Mais pas assez jolies pour que je ne me doute pas qu'il s'agissait bien de toi. » rajouta t-il, mais elle avait été piquée à vif. Elle s'était fait prendre par son propre jeu. - Touchée. Elle n'était pas du genre à ne pas reconnaitre sa défaite.

Finalement elle avait du s'expliquer à cause de cet avocat et elle fut étonné lorsqu'il lui dit qu'il avait pensé qu'il s'agissait d'un ami. Elle préféra ne pas trop s'imaginer les raisons de sa réaction, autant ne pas s'emballer. - Vraiment pas... dit-elle en riant légèrement. - Personne ne viendra pour moi, si c'est... ta question. Ajoute t-elle comme pour une répondre à une question qu'il n'aurait pas osé poser. Elle se dit qu'elle devrait sans doute lui raconter son histoire... mais pas maintenant. - Heureusement que tu es venu égayer ma journée.

Etonnament, il n'avait pas l'impression de faire tache dans le décors. Il aurait imaginé quelque chose de plus design, en vogue comme à la ville, peut-être que sa vision des citadins était quelque peu erronée. Felix avait mit sa plus belle chemise, malgré un jean un peu large et délavé. En somme, un effort qu'il a fait tout de même pour elle, bien qu'il avait trouvé quelques prétextes auprès de sa fille pour justifier qu'il avait mit le parfum sur lequel elle s'était ruiné de lui offrir pour les nouvelles rencontres qu'elle voulait qu'il fasse.
Sa sincérité était arrivé à le troubler, il était rouillé en relations humaines, avec la gente féminine du moins. D'habitude, ses relations avec les femmes commençaient dans un bar et se terminaient dans une chambre. Les questions de confiance et de bien être avec la personne importaient peu. Alors il doutait. Est-ce qu'elle ne lui donnait pas sa confiance un peu trop vite ? Est-ce qu'elle avait raison de faire confiance à quelqu'un comme lui ? Lui-même ne se faisait pas totalement confiance, encore moins peut-être que celle qu'il pourrait lui accorder. « Tu n'devrais peut-être pas... » Il était sérieux, et il se sentait chanceux, là, auprès d'elle... « Pourquoi ? » demande-t-il, comme si c'était impossible qu'elle puisse lui accorder sa confiance alors qu'il lui avait déjà presque explosé une fois à la figure.

Bouru avec les gens, maladroit avec les femmes, il n'avait pas réfléchit à deux fois que cela puisse l'atteindre. Touchée... « C'est pas ce que je voulais dire... » Il se rendit compte qu'elle interprétait peut-être « rencontre » comme celle qu'ils avaient eu, ou pire encore, alors qu'en réalité, il n'y avait pas eu de femme dans son environnement depuis ces cinq jours, même s'il en avait forcément croisé... La bourde. Il regarda autour de lui avant de s'enfoncer un peu plus dans son siège. Elle allait s'imaginer qu'il était du genre à courir les femmes... Bravo qu'il se dit, super...

« Tant mieux. » s'empresse-t-il de déclarer avec soulagement en posant sa limonade. Parce qu'il n'aurait franchement pas pu rivaliser avec un avocat friqué qui la connaissait déjà et qui devait être bien moins dérangé que lui. « J'aurais dis que c'était le contraire ! » Il rit à cette idée que lui puisse égayer la journée de la personne la plus positive qu'il ait rencontré depuis bien longtemps. « Et je dois dire que la dernière fois, j'ai eu peur de ne pas te retrouver avant un bon bout de temps. Et si je ne t'avaisi pas cherchée ? »

Pourquoi ne devrait elle pas lui faire confiance ? Pourquoi lui dire cela avec cet air si... sérieux ?! Elle essayait de comprendre et elle ne voyait que deux options : soit il n'était simplement pas digne de confiance soit il avait réussi à s'en convaincre avec le temps... pour x raison. Et à vrai dire, elle croyait plus facilement à la seconde option. Alors lorsqu'il lui demanda pourquoi elle avait confiance elle prit soin de choisir ses mots, elle savait qu'il était capable d'avoir des réactions auxquelles elle ne s'attendait pas. - Pourquoi pas ? Je sais deux choses avec certitudes, la première c'est que parfois tu es imprévisible... et la seconde... Elle fit une pause scrutant son regard. - La seconde c'est que tu ne me fera aucun mal.... et ça me suffit. Elle aurait pu ajouter intentionnellement mais ce n'était pas nécessaire. Elle ne savait pas quelle réaction elle allait provoquée ... mais tant pis.

