Le fond de la bibliothèque, petit coin tranquille où tu as l'habitude d'aller depuis que tu es jeune. Endroit peu fréquenté. Peu de personnes vont jusque là. Alors c'est devenu un peu comme ton QG. Ton havre de paix. L'endroit où tu vas quand t'as envie de te poser un peu, loin de tout, loin du monde. T’as envie de réfléchir et rien d’autre que ce lieu pour le faire. Tu sors ton carnet, t’as besoin de poser tes réflexions au clair. « Ma sœur m’a encore parlé de mon « frère », de son ex et de son fils, elle comprend pas que je m’en fou ? Pourquoi je m’intéresserais à lui alors qu’il nous a zappé depuis un moment ? » Que tu finis t’écrire sur ton carnet avant de lever les yeux… et tu restes figé. Un instant. A la vue d’une demoiselle qui s’approche sans réellement te voir sur le coup.
Posy. Posy et ses cheveux d’ange, Posy et son visage parfait. Elle est belle. Posy elle a toujours été belle. Ce sont les souvenirs que tu as gardé d’elle, quand elle est partie. L’adolescent que t’étais avait craqué pour elle. En silence. Parce que l’adolescente qu’elle était, elle ne voyait pas que tu la regardais autrement qu’une simple amie. Elle ne l’a jamais su, elle l’a jamais comprit et toi tu n’as jamais eu le courage de lui dire. Et Posy, c’est devenue un souvenir du passé, un souvenir au goût amer. Du regret pleins le cœur, de la colère pleins la tête. Souvenir qui refait surface à chaque fois que tu la voyais à la télé. Et puis finalement, les années passant, t’as simplement arrêté de penser à elle. A votre dernière dispute. Elle essayant de reprendre contact, toi l’envoyant chier. T’as simplement oublié cette relation que vous aviez, dans le temps.
Et tout d’un coup, elle en face de toi, ça te replonge des années dans le passé. Ça ne t'étonne pas de la voir ici, après tout c'est avec elle que tu as connu cet endroit, c'est avec elle que tu venais. Autrefois. Et t’hésites. T’hésites longtemps. Est-ce que tu devrais replonger ton attention sur ton carnet ? Faire comme si tu ne l’avais pas vu, ou est-ce que tu devrais l’aborder. Est-ce que la notion de prescription existe quand on a agi comme un connard ? Tu te questionnes longuement mais sans te rendre compte, presque machinalement, tu te lèves, tes pas te porte jusqu’à la jeune femme. Trop tard pour faire marche arrière. « Posy ? » Comme si tu n’étais pas sûr que c’était elle. Comme si… parce que la demoiselle tu l’aurais reconnu n’importe où.
panic!attack
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Re: you're only a memory (posy) | Ven 19 Oct - 21:11
Ouvrir la porte de ce lieu empli de passé. pas autant que chez elle, évidemment, mais tout de même. la bibliothèque, elle aimait tant y fuir pour éviter de se la jouer fille de ranch. aimant tant y lire, pour essayer de s'évader un peu plus que dans la réalité. et après des années, voilà qu'elle y retournait: avec une carrière, des rêves réalisés. pas encore achevés, non. fallait les mettre en parenthèses, les sortir de ses pensées. encore. alors, oui. elle y retournait. pour y retrouver son coin qu'elle aimait. l'odeur des vieux bouquins inchangés: à croire que personne ne les empruntait.
Posy, s'avançait. confiante. seconde maison, ravivant en son cœur de douces chansons. ça lui faisait du bien, de pas avoir à confronté les regards jugeurs ou pleureurs des kydd. d'être un peu seule, un peu elle. craignant de s'oublier, de cette foutue contrée. ici, rien ni personne ne pouvait la faire chier. en tous cas, elle conseillait pas d'essayer... ses doigts fins défilaient sur les couvertures, alors qu'elle se promenait entre les rayons, entre les rangées.
-"Posy ?"
voix inconnue, du moins, elle croit. curieuse, son visage se tourne vers celui qui ose l'interpeller, sourcils froncés... beau jeune homme, beau jeune homme. sauf qu'elle sait trop bien qui tu es.
Jemaël.
sans un mot, sans expression. elle l'étudie, ce visage qu'elle aurait dû s'attendre à revoir ici. et pourtant, ça faisait un bout de temps maintenant que son cerveau avait trié le dossier: préférant l'oublier. celui qu'elle n'avait jamais compris, celui qui pour une raison obscure avait préféré la rejeter. broyant leur belle amitié, décidant que la blonde n'était qu'une page à tourner. et voilà maintenant, qu'il revenait. l'interpellait. lui.
-"... oui?"
hésitation. entre prétendre ne pas le reconnaître, ou l'envoyer paître. qui sait? venait-il pour s'excuser, pour son succès? pour des regrets, pour encore une fois mieux l'oublier? oui, qui sait. qu'il se méfie. malgré les années, posy n'est que rarement d'humeur à pardonner. pas quand elle avait cru à une éternité, à un sourire qui allait durer. pas quand tout ça, sous ses yeux presque brillants avaient été brisé.
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