-"Comment tu as pu me faire ça?! après toutes ces années... tout ce qu'on a vécu. tu y as pensé à ça? ne me touche pas. je te jure, ne me touche pas."
le ton énervé, le visage crispé. entre ses mains, un scénario froissé. un regard plus d'intensité.. qui vient s'arrêter, alors que d'agacement la demoiselle vient s'ébouriffer les cheveux. sacrebleu.
-"Ne me touche pas, je t'interdis de me toucher. c'est pas compliqué pourtant, pourquoi ça ne veut pas rentrer."
les secondes et les minutes à la vitesse de la lumière étaient passées. sans même qu'elle ne se rende compte que c'était plusieurs heures qui avaient ainsi défilé... répéter, répéter. dans l'espoir que les lignes finissent par s'ancrer. mais malgré ses efforts pour rester concentrée, rien n'y faisait. trop de choses à penser. son retour dans la cambrousse. ses retrouvailles familiales. les projets de LA qu'elle loupait. les visages qu'elle recroisait. tout le monde la regarde, tout le monde la fixe. on demande des selfies avec la petite actrice prodige. elle vient d'ici, que les passants murmurent. peut-être qu'elle est plus jolie que douée, sifflent les jalouses. hâte qu'elle soit dans un rôle de nu, que gloussent les gros lourds. non, la campagne ne lui avait pas manqué. car au moins en ville, elle était toujours accompagnée.
alors, des rumeurs posy avait choisi la solitude: dans les champs ses pas la guidaient, confiant un peu trop de responsabilités à ses souvenirs bien enfouis. croyant qu'il serait simple de revenir sur ses pas. quelle naïve idiote que voilà. partie ce matin à dix heures, après le ptit déjeuner avec le cadet, faudrait peut-être qu'elle zieute sa montre, au lieu des écrits et des bouts de pays. seize heures qu'elle indique, ce qui expliquerait logiquement bien ce ventre qui cri famine...
-"Ne me...-"
voilà qu'elle tousse, et que toute l'eau de sa bouteille est vidée: gorge asséchée. l'est donc temps de rentrer, qu'elle pense. enfin. sauf que voilà, ça y est. le piège est compris: comment retrouver où elle vit? flûte de zut.
-"Non. non, c'est pas possible."
si. la preuve, elle vient seulement de réaliser qu'elle commence à craquer, à déblatérer. des soupirs s'enchaînent, alors que finalement elle reprend la route: elle croisera bien quelqu'un. elle se satisferait bien d'un scoot, pour lui dépanner de l'eau, et lui indiquer la route. marche, marche, marche. qu'est ce qu'elle regrette maintenant. enfin, pas vraiment. entre se perdre dans la nature, ou entendre son père vomir les litres d'alcool emmagasiné, le choix est vite fait.
finalement. soulagement, la belle entrevoit une baraque. grande baraque, sans doute un autre ranch voisin de celui de ses parents. alors elle s'approche, s'approche. et remarque. qu'elle est déjà venue ici. et pas avec n'importe qui. son premier monsieur, le premier avec qui son cœur battait à un rythme très sérieux. certes, pas le dernier. mais bon. c'est pas forcément l'endroit qu'elle avait le plus envie de visiter.
fallait se décider: valait-il mieux confronter potentiellement un ex, ou crever dans ce désert? à regret, l'épuisée s'approche. l'affamée s'avance. puis, l'assoiffée frappe à la porte. faites que ce soit sa jumelle qui lui ouvre. ou ses parents. quelqu'un avec qui discuter au bout de plusieurs années ne serait pas particulièrement gênant.
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Aiden Castelli I’m either last or I've already won
— the long way. jukebox: the man who sold the world relationships: availability: not for the moment ♥
Re: Hey. Water. Please. ft Aiden | Lun 8 Oct - 9:46
La solitude. Au cours de ces huit dernières années, le jeune homme n’avait jamais été confronté à la solitude. Il avait toujours été entouré de ses proches et collègues, d’abord une collocation avec ses camarades des beaux-arts, puis son ancienne fiancée et surtout ses fans. Jamais il n’aurait pensé qu’un jour il aurait autant de succès pour ses tatouages et encore moins pour sa spécialité dans le recouvrement d’ancien tatouage et cicatrice. Ces premiers clients avaient été ce genre de personne. Ceux que vous croisez au cours d’une soirée entre amis et que leur simple vue vous fait déprimer. Ils ont le teint pâle ou gris, leurs yeux sont cernés de doute et de regrets. Aiden en avait tellement fréquenté au cours de ces huit dernières années. Ils recherchaient tous une seconde chance, une lueur d’espoir dans leurs propres ténèbres. Seulement que devait-il faire ? Les rassurer . Les convaincre que tout était encore possible pour eux . Non. Simplement écouter leur demande, dessiner leur souffrance avec ce mélange d’espoir et laisser le bruit de sa machine combler le vide de leurs cœurs. Aiden avait appris qu’il n’y avait pas besoin de morts, le silence suffisait à entendre un cœur se briser et se relever malgré tout. Ses yeux avaient observé de nombreux corps. Parfois victime d’accidents, de maltraitance, ou simples défauts physiques qu’il avait appris à aimer et non à juger. Il demandait rarement à ses clients leurs histoires, seule l’histoire du tatouage était importante à ses yeux. Comme une thérapie ils avaient eu besoin de lui comme lui-même avait recherché leur présence pour combler sa propre solitude.