Lorsqu'il fut soulagé par l'annonce du fait que personne ne viendrait pour elle, cela lui arracha un sourire. Il semblait néanmoins étonné d'avoir égayé sa journée... comme toujours il semblait ne pas être conscient de l'effet qu'il pouvait avoir... sur elle du moins. - Pourquoi ne pense tu pas pouvoir égayer ma journée ? Tu te vois de façon si négative? elle trouvait cela dommage. - Moi je ne suis pas d'accord en tout cas... elle lui fit un sourire timide. Et alors qu'il lui demandait ce qu'il se serait passe si il ne l'avait pas trouvée ou même pas cherchée, elle rit, quittant son fauteuil. - Je serais venue te chercher... elle lui tendit alors la main. - Tu me suis?

Il rigole, baissant la tête, nerveux lorsqu'elle parle de son caractère imprévisible. Il acquiesce une seconde pour la seconde certitude. « Et la première ne t'effraie pas ? » Felix, sa confiance, elle avait prit un sacré coup il y a quelques jours, lorsqu'il a fait la rencontre de Remus qui s'avérait bel et bien être son fils. Il y avait ce fossé géant entre Jude qui semblait lui faire totale confiance et Remus qui était complètement effrayé. Il se sait capable de mieux, mais il n'a jamais pu le mettre en place par manque de volonté sans doute. Elle avait en tout cas raison lorsqu'elle disait qu'il ne lui ferait aucun mal. Trop douce, de plus en plus précieuse à ses yeux, en plus du fait qu'elle soit une femme.

Lorsqu'elle se méprend dans la direction de sa phrase, il sourit. Il voulait dire que c'était plutôt elle qui égayerait sa journée, bien qu'il avait sous entendu en pensée qu'il n'était pas certain d'être la meilleure chose pour ça. La dernière fois, une fois de plus qui lui collait à la mémoire. « Je disais que c'est plutôt toi qui égaye ma journée... » fit-il d'un air presque malicieux. Il n'avait pas envie de dire ces choses négatives qu'il pense à son propos, par rapport à son passé, bien qu'il n'ait jamais été quelqu'un de mauvais et il le savait. Et d'une certaine manière, il avait envie d'être un peu plus positif avec elle.
Elle l'aurait cherché, elle lui avait laissé entendre le contraire au café. Il se lève, hausse les épaules. « J'te suis ! » Hésitant, attrapant sa main pour l'enfermer dans la sienne. Cette nouvelle proximité, il la savoure, se demandant un instant ce qu'il attendait pour l'embrasser. C'était sans doute le fait qu'un baiser rendrait tout réel ou peut-être encore plus irréel. Il esquissa un sourire pour effacer cette idée, la suivant. « Où est-ce que tu m'emmène ? »

Jude ne fut pas étonnée lorsqu’il lui demanda si son côté imprévisible ne l’effrayait pas. Elle hésita sur sa réponse, de toute évidence un peu puisqu’elle faisait tout de même attention à choisir ses mots, mais d’un autre côté… peut être devait-elle se rendre à l’évidence?! Elle ne voulait pas avoir peur de ça, ou de quoi que ce soit d’autre, et elle savait très bien pourquoi dans le fond, même si elle avait du mal à se l’avouer pour l’instant. - Je pense que je devrais faire attention parfois… à ce que je dis, mais je peux m’accommoder de ça pour profiter… du reste. Elle était tout de même curieuse, comprendre ces sautes d’humeurs, le fait que de petites choses pouvaient mener à des réactions assez disproportionnées. Bien sur elle ne pourrait pas toujours faire attention à ce qu’elle pouvait dire ou non, mais elle apprendrait sans doute avec le temps à repérer les problèmes avant qu’ils n’arrivent… enfin si elle en avait le temps. Lorsqu’il lui dit qu’il avait plutôt pensé au fait qu’elle avait égayé sa journée elle se sentit bête, passant de nouveau par la case cramoisie. - Pardon… je n’avais pas compris ça... Elle était capable de mal interpréter certaines choses elle aussi.

