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| — hopeless wanderers (w/april) | |
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| — hopeless wanderers (w/april) | Lun 8 Oct - 10:06 | | | DON'T LET YOUR HEART GROW COLD I WILL CALL YOU BY YOUR NAME I WILL SHARE YOUR ROAD ft. april Le vent siffle à ses oreilles tandis que le galop, puissant et magnétique, de l'animal bat le rythme. Devant eux, l'horizon semble loin, si loin, inatteignable, et pourtant si proche à la fois. Ses paumes serrent doucement la bride, un mouvement imperceptible et pourtant précis, et l'allure ralentit. Dans le ciel, quelques nuages cotonneux semblent reprendre la course folle, cachant ça et là les rayons de l'astre brillant. C'est une belle journée, comme il les aime. La température est idéale, Sulli ne porte d'ailleurs qu'un vieux veston en jeans pour protéger sa peau de la brise lorsqu'il lance le cheval au galop. Aujourd'hui, la balade n'en est cependant pas vraiment une, du moins n'est-elle pas sans but. D'un mouvement de la main droite, l'animal comprend qu'ils bifurquent. Quittant la tranquillité d'un chemin de terre, il rejoignent la route du comté qui mène à Mount Juliet. Une route goudronnée mais un peu cahoteuse. Ils avancent ainsi quelques courtes minutes, Sulli sait exactement où il va. D'ailleurs, déjà, il aperçoit la tâche sombre de la carrosserie qui se devine devant eux. Avec une impulsion des cuisses, il lance sa monture et a rapidement rejoint le véhicule.
Le capot est ouvert, la portière du côté passager aussi. Son cheval et lui font le tour, puis il se laisse glisser contre le cuir de la selle et ses genoux fléchissent lorsque ses bottes claquent contre le bitume. "Problème de monture ?" fait-il dans un sourire malicieux quand il aperçoit enfin April. Plus tôt, alors qu'il était occupé à repeindre les barrières autour de la maison, il avait reçu un appel téléphonique de sa part lui expliquant qu'elle était en panne au bord de la route. D'ailleurs, à son air débraillé et ses pantalons tâchés de blanc, aucun doute n'était possible quant à ce qu'il faisait quelques minutes auparavant. D'un mouvement souple, il attache la bride du cheval au passant de son jeans. L'animal est docile, il suit chacun de ses mouvements comme s'ils n'étaient qu'une seule et même personne.
Avec un grognement qui lui est caractéristique, Sulli s'approche du capot ouvert et s'y penche. A l'intérieur de la machine, c'est comme un labyrinthe. Il observe les tuyaux, touche un bidule, sonde un truc un peu chaud. Mais non. Il se redresse avec un regard désolé envers son amie. "Je n'y connais absolument rien en mécanique," confie-t-il en croisant les bras sur sa poitrine. "Si tu veux, j'attends la dépanneuse avec toi ?" propose-t-il alors en lot de consolation. Son truc à lui, à Sulli, ce sont les animaux. Les veaux, les chevaux, même les chiens et les chats, mais les tôles et les objets sans âme, il ne sait absolument pas faire. De toute façon, ça ne l'intéresse pas vraiment. |
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| Re: — hopeless wanderers (w/april) | Lun 8 Oct - 18:01 | | | Elle était enfin sortie du boulot. Un soupire de soulagement s'échappa de ses lèvres teintées d'un rouge soutenu. Elle s'en voulait un peu d'avoir laissé Magnolia à Maven pour l'après-midi. La pauvre, elle qui avait encore du mal avec le contact humain devait se coltiner la gamine d'une amie. Adorable, mais pas toujours facile à vivre. Elle savait néanmoins que la brunette avait du caractère et qu'elle n'allait pas se laisser faire devant le moustique pas plus haut que trois pommes. Un sourire niais se dessina sur son visage en imaginait la scène. Elle salua ses collègues et agrippa le volant de sa voiture. Elle démarra et profita de ce beau temps que lui offrait cette journée. Elle aimait sa fille plus que tout au monde, mais elle aimait aussi se retrouver seule avec elle-même. Pas longtemps, mais juste un peu. Elle roulait déjà depuis un petit moment, la radio qui chantonnait les derniers tubes de country à la mode jusqu'à ce que son tas de ferrailles ne fasse de drôles de bruit. Elle grimaça avant que le moteur ne se stoppe tout d'un coup et qu'elle se retrouve en plein milieu de la route et autour des champs. Interdiction de jurer, elle n'avait pas le droit de jurer même si elle en avait très envie. - Non, non, non! - Hurla-t-elle en sortant de sa voiture comme une furie. Elle