La maison dans laquelle il avait vécu pendant toutes ces années lui paraissait étroite et petite. C’est comme si tout l’air qu’elle possédait ne pourrait lui suffire. Il suffoquait. Sa jumelle avait eu le bon sens de le laisser respirer, mais il ne parvenait toujours pas. Il pénétra avec douceur dans chaque partie de la demeure. Son esprit malveillant lui joua des tours. Tantôt il crut entendre sa jumelle l’appelait en riant aux éclats, tantôt il voyait sa mère assise sur le canapé fredonnant une mélodie qu’elle aimait tant. Le fauteuil de son père était vide à présent. Lui qui ne manquait jamais de s’installer là le matin en lisant le journal. Un gout amer apparut sur sa langue lorsqu’il se souvint que ce dernier avait basculé lorsque son père fou de rage lui avait ordonné de rester à la maison. Aiden était trop jeune et têtu pour renoncer à ses rêves et heureusement. À présent il était devenu quelqu’un, mais à quel prix ? Lentement son corps se posa dans ce fameux fauteuil, et il ne fallut que quelques secondes avant qu’il ne craque. Ce fut d’abord un cri étouffé par les sanglots avant qu’il ne pleure en prenant sa tête entre ses mains. Ses parents venaient de mourir, il n’avait que vingt-cinq ans, il se retrouvait seul avec sa jumelle. Son monde s’effondrait et il ne réalisa qu’à cet instant. Il ne s’était pas autorisé à pleurer devant sa jumelle et encore moins devant des inconnus.
Quelques instants plus tard, la crise passée il essuya du revers de sa main ses yeux. Bien qu’il conserve une certaine rougeur de honte et de chagrin. Avant qu’il ne puisse songer à autre chose, il perçut quelques coups et alla ouvrir. Songeant que c’était sa jumelle ou un voisin venu présenter ses condoléances. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il la découvrit.
« Posy… » Souffla-t-il en la contemplant. Elle n’avait pas vraiment changé, du moins elle était toujours aussi belle. Bien qu’elle était devenue une femme à présent, elle avait perdu cet aspect enfant qu’il avait adoré parsemer de baiser lorsqu’ils étaient adolescents. Très vite il remarqua son état, elle était rouge et semblait proche de l’évanouissement. Il n’avait pas besoin d’être médecin pour comprendre ce qui se passait, il avait assez vu des employés du ranch faire un malaise à cause de la chaleur et la déshydratation. « Entre je t’en prie » dit-il avant de se rendre dans la cuisine pour lui apporter une bouteille d’eau. Il lui tendit la bouteille d’eau et l’observa. Il avait appris pour sa carrière et avait ressenti une certaine fierté. Bien qu’il n’avait osé lui envoyer des félicitations. Il se demandait souvent si elle aussi avait été témoin de son succès.
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Re: Hey. Water. Please. ft Aiden | Mer 17 Oct - 16:09
Ses phalanges s'entrechoquent contre la pote, alors que c'est l'appréhension qui vient ébranler son cœur. ce bien qu'elle doute que si c'est lui qui lui ouvre, qu'Aiden vienne à lui refuser un verre d'eau en raison d'une relation passée... qui de surcroît c'était pas si mal terminée...? enfin, ses souvenirs flous semblaient ne pas montrer de violente dispute ou de vengeance amère. même si dans tous les cas, Posy préférerait grandement que ce soit la sœur qui vienne à son aide.
mais les prières silencieuses ne sont jamais entendues, tout autant que celles dites à voix haute. voilà qu'un visage apparaît, et un que la demoiselle connait. inchangé, le temps ne semble pas y avoir fait de ravages, au contraire. la mâchoire carrée murmure son prénom. surpris, ça va sans dire. qui ne le serait pas, en retrouvant ce drôle de fantôme errant à la recherche de quoi s'hydrater?
-"Entre je t’en prie"
ces cils s'agitent, l'épuisée est étonnée. elle avait presque oublié à quel point Aiden pouvait être le bon gars par excellence: serviable, le cœur sur la main et attentif. pas besoin d'exprimer une volonté, la voilà qui était exaucée. un bon côté, certes, mais qui dans leurs années lycée avait fini par l'agacer. néanmoins, pas aujourd'hui, non. aujourd'hui, en silence, elle le suit. faut bien économiser sa salive! jusqu'à ce que finalement, sa main attrape ce que le jeune homme lui tendait: une bouteille. le rêve incarné, sa survie symbolisée. sans même le remercier, le bouchon est enlevé et ses lèvres peuvent enfin revivre, avec le reste de son corps.
essoufflée, elle la referme finalement pour relever ses yeux sur lui. cette situation est beaucoup trop étrange. de tous les endroits, pourquoi avait-il fallu qu'elle finisse là?
-"merci. j'en avais besoin."
la blonde tente alors un sourire léger, en lui rendant l'objet. faut parler, dire des choses pour se sentir moins gênée. les sujets possibles sont en plus particulièrement diverses: elle n'a aucune idée de ce qui a chez lui changé. des années sans nouvelle, des années sans se demander ce qui pouvait bien lui arriver. des bras qui se croisent, des yeux qui cherchent dans l'endroit, la ferveur de parler de quoi que ce soit.
-"je ne savais pas que tu vivais encore là. comment... comment tu vas?"
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