Elle lui tendait la même et il la saisit. Elle ressentit tout de suite un frisson la parcourir mais elle tenta comme elle le pouvait d’ignorer cela. Elle avait  ce coeur un peu trop prêt à flancher et elle essayait de ne pas se laisser aller à espérer ou à ressentir trop de choses. - Je vais te montrer... Elle l’entraîna en dehors de la maison, allant jusqu’à la serre qui n’était certes pas encore aboutie. Elle lâcha sa main à contre coeur arrivée devant l’edifice. - Je vais la terminer et y installer tout un tas de plantes grimpantes, des fleurs… et un petit salon en son centre. J’adore la lumière qui tombe du plafond ça a quelque chose.. Elle s’arrêta, se tournant de nouveau vers lui. - De très apaisant. Un grand sourire était flanqué sur ses lèvres, elle adorait cet endroit et elle espérait bien le voir ici avec elle un jour où l’autre. - Est ce que tu aime…? Ce projet elle l’avait imaginé la première fois qu’elle était venue ici, et elle espérait maintenant son approbation… chose qu’elle n’aurait pensé attendre de personne dans cette nouvelle vie qu’elle voulait se construire.

Il savait que c'était le point sur lequel il devrait faire un effort, mais il avait encore quelques défauts cachés qu'elle ne connaissait pas. Et maintenant que son fils était retrouvé, peut-être pourrait il se remettre à penser normalement. « Ce n'est pas qu'à toi de faire attention tu sais... » parce que dans le fond, il préfère qu'elle dise les choses comme elle les pense, comme elles lui viennent, puisque la sincérité est bien plus facile de s'installer ainsi. Cet effort, il tenterait de le faire même si quelque chose venait à le faire monter en pression.
Il se laissa guider, ses yeux se perdant le long de sa chevelure, serrant sa main comme s'il ne voulait pas la lâcher, et une fois arrivé devant la bâtisse en bois, il vint porter toute son attention sur l'utilité qu'elle avait donné à son bois. Elle vint lui expliquer ses projets pour l'usage de la serre déjà bien avancée. Il tourna ses yeux vers le soleil, regardant la position de la serre par rapport à celui-ci. « C'est vraiment... l'endroit est parfaitement choisi... » Il était impressionné, la jeune femme de la ville ne cessait d'être pleine de surprise. Il s'approche, venant toucher le bois où ce n'était pas peint, vérifier la solidité du montage, prenant son temps pour inspecter. « Les charpentes ont l'air solides, et le tout... vous vous êtes vraiment bien débrouillé ! » fait-il pour félicitation, voyant qu'elle n'avait pas du tout besoin de lui pour bien s'en sortir. Elle avait bien fait d'acheter des pièces rabotées. « Tu es sûre que tu viens de la ville ? Parce que j'ai l'impression que tu es douée comme menuisier. » Il s'était avancé vers elle. Belle, intelligente, déterminée et bricoleuse. « Tu es pleine de surprises. » qu'il fait, arrivé tout près d'elle. Felix ne saurait dire pourquoi, mais elle lui parait encore plus belle, dans la lumière du soleil. « Attends, tu as quelque chose... » Il se rend compte de cette tache de peinture que son esprit prenait pour il ne saurait quoi. Ses doigts vinrent attraper avec douceur cette mèche avant qu'il n'approche son visage du sien pour déposer un baiser sur ses lèvres. Ce n'était plus sa tête qui réfléchissait, mais ce qu'il ressentait à cet instant. Peut-être était-ce aussi de ces réactions imprévisibles qu'il n'avait pas lui-même cherché à envisager.

