breakfast, little miss sunshine. (r/april)

Le calme à son image en tant que larme. On n'a pas le temps de la provoquer que bien souvent il s'impose à nous sans que l'on puisse le demander. Une sensation que tu apprécies, tu l'avoues. En une journée bondée de boulot, cela pouvait survenir en plein milieu d'une consultation, d'un coup de téléphone ou même d'un message écrit sur ton smartphone. De tout, de rien donc. Sensation apaisante mais trop éphémère durant la semaine, c'était une certitude. Pourtant, même en durée de congés tu prenais le temps de te pencher sur certains de tes dossiers médicaux. Lorsque tu étais partie de New York, tu avais remis certaines des cas de tes patients à tes collègues. Tous étaient compétents dans leurs domaines respectifs, certes, mais certains de tes patients, tu les suivais depuis des années pour ne pas dire des lustres. Une manière bien indirecte de dire que parmi eux, certains figuraient parmi ton cercle d'amis. Entre collègues, vous échangiez des informations, des hypothèses qui mènerait des résultats sur les effets escomptés. Pourtant, l'un des dossiers que t'avait envoyé Kenneth – l'un des amis de longue date de la faculté – se voulait à la fois particulier et délicat. Il s'agissait de son propre neveux, le fils de son frère dont il avait hérité la responsabilité de tuteur. Des parents ayant succombé sous l'impact de l'accident de voiture face à un poids lourd. Seul le gamin avait tiré son épingle du jeu en ayant été propulsé à travers la vitre arrière du véhicule. Un manque de vigilance – attacher sa ceinture – lui avait sauver l'existence. Une vie, certes mais le pronostic vital qu'avait pu donner son ami était en jeu. L'angoisse et le lien de l'affaire était donc à prendre avec beaucoup de recul. Dans le comac, le petit bonhomme lutter entre la vie et la mort car un cailloux c'était formé de manière indélicate sur une zone sensible de l'abdomen. Sans réellement le vouloir, l'affaire te renvoie à cette fameuse soirée de ce vingt-quatre décembre où Sora à vu son existence s'éteindre. Le temps s'écoulent en deux années, l'eau coule sous les ponts pourtant les flashs sont bien présents, survenant malgré toi. Le regard plongé dans les lignes du mail de ton camarade, tu relis attentivement le dossier et les analyses du jeune garçon âgé de huit ans. Il y avait une façon d'apprivoiser l'opération et cela Ken le savait pertinemment. Cette marche de manœuvre, tu avais été le seule à le faire dans le région si prisée de la Grosse Pomme. Une opération houleuse, incertaine qui demeurait à double tranchant. Passer ou casser. En t'envoyant le message, il n'osait pas te demander directement de prendre le cas de son neveu en main. Tu soupires non sans passer ta main dans ta tignasse légèrement en bataille, portant tasse de caféine à tes lèvres. Encore brulant, le contenue réveille brutalement ta gorge. Tu grimaces quelque peu tout en commençant à rédiger un commentaire primaire mais efficace à ton ami. La décision était en suspend, tout dépendrait de ton emploi du temps et des dispositions à venir mais tu ferais en sorte de pouvoir être disponible – comme toujours. Faire garder Ema ne serait pas un souci, l'aide ne manquait aucunement dans le coin. Au moment où tu t'apprêtes à engager une énième phrase, une voix amusé et coutumière te tire de l'écran de ton ordinateur portable. Comment dire que ta meilleure amie avait le chic pour être on ne peut plus en retard. «  Ah ce que je vois, Mistinguette est toujours en colère avec sa montre, hm ? ». Un rire amusé emplit d'élan fraternel. Après tout le seul salon du thé du coin demeurait témoin de ses nombreux retards.

