boulevard des airs - (deborah)

01. Âme perdue au milieu d'un système social trop bancale pour apercevoir le bonheur. Gamine au regard teinté de mille couleurs, lumière solaire planté dans le cœur. Berceau de l'enfance renversé, rejeton d'une mère trop paumée pour assumer, un père au visage fantomatique. Petite plume échouée dans les caniveaux de la vie. 02.Ces visages qui se bousculent et les promesses d'un avenir meilleur suspendu sur les lèvres. Les familles d'accueil pour étiquettes, ces personnes que l'on charge d'une bienveillance sans condition. Elle n'y a jamais trouvé sa place Deborah. Debby de son surnom accroché sur son visage enfantin. Elle s'intègre pas Debby, enlisé dans une solitude sans frontière, la méfiance visée à son âme. 03. Enfant venu d'ailleurs, Mont Juliet est l'inconnu pour Deborah lorsqu'elle y met les pieds pour la première fois. Elle a tout claqué la gamine longuement paumée. Elle ne supportait plus la pitié ancré dans le regard de cette famille qui l'avait accueilli. Une de plus sur une longue liste déjà établie. Rêve d'ailleurs, quête de liberté, point d'encrage éphémère, elle se perd de nouveau dans une ville dont elle ne connaissait rien. Elle voyage avec son cœur en bandoulière.  04. Ce n'est pas l'édorado, ni la grande vie, c'est la dérive en eaux troubles, la vie d'une bohémienne en perspective dans les rues de cette ville. Deborah, elle a jamais compris lorsqu'il s'est arrêté posant son regard sur elle alors, qu'elle quémandé un peu d'argent dans les rues, essuyant les insanités des passants. Il lui a tendu la main Jake, deux âmes solitaire écorché par les affres de la vie. Elle a rien demandé, Deborah. Elle l'a suivi alors, qu'il lui proposait un refuge. Un an qu'il est entré dans sa vie, 365 jours qu'elle est entrée dans cette famille pour ne plus en sortir.  Pour la première fois de sa misérable vie, elle se sent chez elle, à sa place. Elle s'y accroche Deborah comme si son monde allait s'écrouler de nouveau. Elle sait pas ce qu'il représente pour elle, elle se perds dans cette attraction qu'il attise en elle et elle sait juste qu'elle lui doit beaucoup. 05. Deborah, elle s'accroche pas, elle aime pas ça. Elle aime pas l'idée de dépendre de quelqu'un, de sentiments à sens unique parce qu'elle a trop souffert, Debby. Trop de cicatrice sur le cœur à attendre le bonheur qu'elle juge trop éphémère pour se donner cette peine. Elle sait que le passé est mauvais conseillé, qu'elle mérite mieux, que la vie n'est pas qu'une p*tain et pourtant, elle s'efforce de tenir son monde intact. Sauf pour lui, Jake, elle serait capable de tout et n'importe quoi. Héros d'une bouteille balancée à la mer. 06. Deborah, elle fume pas, se drogue pas, elle fini parfois par mettre son âme au fond d'un verre. C'est pas franchement beau à voir. La fragilité gravé dans le regard, poupée délicate qui vacille autant que son monde autrefois. Les mots qui claquent, l'alcool balai d'un revers cette retenue qu'elle peut avoir à bien des égards. C'est pas un joli tableau, c'est moche, ça fait mal, écorche les âmes de son entourage de la voir se faire autant de mal mais, Deborah, elle s'en fout parce que pendant l'espace d'un instant, elle se fou du regard des autres, ce de les autres diront demain. 07.Artiste, avocate, conquérante du monde, elle avait des rêves pleins la tête Deborah. C'était beau, léger, c'était avant. Idées avortées, désillusions douloureuses. Pourtant, elle est cultivée la gamine sous son regard de biche. Les fesses posées sur le sol dur & froid, assise en tailleur, un livre posé sur les genoux, elle creuse son intelligence, la poupée brune. Elle est pas conne, elle sait que ça lui servirait probablement à rien, qu'elle en a pas besoin dans la famille Wolf. Un refuge comme un énième encrage parce que ça personne ne pourra lui ôter. 08.Parait que maman Jenner est morte il y a peu. Décédé, crevé. Qu'importe, elle a perdu de son vestige d'antan en renonçant à ses droits parentaux abandonnant la gamine aux services sociaux. Debby, elle a balancé l'info d'un haussement d'épaules, essuyant d'un revers la nouvelle. Morne réaction pour un membre aussi proche d'elle, la seule peut-être. Deborah, elle se souvient de ces lettres où les mots étaient couchés avec maladresse, implorant le pardon pour les maux laissés à l'encre indélébile. Deborah n'a jamais répondu, laissant les remords&les regrets bafoué sa vie autant qu'elle avait réussi à bafoué la sienne. 09. Poupée de porcelaine à la fragilité gravé dans le regard, la douceur de l'innocence sous laquelle se dissimule les affaires de la famille Wolf. Deborah a pleinement connaissance de ces regards que les autres glissent sur le nom Wolf, de leurs affaires plutôt douteuses&de leurs mains sali par la drogue en tout genre. Si elle s'en tient plutôt éloignée, elle y baigne malgré tout. Jeune femme à l'innocence pale. 10. Deborah, elle est brisée, recolle sans cesse les morceaux de son âme meurtrie, danse la musique dans les oreilles lorsqu'elle est seule, possède un poisson globuleux que tout le monde trouve moche sauf elle, n'a pas la main verte les plantes finissent toutes par mourir, est gourmande, déteste les chats et leurs regards sournois, les orages, les films d'horreur, déteste les cons, la trahison, le mensonge à outrance et toutes ces conneries dans l'genre. Bref, Deborah, c'est un tourbillon de convictions et de contractions en permanence.

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