Jude n’aurait jamais imaginé finir dans une petite ville, loin de sa vie bien remplie, loin de son bureau, loin de ses dossiers. Elle avait vécu dans ce stresse et pourtant elle avait adoré ça, elle aimait ce qu’elle faisait à l’époque, mais elle ne se voyait pas vivre cette vie ici. Elle était tombée amoureuse de cet endroit, de cette maison, la seule qu’elle avait visitée à vrai dire, et tout de suite elle avait imaginé un espace qui ne serait qu’un petit avre de paix, un endroit sans stresse, et où tout serait facile. Elle avait mis son cœur dans cette serre et elle pensait qu’une fois terminée cela graverait son nouveau départ. Lorsqu’elle vit qu’il avait l’air conquis par cet endroit elle ne regretta pas de l’y avoir emmené. Elle savait que ce lieu se prêterait volontiers à son activité, mais elle ne voulait pas qu’il ne soit que cela. Elle  voulait y construire des souvenirs. Elle le vit vérifier la solidité de la battisse et cela la fit sourie. - C’est gentil de vérifier que tout ça ne me tombera pas sur la tête... Plus rien ne pourrait entamer sa bonne humeur, elle avait réussi à occulter complètement ce début de journée chaotique… grâce à lui.  Lorsqu’il fit cette remarque sur le fait qu’elle vienne de la ville elle rit. - A croire que je suis faite pour vivre ici.. mais merci, cela me touche beaucoup que tu aime tout ça. Cela lui donnerait peut être envie de venir ici plus souvent, du moins ça elle l’espérait.

Il s’était rapproché et Jude était bien contente que le soleil tape ainsi car elle pourrait mettre cette couleur rouge qui montait jusqu’à ses joues sur le dos de cette chaleur. Lorsqu’il prit une mèche de ses cheveux entre ses doigts elle arrêta instantanément de respirer. Elle ne se serait pas attendu à ce qu’il fasse cela, et pourtant lorsqu’il posa ses lèvres sur les siennes elle ressentit à quel point c’était naturel. Ce baiser ne dura qu’une seconde et elle savait que ses joues devaient être en feu. Elle ria bêtement, comme une gamine que l’on embrasse pour la première fois. Elle avait mille et une chose à dire, les mots se bousculaient dans sa tête, mais au lieu de ça, elle se hissa sur les pointes des pieds et l’embrassa à son tour, elle se rendit bien compte qu’elle avait donné à ce baiser plus de fougue qu’elle n’aurait du et elle quitta ses lèvres. Passant la main dans ses cheveux, elle se sentait nerveuse désormais. - Je me suis… emballée... Oh que oui, elle ne voulait pas qu’il pense qu’elle était ce genre de nana, la fille de ville, facile… elle n’avait pas envie de jouer les vierges effarouchées pour autant. Certes, avant lui, elle n’avait embrassé qu’un homme… Dilemme qu’elle ne saurait pas résoudre, sauf à savoir ce qu’il pouvait bien se passer dans la tête de son beau charpentier… et là encore cela risquait de ne pas être simple...  

Il avait une affection particulière pour tout ce qui était fait de bois, depuis tout jeune déjà. La scierie pour lui était plus qu'un travail, bien qu'être en tête d'entreprise obligeait beaucoup de paperasse. Il préférait de loin ces choses terre à terre où la nature est bien présente. Les serres, il connaissait, mais beaucoup moins ce qu'elles contenaient. Les fleurs, les plantes lui étaient moins familières, il ne s'occupait pas même de son jardin, mis à part pour passer la tondeuse et débroussailler le buisson arrière, c'est pour dire ! Peut-être pourrait-elle l'aider à comprendre cette passion des végétaux. « Ce serait dommage de te retrouver assommée là dessous. » qu'il fait dans sa concentration sur le bois. « Surtout pour la serre ! » qu'il ajouta dans un rire qui voulait bien dire qu'il plaisantait.
Elle le remerciait. C'est lui qui aurait du la remercier. Qu'elle lui fasse se sentir si bien, qu'elle lui donne tant le sourire et lui dise ces mots qui lui inspiraient plus le positif. Alors dans cette ambiance magnifique, elle, la serre, le soleil, son sourire, il ne put se détourner de ce besoin de l'embrasser. Son coeur électrisé au contact de ses lèvres, il se sépara d'elle écoutant ce rire presque ingénu auquel il joint un sourire sérieux, avant qu'elle ne réponde à son premier pas. Il l'espérait dans son fort intérieur, qu'elle lui réponde. Il la serre contre lui, une main la serrant tandis que l'autre main se perd près de son visage, alors qu'il la suit dans cette fougue qu'elle lui offre, la soulevant presque dans le feu de l'action, jusqu'à ce qu'elle ne mette fin à leur baiser.  