Toujours en retard. Elle détestait ça la jeune maman d'être à la bourre. Ce n'était pas dans ses habitudes, c'était surtout dans celles de sa fille qui avait le mode on de l'option escargot. Si elle pouvait se brosser les dents un petit peu plus vite tout s'arrangerait. Elle était surtout bien endormie la gamine qui avait veillé un peu plus tard que d'habitude. April n'avait pas résisté à son regard de chien battu. Maman gâteau. Elle la porta sur ses épaules pour aller plus vite. Attacha sa ceinture et sauta au volant pour la conduire à l'école. Rey devait certainement déjà l'attendre au salon de thé là où ils aimaient prendre leur petit déjeuner. Leur endroit à eux. Leur repère. Elle fit des millions de baisers sur la frimousse de son petit ange qui somnolait. Un vrai zombie. Elle regarda ensuite l'heure. Impardonnable. Elle était impardonnable. Elle se pressa pour rejoindre le lieu de rendez-vous manquant de tomber à plusieurs reprises. Le stress d'être en retard la faisait perdre l'équilibre. Elle reprit son souffle arrivé devant la porte du salon de thé avant de la pousser pour y rentrer. Elle salua les propriétaires et quelques clients qu'elle connaissait d'un sourire sincère avant de rejoindre la table. Leur table. La table réservée à ces deux meilleurs amis qui se complétaient malgré tout ce qui les opposaient. - Pardonne-moi mon retard! - S'exclama-t-elle amusée, mais elle était sincèrement désolée. Un air offusqué se dessina sur son visage suite à sa remarque avant de rire avec lui. Elle s'installa à la chaise juste en face. - Je ne pourrais guère être en colère avec ma montre puisque je n'en ai pas mon garçon. D'ailleurs, cela serait un joli cadeau de Noël. Petit message subliminal.. - S'exclama-t-elle en haussant les épaules, le regard innocent. Non ce n'était pas bien ce qu'elle venait de dire. Elle pinça ses lèvres avant de secouer sa tête comme pour effacer ses propres mots qui s'étaient malheureusement déjà enfuit. - Je suis une vilaine fille.. Entre le retard et les demandes de cadeaux à tout va.. Pfff je crois que c'est ma puce qui déteint sur moi. - Elle rigola à nouveau de son rire cristallin. Elle attrapa le menu et regarda ce qu'elle allait prendre. Est-ce qu'elle allait changer pour une fois? Elle n'en savait rien. Elle posa à nouveau son regard sur son meilleur ami. - Où sont passés mes bonnes manières? La journée commence bien... Comment tu vas? La petite va bien? - Demanda-t-elle enfin un sourire toujours étincelant accroché à ce visage enfantin.

Ce coin reculé de la ville avait toujours été un lieu particulier, d'autant plus lorsque l'amitié qui te lier à la jeune maman célibataire entrait en jeu. Shelton, c'était le patronyme inscrit sur la boite aux lettres voisine à la vôtre. Tu te revois encore observer les alentours d'un regard, des yeux d'un gamin l'inconnu pourrait être effrayant pourtant, tu te souviens bien de la bouille joyeuse et enfantine qui te scrutait comme un extraterrestre. Elle avait été la première rencontre à votre arrivée ici voilà plus de vingt ans. Dit comme cela, tu as l'impression d'avoir pris dix ans de plus. Pourtant c'était vrai, tout comme les habitudes qui c'étaient installées entre vous. Alors, lorsque tu la vois débarquer dans le salon de thé avec cette engouement solaire qui lui colle à la peau, tu ne peux t'empêcher de ricaner. Elle avait toujours l'art et la manière de rebondir sur ses pieds, à chaque fin de phrase – surtout avec toi. « Je vois. Enfin, je vois surtout que tu ne perds pas le nord de tes demandes de cadeaux de fin d'années. Mais sauf erreur de ma part, tu as toujours reçu une attention de ma part. ». Répliques-tu tout en remontant tes lunettes de vue qui venait de glisser légèrement sur le bout de ton nez. L'innocence même, à son image tu fais de même juste pour suivre le mouvement de la taquinerie. « Ma nièce n'a strictement rien à se reprocher. ».  Une grimace ironique vient se peindre sur les traits de ton visage, accompagné d'un haussement d'épaules. Une manière indirecte mais explicite de feindre. Bien que vous ne soyez aucunement liés – biologiquement parlant –, cela n'empêchait pas que tu la considérais comme la frangine que tu n'avais pas eu la chance d'avoir. L'inverse étant également le cas. Tu secoues la tête, encore une fois. Elle avait le don de la l'illustre mise en scène des questions réponses. Tu reconnaissais bien là ta meilleure amie. « On ne peut que bien aller durant un congé. Non, juste fatigué la semaine a été chargé surtout avec la vague de rhume qui vient de débuter. ». Les prémices du changement de fin de saison avait toujours porté un coup à la charge de boulot. C'est coutumier, tu agis de manière à bien préparer les choses. « Tiens, c'est bien que tu me parles d'Ema, elle passe bientôt une compétition de tir à l'arc et demande si tu pourrais venir. ». Ema non plus, à l'instar de sa marraine ne perdais jamais le nord. « Et toi, dis moi ? J'ai l'impression d'avoir loupé des choses ou bien tu ne me dis pas tout ? ». Tu la jauges d'un regard curieux et taquin à la fois. Après tout, cela faisait un moment que vous n'aviez pas échangés.