(i thought i would be happy by now)

(small town boy with big town dreams)
si aujourd'hui il vous dira qu'il n'y a pas meilleure place ou vivre qu'à mount juliet, il n'a pas toujours pensé de cette façon. à l'adolescence, il s'imaginait quitter son petit coin de pays, explorer le monde. il idéalisait beaucoup les grandes villes, mais a déchanté lorsqu'il s'est retrouvé à new york pour ses études universitaires. trop bruyante à toute heure du jour ou de la nuit, trop peuplée, pas assez chaleureuse, il ne semblait trouver que des défauts à cette grande ville à laquelle il avait longtemps rêvé.

(in a crowd of thousands)
il s'était toujours imaginé tomber amoureux d'une fille de mount juliet.  il faut dire, son père et sa mère, tous deux natifs de la petite ville, ont toujours été un peu vieux jeu, s'imaginant le pires des filles de la grande ville. à l'adolescence, c'était la fille du sherif qui faisait battre son coeur - comme elle faisait battre celui de bien des garçons. pourtant, c'est lors d'une soirée, pendant ses années universitaires, qu'il a fait la rencontre de celle qui deviendrait éventuellement sa femme. elle n'a rien de spécial cette rencontre, un regard échangé au milieu de la foule, une discussion qui se termine aux petites heures de la nuit. elle aurait du n'être qu'une anecdote qu'il aurait raconté à ses potes le lendemain, après ma troisième bière, je l'ai abordée et on a discuté tout le reste de la soirée, mais les jours ont passés et elle ne semblait pas vouloir quitter son esprit. il était amoureux.

(forever and always)
veux-tu m'épouser? il l'avait dit avec une petite pointe de nervosité parce qu'elle avait tout de même l'option de dire non, mais il était confient. il la regardait, ses yeux bleus plongés dans les siens, un sourire venant se dessiner sur son visage à l'instant ou elle hocha la tête, répondant positivement à sa question. ce soir-là, il avait appelé ses parents pour leur annoncer la nouvelle, sachant pertinemment que sa mère n'accepterait pas de ne pas être la première à savoir. s'ils avaient continuer à nourrir l'espoir que leur fils reviendrait à la maison et s'amouracherait d'une fille de la campagne, ils étaient tombés sous le charme de nancy à l'instant ou ils l'avaient rencontré. elle te rend heureux et c'est tout ce qui compte, que lui avait dit sa mère ce jour-là.

(oil and water)
c'était quelques mois après leur mariage, il lui avait dit vouloir rentrer à mount juliet. à sa grande surprise, elle avait accepté, peut-être trop rapidement. il aurait du savoir que ça ne fonctionnerait pas. je te quitte. je retourne à new york. il avait lu cette lettre des dizaines de fois, les mots se bousculants dans sa tête. puis, il avait fait le tour de la maison. plus aucune trace d'elle. c'est au milieu du salon qu'il est tombé à genoux avec l'impression qu'on venait de lui donner un coup de poing en plein ventre, l'air quittant son corps. il lui a fallu un long moment avant d'être capable de bouger, de faire quoi que ce soit. il a passé le reste de sa journée à se questionner. comment avait-il pu ne pas voir les signes? était-il si aveugle? peut-être que ses parents avaient raison au fond, qu'il aurait du épouser une fille de mount juliet. parce que les filles de la villes parviennent difficilement à s'adapter à la vie dans des petites villes de campagne. ce soir-là, il s'est endormi sur le divan, incapable de se glisser dans ce lit maintenant beaucoup trop grand pour une seule personne. il devait bien être trois heures du matin lorsque le sommeil le gagna finalement, lui qui guettait la porte d'entrée dans l'espoir de la voir revenir, lui dire qu'elle ne savait pas ce qu'elle disait dans cette lettre, que c'était une erreur.

(come back home)
il faut que tu passes à autre chose. accoudé au bar, c'était presque devenu une habitude de finir ses soirées-là. il n'y allait pas pour se saouler. enfin, pas toujours. il se contentait d'une ou deux bières, ayant besoin de compagnie plus qu'autre chose. il détestait à quel point la maison était rendue vide sans elle. il ne supportait pas le silence, le seul bruit résonnant sans cesse était celui des aiguilles de l'horloge, lui rappelant que le temps passait et qu'elle n'avait toujours pas regretté sa décision. c'était toujours lorsqu'il passait trop de temps seul chez lui qu'il enfilait les bières le soir venu, vaine tentative pour endormir la douleur. il n'a jamais réellement cessé d'espérer, james. après tout, cette alliance qu'il portait toujours était nu élément tangible qui lui disait qu'elle reviendrait, qu'elle avait sans doute juste besoin d'un peu de temps. puis, ses voeux ont été exaucés. elle est revenue. comme si la vie reprendrait là ou elle s'était arrêtée lorsqu'elle était partie. c'était naïf que d'espérer retrouver leur vie à deux. plutôt que d'éprouver de la joie, c'était la colère, la déception, la douleur qui le submergeait lorsqu'il posait son regard sur elle, incapable de l'aimer comme autrefois. alors, il l'évite depuis et, si l'éviter est impossible, il est froid et distant. il s'était longtemps dit qu'il passerait l'éponge sur cette erreur si elle revenait, qu'il oublierait qu'elle était partie, mais les mois se sont écoulés et la plaie s'est agrandie de jour en jour, la rendant plus longue à cicatriser.

running your finger down the wall