Elle s'est emportée... Wow, c'est ce que son visage disait à cet instant. Il ne comptait pas s'en plaindre. « Ça ne me dérange pas. » qu'il fait visiblement satisfait, la lâchant progressivement sans la lâcher du regard. A vrai dire, elle embrassait mieux que personne et si quelques sentiment ne lui avaient pas intimé qu'il devait mieux avancer doucement, il aurait sans doute fait monter la tension. Il s'empêcha de dire qu'elle pouvait recommencer quand elle le voulait, il n'était pas certain de résister longtemps à cette passion qui se dégageait de lui à son contact, et peut-être qu'aller plus loin à ce stade, ce serait une erreur. Cette fois, c'est lui qui la prend par la main. « Tu es vraiment étonnante, mademoiselle Peembrock. » Il était heureux qu'elle ne lui ait pas donné de numéro auquel appeler, ou quoi que ce soit d'autre. Elle lui en avait peut-être même fait perdre les mots.

Elle ne put s'empêcher de rire alors qu'il lui disait que cela ne le dérangeait pas qu'elle se soit emballée. Elle n'avait pas l'intention d'oublier une miette de ce moment. Elle ne s'était jamais sentie comme ça. Il avait quelque chose, ce qu'elle recherchait depuis toujours elle s'en rendait compte maintenant. Plus qu'un simple baiser. Cet étreinte, se sentir dans une confiance absolue, elle aurait pu l'imaginer mais elle aurait été très très loin de la réalité. - Je... Je n'ai pas l'habitude de... elle leva les yeux au ciel et ce sourire sur ses lèvres ne semblait plus vouloir partir. Elle avait sûrement l'air complètement bête à force. - Tu vas être obligé de m'inviter à dîner maintenant ! Et elle rit. Elle venait d'abandonner tout ses codes, tout ce qu'elle pensait devoir arriver, dans tel ordre pour que tout soit parfait. Rien n'est jamais parfait à part l'inattendu et elle venait de le comprendre.

Il se saisit de nouveau de sa main et lui confit qu'elle est étonnante. Elle soupira... serrant sa main contre la sienne, elle recula légèrement malgré tout. Consciente de ce qui pourrait très vite se passer... mais après ? Elle avait peur de l'après. Mais ce n'était pas le moment d'y penser. - Je crois que tu vas me faire perdre la tête Mr Atkins... elle l'espérait du moins. Et si tout devait s'arrêter aujourd'hui elle l'aurait vécu au moins une fois.

Elle lacha sa main à contrecoeur... Consciente que cette proximité n'était pas faire pour lui faciliter les choses. Elle avait peur de ne pas être capable de se contenter de ça. Et si elle le faisait fuir ? Son caractère imprévisible... et puis si elle prenait le risque ? - Je n'ai pas envie que tu parte... elle de sentzit vulnérable mais ne s'était pas empêchee de dire ce qu'elle ressentait. Car tout dans tête était chamboulée et elle se sentait en pleine contradiction avec elle même.

Tout était changé à présent. Ou rien, il ne savait pas où ce baiser le mènerait, il ne savait pas ce qu'elle avait en tête, ni ce que lui-même avait dans la sienne. Ce qu'il sait, c'est qu'elle réussissait à le chambouler, et c'était seulement la seconde fois qu'il la voyait. Il sourit alors qu'elle lui dit ne pas avoir l'habitude. Lui non plus n'a pas l'habitude, pas comme ça, pas avec ces sentiments qui venaient embellir ce baiser. Et venu de nulle part, elle lui dit qu'il devrait l'inviter à diner. Il rit de cet aplomb, il n'y avait pas pensé, c'est drôle, mais il lui semblait que rien ne pouvait l'offenser à cet instant. « Ah oui ? Et qu'est-ce qui m'en oblige ? » s'amuse-t-il son regard perdu dans le sien.

Elle s'éloigna d'un pas, il ne sait pas pourquoi, mais il n'arrivait pas à interpréter cette réaction comme s'il elle le repoussait. Elle voulait sans doute ralentir les choses. C'était peut-être plus sage en effet. Et lorsqu'elle lui dit qu'il lui faisait perdre la tête, son coeur sembla s'arrêter un instant. Il n'était pas du genre à rêver ou à se faire des illusions. Il voulait que ce soit réel, tout en se disant que c'était impossible que tout reste aussi parfait qu'à présent.