ouvra le capot. C'était pire qu'un casse-tête chinois ce truc. Elle n'y connaissait rien et pourtant son garagiste lui avait déjà expliqué quelques trucs, mais elle avoue qu'elle n'avait rien retenue. - Tu n'as pas le droit de me lâcher maintenant. - Lança-t-elle comme si le saint esprit allait réaliser un miracle pour la sortir de là. Il ne lui restait qu'une chose à faire appeler quelqu'un à l'aide. Elle détestait devoir demander de l'aide, elle détestait jouer les victimes, mais là elle n'avait pas le choix. Elle appela d'abord Rey, mais il ne répondit pas. Il devait certainement être occupé. Elle descendit dans ses contacts et le seul nom où une petite lumière clignotante imaginaire s'affichait était celui de Sulli. Son ami Sulli, ce vilain ours mal léché. Elle l'appela. Sa bonne étoile était finalement présente parce qu'il répondit positivement. Elle se posa sur la place passager et poirota en l'attendant. Heureusement, le temps était toujours stable et aucun vilain nuage ne pointait le bout de son nez. Elle se tourna les pouces, compta le nombre de bétails dans les champs au moins vingt fois avant d'entendre cette voix tant attendue. Elle tourna le regard vers l'homme et son cheval. Elle lui tira la langue comme un enfant suite à sa remarque. Elle s'extirpa de sa voiture et caressa le cheval de l'homme qui le suivait machinalement jusqu'au capot de la voiture de la jeune femme en détresse. Le grognement habituel de monsieur Branson fit sourire la jeune femme. Elle s'était attachée à ce trait de sa personnalité qui lui appartenait. Le ronchon par excellence. Il était l'orage grondant et elle le soleil étincelant. Il regarda l'intérieur du capot comme-ci c'était un théorème de mathématiques. Elle comprenait alors à son regard désolé qu'il n'allait pas pouvoir l'aider. Tant pis! - Pas de problème, c'est déjà super gentil de ta part d'être venu. Oui avec plaisir. - Elle lui adressa un sourire sincère. Elle attrapa son portable et passa un coup de fil à la dépanneuse, chose qu'elle aurait dû peut-être faire en premier. Elle replaça son portable dans la poche arrière de son jean et s'accouda contre ce truc qu'elle appelait voiture qui l'avait lamentablement lâché. - Ils ont dit qu'il n'allait pas tarder, mais on ne sait jamais avec ce genre d'agence de dépannage.. - Souffla-t-elle en regardant ses santiags avant de relever le regard vers son ami. - Désolé pour cette prise d'otage.. Tu devais être certainement occupé. - Ajouta-t-elle en voyant l'état de ses vêtements. |
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| Re: — hopeless wanderers (w/april) | Lun 8 Oct - 22:36 | | | L'impétueux abandonne là l'analyse toute imprécise des moteurs, bougies et autres radiateurs, se redresse en essuyant ses paumes contre le jean de son pantalon et fait deux pas en arrière. Derrière lui, son compagnon émet un hennissement à peine perceptible, Sulli tend la main et effleure l'encolure. L'étalon appartenait à Emmett, ils l'avaient recueilli au ranch, tout poulain effarouché qu'il était alors, plusieurs années auparavant et, sous la patience et la bonté du vieillard, il s'était mu en une beauté puissante et disciplinée. Il était alors rapidement devenu le préféré du vieux Greenshaw, qui ne montait plus que lui et seulement lui. Il prétendait parfois que le cheval avait le don de voir son âme, que ses yeux d'un noir profond le sondait et le devinait tout entier. Naturellement, à la mort de celui-ci, Sulli s'était entiché de la bête ; c'était comme si l'esprit de l'ancien propriétaire demeurait parmi eux. Et, alors, tandis qu'il passait ses soirées assis dans l'écurie aux côtés de l'animal, dans la paille et le foin, il avait compris ce qu'Emmett entendait par son baratin poétique. Au fond des prunelles sombres, une étincelle d'origine sauvage. Patiente, obstinée, inlassable. Elle observe calmement, scrute, étudie. Naturellement, ce cheval était devenu son préféré. Il avait lu en lui des choses dont Sulli ne soupçonnait pas même l'existence. Il avait lu la tristesse, l'accablement, la lassitude, et il y avait apporté un remède en tendant simplement l'encolure ou en hennissant une réponse à des questions informulées. C'est pourquoi les choses inanimées ne lui importent que très peu. Pourquoi s'encombrer d'une voiture, aussi puissante ou chère soit-elle, quand il est possible de se choisir un véritable compagnon de route, un compagnon de vie ?