Il était loin d'avoir envie de partir, Felix, il ne savait plus grand chose, il avait cessé de réfléchir. « Ca tombe bien, j'ai pas terminé ma limonade. » qu'il fait d'un ton sérieux alors que cette simple boisson qui ne l'attirait pas tellement, était un prétexte très peu convainquant. « J'ai pas envie de te laisser non plus. Du moins... si tu veux. On pourrait...» il y avait tant de choses qu'ils pourraient faire, à deux, il voulait encore s'attacher à ses lèvres, ou laisser son coeur le guider, mais aussi il voulait en savoir plus sur elle, il voulait tout entendre sur qui elle était... « ... faire ce que tu veux. » Tout lui irait tant qu'il était avec elle. Il tenta une nouvelle approche, posant ses mains sur sa taille, sans pour autant venir tout près d'elle. « Et je peux toujours t'inviter à diner si tu es libre ? »

Ce n'était après tout qu'un baiser... enfin deux. Alors pourquoi cela semblait être si... important?! L'esprit de Jude était complètement embrumé. Elle le regardait et tout chez lui provoquait une multitude de sensations et d'émotions chez elle... Elle se savait perdue... et comme pour chasser ce sentiment d'être définitivement à sa merci elle le taquinait. Sans doute pour chasser cette angoisse sourde qui apparaît lorsque l'on se sait à deux doigts de baisser définitivement sa garde. - Moi ? Ou juste... le prétexte d'être... ensemble. Elle marchait sur des oeufs ayant désormais peur de le faire fuir.

Lorsqu'il évoqua sa limonade elle revint sur terre une seconde, tout cela lui semblait très loin tout à coup. On pourrait ? Il fit une pause imperceptible dans sa phrase, assez pour que son esprit vagabonde et elle était bien contente d'avoir mis quelques centimètres supplémentaires entre eux... ce qu'elle voulait ?! Sauf qu'il s'approcha... déposant ses mains sur sa taille et elle sentit un frisson remonter le long de sa colonne. Et finalement un dîner ? - Il est un peu tôt pour dîner... mais... Elle réfléchit une seconde, posant l'une de ses main sur son torse elle sentit le rythme dans sa poitrine. - On pourrait troquer ta limonade contre du café... mon canapé est très confortable... elle avait ce sourire idiot sur le visage... et des dizaines de questions plein la tête.

Elle réussissait à l'adoucir, à ce qu'il ne soit pas sur la défensive, ou moins qu'à l'habitude en tout cas. Il ne voulait pas non plus se décharger de toute sa méfiance, mais il lui semblait impossible que Jude ne soit capable d'être mauvaise par quelque moyen que ce soit. « Ça me suffit largement. » Il n'avait pas besoin d'autre chose. Ensemble, c'était pour l'instant un mot simple. Il n'y avait que lui et elle. Rien d'autre qui n'interférait. Aucune raison qu'il ne sorte de ses gonds, ou qu'il lui montre qu'il n'était pas un homme qui tenait cette attitude presque idyllique sur la durée. De toute manières, il ne la connaissait pas depuis assez longtemps pour savoir si elle espérait aussi que ça ne dure.

Felix cherchait le contact, à présent qu'il savait qu'elle était réceptive à cette osmose qui se dégageait entre eux. Il était venu pour la capturer à nouveau entre ses bras, elle ne se dégagea pas une nouvelle fois, posant sa main sur son cœur qu'il aurait parié sentir battre plus rapidement, comme dans un état de fibrillation. « Si tu veux encore de moi ce soir. » C'était osé, mais il parlait seulement de diner. Tout s'embrouillait assez dans sa tête pour qu'il ne sache comment garder sa belle auprès de lui. Il n'avait pas le moindre projet de la jeter fissa. Ses mains remontèrent le long de sa taille, rejoignant son dos en même temps qu'il vint de nouveau l'embrasser. « Je vote pour le canapé. » qu'il fait entre deux baiser la regardant droit dans les yeux, avec un sérieux qui frôlait la détermination. Il la poussait à reculons vers la porte d'où ils venaient, la tenant fermement comme s'il ne pouvait plus se séparer d'elle. « Et pour le café... » Il s'arrêta un instant, curieux de tout, souriant finalement à son tour avec elle. « Qu'est-ce qui te fait tant sourire ? »