April raccroche rapidement et l'homme hoche simplement la tête de gauche à droite lorsqu'elle s'excuse. Les iris scrutatrices s'attardent sur les vêtements tâchés qu'il porte, mais il hausse simplement les épaules. "La première couche aura le temps de sécher," confie-t-il simplement pour clore le débat. Elle ne s'attend tout de même pas à ce qu'il la lâche au bord de la route. Au fond, d'ailleurs, Sulli ne peut refréner ce sentiment de doucereuse fierté à l'idée que ce soit lui qu'elle ait appelé en premier lieu. De toute sa vie, jamais personne ne le décrivit comme quelqu'un de responsable ou d'en tant soit peu fiable. Il fut le gamin Branson dont le père était un taulard, l'adolescent dégingandé dont la mère l'envoyait faire ses courses (des litres et des litres de pinard en berlingot) ou encore le jeune homme qui avait tant séché les cours qu'il en avait oublié la forme d'un pupitre. Qu'April ait pensé à lui pour lui venir en aide le touchait d'une façon particulière. C'était un sentiment tiède et agréable, qui laissait une marque invisible et tendre contre son échine. Une émotion douce qui appliquait un rythme prudent aux battements de son cœur. Certes, ce n'était qu'une panne de voiture et quelques minutes à être coincés aux abords d'une route à attendre une fichue dépanneuse. Cependant, la situation le remplit d'une nouvelle audace.
Et, alors, ce sont chacun de ses muscles qui se détendent. Le frémissent, aux bords des lèvres, fait sourire jusqu'à ses yeux. Ne sachant plus exactement quoi faire de ses dix doigts — parfaitement inutiles au cœur d'un capot — il les enfourne dans les poches de son pantalon et se laisse aller contre la carrosserie. La tôle est fraiche. A ses côtés, le cheval s'est éloigné de quelques pas et a porté toute son attention sur un brin d'herbes folles. "Comment va Magnolia ?" S'il est vrai que Sulli ne possède pas une once d'instinct paternel, il avoue sans honte que la gamine l'épate. Un rayon de soleil, comme sa mère après tout. Une énergie débordante et sans faille. "Tu devrais l'emmener un de ces jours, on a eu des veaux. Elle les aimerait sans doute." |
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| Re: — hopeless wanderers (w/april) | Sam 13 Oct - 11:05 | | | Ses mots avaient clos le débat. Elle savait qu'il ne pouvait la laisser seule au milieu de la route. Il était grognon tout ce que vous voulez, il avait tout de même un cœur. Ce cœur que April avait découvert au fur et à mesure que leur relation se construisait. À l'époque ses parents lui auraient interdit de le fréquenter. Il avait cette mauvaise réputation et pourtant, il n'avait rien à voir avec ce qu'on disait de lui. Comme quoi, il ne fallait jamais écouter les rumeurs et se faire une idée d'une personne par le bouche à oreille. Le passé était le passé. Le présent était tout à fait différent. Le passé était la continuité du présent, un présent bien meilleur et remplie d'exploit. Elle était une mère célibataire indépendante et lui était à la tête d'un ranch. Il s'approcha les mains dans les poches de son pantalon et se posa à côté d'elle appuyé sur la carrosserie. Un silence avant d'entendre cette voix lointaine la décrochait de ses pensées qui divaguaient sur l'horizon. Cette horizon qui s'étendait à perte de vue. Elle aimait sa campagne, elle aimait cet endroit isolé de l'effervescence de grandes villes. Parfois, elle s'imaginait voyager, voir d'autres endroits que son patelin qu'était Mount Juliet, mais elle y revenait chaque seconde. Tout était rattaché à sa ville natale. Du moment où elle y est née, à l'abandon de sa propre famille jusqu'à aujourd'hui. Jusqu'à cet instant où elle était perdue sur la route avec son ami Sulli. Elle hocha de la tête pour revenir sur terre et la tourna légèrement en sa direction. Un sourire s'accrocha à ses lèvres. - Elle va bien. Elle déborde d'énergie, d'ailleurs elle me fatigue parfois, mais ce n'est rien. Elle est mon univers. - Elle détourna le regard. Magnolia était sa victoire, elle était son tout. À chaque fois qu'elle parlait d'elle ainsi, une légère perle venait couler le long de sa joue. Elle l'effaça discrètement avant de lâcher un rire nerveux d'entre ses lèvres. Sa proposition la toucha en plein cœur. Cet instant la toucha et peut-être que cela aurait été insignifiant pour quiconque, mais ce moment-là où ils n'étaient rien que tous les deux à parler simplement en attendant la dépanneuse, ce moment, elle voulait qu'il soit éternelle. Ne jamais l'effacer, l'oublier de quelconque façon. Elle voulait le garder en mémoire. Gravé, encré. - Avec plaisir. On viendra et c'est sur qu'elle les aimera. Elle adore les animaux. - Répondit-elle le regard pétillant. Elle soupira, mais pas un soupire de désespoir. Un soupire de bien être. Elle était bien à cet instant malgré l'incident qui c'était produit. L'incident n'avait plus d'importance. L'important s'était qu'elle allait bien. Que tout allait bien. - Tout se passe bien au ranch? - Demanda-t-elle curieusement. |
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